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Nouvelle utilisation du BCG.
vendredi 29 octobre 2004, par
L’immunomodulation est une voie thérapeutique possible des maladies allergiques IgE médiées. Des études antérieures ayant montré un possible effet protecteur du vaccin BCG à l’encontre du risque allergique. Cette étude effectuée sur le rat, évalue l’effet du BCG chez des animaux immunisés à la -lactoglobuline.
Le vaccin BCG module la réponse intestinale et systémique à la -lactoglobuline. : Jani Rytkönen1,2,4, Tuomo J. Karttunen2, Riitta Karttunen3, Kaija H. Valkonen4, Bengt Björkstén5 and Jorma Kokkonen6
Departments of 1Pediatrics, 2Pathology and 3Medical Microbiology, University of Oulu, Oulu, Finland, 4Laboratory of Biotechnology, University of Oulu, Sotkamo, Finland, 5Division of Pediatrics, Department of Health and Environment, Linköping University and Center for Allergy Research and Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institute, Stockholm, Sweden, 6Department of Pediatrics, University Hospital, Oulu, Finland
dans Pediatric Allergy and Immunology 15 (5), 408-414.
CONTEXTE
- La -lactoglobuline (BLG) est un important antigène du lait de vache et un des allergènes majeurs responsable de l’allergie au lait de vache.
- Il a été suggéré que la vaccination par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) modifie la réponse immune avec possibilité de diminution du risque d’allergie à l’encontre d’antigènes à la fois chez l’homme et sur l’animal.
OBJECTIF
- Dans la présente étude, nous avons cherché à savoir si la vaccination précoce par le BCG a un quelconque effet sur les marqueurs de la sensibilisation gastro-intestinale et systémique à la BLG.
METHODE
- Nous avons immunisé deux groupes de rats à l’aide d’injections intrapéritonéales de BLG native à 43 jours à 62 jours de vie avec le vaccin de la coqueluche comme adjuvant, un groupe recevait en plus le BCG.
- Les animaux étaient alors nourris de produits laitiers natifs et dénaturés deux fois par semaine de 73 jours de vie à 131 jours de vie, ils étaient sacrifiés à ce moment.
- Les sujets du groupe de contrôle n’étaient pas vaccinés et recevaient une alimentation classique du rat.
- Le taux des IgE totales ainsi que les IgG1 et IgG2a spécifiques de la BLG ont été déterminés sur des échantillons sériques.
- La production spontanée d’IL-4 et d’IFN-a été mesurée sur un échantillonnage de duodénum et les cellules inflammatoires étaient quantifiées sur des échantillons d’autres sections du tractus gastro-intestinal.
RESULTATS
- L’administration simultanée de BCG et de BLG entraînait une réduction des IgE totales, alors que la réponse IgG1 et IgG2a et la production spontanée d’IL-4 et d’IFN-n’étaient pas affectées.
- De plus, nous avons noté l’infiltration éosinophilique induite par le BCG et l’augmentation des lymphocytes intra-épithéliaux (LIE) de la muqueuses gastro-intestinale, et, une tendance à l’augmentation du nombre des cellules inflammatoires mononuclées au niveau de la lamina propria colique, comparativement au groupe contrôle (BCG comparé avec BLG, p=0,09 ; BCG comparé avec contrôle, p=0,02).
- Les contrôles montraient un accroissement de la réponse IgG1 comparés au groupe BLG (p=0,04) et une augmentation de l’infiltration éosinophilique.
- Le BCG modifiait la réponse à la BLG, à la fois, à un niveau systémique comme le montre la diminution des IgE totales sériques et au niveau de la muqueuse gastro-intestinale où nous avons observé une augmentation de l’infiltration éosinophilique et du nombre de LIE.
- L’accroissement du taux des IgG1 et des éosinophiles dans le groupe contrôle peut être mis en relation avec un défaut d’effet modulateur du vaccin de la coqueluche.
CONCLUSIONS
- Une modification de la réponse à type d’inhibition au niveau du tractus gastro-intestinal après l’immunisation par le BCG se traduisant par une tendance à l’augmentation des cellules inflammatoires mononuclées de la lamina propria mime le développement de la maladie dans certains cas d’allergie alimentaire et met l’accent sur la nécessité de l’évaluation des modifications de l’ensemble du tractus gastro-intestinal sur des modèles d’allergie alimentaire.
Les résultats de cette étude expérimentale sur le rat peuvent apparaître surprenants.
En effet, lorsque les animaux immunisés par la BLG reçoivent aussi le BCG, on note un effet systémique avec une diminution des IgE totales sériques et au niveau de la muqueuse intestinale par une augmentation des marqueurs de l’inflammation, accroissement de l’infiltration éosinophilique et des LIE. En outre, la production des IgG1 et IgG2a spécifiques de la BLG ainsi que la production spontanée d’IL-4 et d’IFN-ne sont pas modifiées.
D’après les auteurs, cet état inflammatoire semble comparable à celui que l’on observe dans certains cas d’allergies alimentaires. Ainsi donc, si la vaccination par le BCG a une quelconque efficacité sur l’allergie alimentaire, cela ne pourrait se concevoir que par l’intermédiaire de la diminution des IgE totales sériques. D’ailleurs dommage qu’il n’y ait pas eu de dosage des IgE spécifiques de la BLG.
Cette étude a pour objectif la mise en perspective le traitement de l’allergie par la modulation de la réponse immunitaire, elle implique d’autres études afin de vérifier ces résultats.
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