Toujours plus de chiens et de chats pour la théorie hygiéniste !

mercredi 11 août 2004 par Dr Alain Thillay1684 visites

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Toujours plus de chiens et de chats pour la théorie hygiéniste !

Toujours plus de chiens et de chats pour la théorie hygiéniste !

mercredi 11 août 2004, par Dr Alain Thillay

L’exposition précoce aux endotoxines serait un facteur protecteur du développement ultérieur des manifestations allergiques IgE médiées. Ici, il s’agit de montrer que les taux d’endotoxines de la poussière domestique sont inversement corrélés à l’eczéma dans la première année de vie. Peut-être pas aussi évident que cela !

Exposition aux endotoxines et eczéma dans la première année de vie. : Phipatanakul W, Celedon JC, Raby BA, Litonjua AA, Milton DK, Sredl D, Weiss ST, Gold DR.

Department of Pediatrics, Division of Allergy and Immunology, Children’s Hospital, Boston, Massachusetts 02115, USA. wanda.phipatanakul@childrens.harvard.edu

dans Pediatrics. 2004 Jul ;114(1):13-8

 OBJECTIF

  • L’exposition aux endotoxines tôt dans la vie a été proposée comme facteur pouvant protéger du développement des pathologies allergiques telles que l’eczéma.
  • L’objectif de cette étude était de rechercher la relation entre l’exposition précoce aux endotoxines et l’eczéma dans la première année de vie chez des enfants ayant des antécédents parentaux d’asthme ou d’allergie.

 METHODES

  • Il s’agit d’une étude prospective de cohorte de naissance comptant 498 enfants qui avaient des antécédents d’asthme ou d’allergie chez au moins un des parents et qui vivaient à Boston.
  • Un sous-groupe de 401 salons ont permis de prélever des échantillons de poussière adéquats à l’analyse des endotoxines.

 RESULTATS

  • Des analyses multivariables ajustées en fonction du genre, du niveau de revenus, et de la saison de naissance, les taux des endotoxines des salons pratiqués entre 2 et 3 mois de vie étaient inversement associés au diagnostic d’eczéma rapporté par les médecins ou les infirmiers dans la première année de vie (OR pour chaque incrémentation de percentile : 0,76 ; IC=95% : 0,61-0,96).
  • L’exposition à un chien au domicile à l’âge de 2 à 3 mois était aussi inversement associée à l’eczéma dans la première année de vie, mais l’IC s’ élargissait lorsque les endotoxines étaient incluses dans le modèle multivariable (OR : 0,54 ; IC=95% : 0,27-1,09).
  • D’autres variables associaient à l’eczéma dans la première année de vie incluaient les antécédents d’eczéma paternel (OR : 1,91 ; IC=95% : 1,03-3,55) et la présence d’IgE spécifiques d’au moins un allergène chez la mère (OR : 1,61 ; IC=95% : 1,01-2,56).

 CONCLUSIONS

  • Parmi les enfants ayant des antécédents parentaux d’asthme ou d’allergie, l’exposition à de hauts niveaux d’endotoxines tôt dans la vie pourrait constituer un effet protecteur à l’encontre de l’eczéma dans la première année de la vie.
  • Chez ces enfants, une histoire paternelle d’eczéma et la sensibilisation maternelle à au moins un allergène sont associées avec une augmentation du risque d’eczéma dans la première année de vie.

Pour résumer, cette étude suggère que plus le taux d’endotoxines retrouvé dans la poussière de l’habitat est élevé, dans les premiers mois de vie, moins le risque de voir apparaître de l’eczéma dans la première année de vie est élevé.

Cette étude prête le flanc à la critique classique de ce genre de démonstration. Sur le plan génétique que sont les différentes familles suivies. En effet, les familles qui possèdent des animaux domestiques générateurs d’endotoxines savent peut-être plus ou moins consciemment qu’elles ont un risque faible d’allergie car absence d’allergie familiale. De fait, les enfants de possesseurs d’animaux domestiques font moins d’eczéma car ils ne sont pas « programmer » génétiquement pour le faire.

Inversement, les familles ayant des antécédents de manifestations d’atopie, de façon consciente ou intuitive, éviteront d’avoir des animaux domestiques.

Tout cela est confirmé par l’étude en montrant qu’il y a plus souvent d’antécédents parentaux d’allergie et plus souvent d’IgE spécifiques chez les mères dans le groupe enfants eczémateux.

En fait, la démonstration aurait été plus solide, si les auteurs avaient sélectionné des parents atopiques dont l’atopie aurait été mise en évidence à l’aide de tests cutanés confirmés par CAP RAST corrélés avec la recherche de manifestations d’allergie. Ensuite, il suffisait de suivre le taux d’endotoxines au niveau de la poussière prélevée dans les salons de chaque habitat sélectionné.

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