Alertez les bébés sur les risques allergiques : ces petits futés savent se protéger !!

vendredi 14 mars 2003 par Dr Stéphane Guez1899 visites

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Alertez les bébés sur les risques allergiques : ces petits futés savent se protéger !!

Alertez les bébés sur les risques allergiques : ces petits futés savent se protéger !!

vendredi 14 mars 2003, par Dr Stéphane Guez

Une question fondamentale en allergologie est de savoir si les mesures préventives d’éviction des allergènes peuvent prévenir ou non le développement des maladies allergiques. Si on évite les contacts allergéniques à la naissance, a-t-on plus de chance de ne pas être sensibilisé à l’âge de 1 an ?

Etude sur la prévention de l’allergie chez les enfants en Europe (Etude SPACE) : Sensibilisation à l’âge de 1 an dans une étude contrôlée d’éviction des allergènes à la naissance. : Halmerbauer G, Gartner C, Schierl M, Arshad H, Dean T, Koller DY, Karmaus W, Kuehr J, Forster J, Urbanek R, Frischer T ; The SPACE Collaborative Study Team. University Children’s Hospital, Wahringer Gurtel, Vienna, Austria, The David Hide Asthma & Allergy Research Center, St. Mary’s Hospital, Newport, Isle of Wight, UK, Department of Epidemiology, Michigan State University, East Lansing, MI, USA, University Children’s Hospital, Freiburg, Germany dans Pediatr Allergy Immunol 2003 Feb ;14(1):10-17

Plusieurs études ont montré qu’une prise en charge précoce peut modifier l’histoire naturelle des maladies atopiques.

L’objectif de cette étude a été de prévenir la sensibilisation aux acariens de la poussière de maison et aux allergènes alimentaires, ainsi que la survenue de symptômes atopiques durant l’enfance.

Pour cela, les auteurs ont utilisé la combinaison d’un kit d’éducation à la prévention avec l’utilisation d’une housse de matelas anti-acariens.

Une étude multicentrique européenne randomisée et contrôlée d’enfants ayant un risque élevé d’atopie (Study on the Prevention of Allergy in Children in Europe = SPACE) a été réalisée dans 5 pays (Autriche, Allemagne, Grèce, Grande-Bretagne, Lituanie) et a inclus 3 cohortes d’enfants scolarisés, des tous petits et des nouveaux nés. Les auteurs rapportent les résultats chez les nouveaux nés.

 Méthodologie  :
* Un total de 696 nouveaux nés a été inclus en Autriche, Grande Bretagne et Allemagne.
* Les critères d’inclusion étaient : un antécédent familial d’allergie chez les parents et un test cutané positif ou un taux positif d’IgE spécifiques (> ou = à 1.43 KU/L vis-à-vis d’un panel d’allergènes communs chez un ou les 2 parents.

 Résultats :
* A l’âge de 1 an, la fréquence des sensibilisations vis-à-vis des allergènes testés (acariens DP et DF, ainsi que les allergènes alimentaires œuf et lait) sont de 6.21% dans le groupe avec mesures prophylactiques, contre 10.67 % dans le groupe contrôle.
* La prévalence de la sensibilisation pour Der p est de 1.86% dans le groupe avec mesures prophylactiques contre 5% dans le groupe contrôle.

 Conclusion : Les auteurs démontrent dans un groupe de nouveaux nés à risque élevé d’atopie, que la fréquence des sensibilisations à un panel d’aéro-allergènes et d’allergènes alimentaires peut être diminuée par l’utilisation d’une housse de matelas anti-acariens et par l’application de mesures préventives simples à réaliser.


Dans cette étude les auteurs rapportent les effets bénéfiques de mesures de prévention vis-à-vis des allergies sur la diminution du risque de sensibilisation à l’âge de 1 an vis-à-vis de pneumallergènes et d’allergènes alimentaires. Ces mesures consistent en l’utilisation de housses anti-acariens et en conseil d’éviction alimentaire.

Ce travail démontre donc que la prévention est possible en allergologie et que des conseils simples peuvent être efficaces pour prévenir l’apparition de sensibilisations chez des nouveaux nés à risque allergique en raison d’antécédents familiaux d’atopie chez l’un ou les 2 parents.

On peut penser que ces mesures, appliquées jusqu’à l’âge de 5 ou 6 ans par exemple, pourraient permettre d’attendre une prise en charge par immunothérapie spécifique qui permettrait alors de « réconcilier » le jeune patient avec son environnement et lui permettre de vivre ensuite normalement dans un environnement normalement riche en allergènes habituels.

Il est donc important d’attendre toutes les conclusions de cette étude, en particulier le devenir de ces mesures de prévention à long terme, pour savoir si cet effet protecteur persiste ou non après l’âge de 1 an.

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