Surinfection et sensibilisation aux antigènes bactériens : pas super dans la dermatite atopique !

mardi 25 janvier 2011 par Dr Geneviève DEMONET1064 visites

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Surinfection et sensibilisation aux antigènes bactériens : pas super dans la dermatite atopique !

Surinfection et sensibilisation aux antigènes bactériens : pas super dans la dermatite atopique !

mardi 25 janvier 2011, par Dr Geneviève DEMONET

Réactivité par immunoglobulines E aux antigènes bactériens chez les patients ayant une dermatite atopique : Reginald, K., Westritschnig, K., Werfel, T., Heratizadeh, A., Novak, N., Focke-Tejkl, M., Hirschl, A. M., Leung, D. Y. M., Elisyutina, O., Fedenko, E. and Valenta, R. ,

Immunoglobulin E antibody reactivity to bacterial antigens in atopic dermatitis patients.

dans Clinical & Experimental Allergy, no. doi : 10.1111/j.1365-2222.2010.03655.x

 Contexte :

  • La dermatite atopique (DA) est une maladie inflammatoire chronique de la peau affectant jusqu’à 20% des enfants et 9% des adultes dans le monde.
  • Les patients ayant une DA sont souvent sensibilisés vis-à-vis d’une grande variété d’allergènes et plus de 90% d’entre eux souffrent de surinfections à Staphylococcus aureus.

 Objectifs :

  • Dans cette étude, nous avons cherché la présence d’anticorps IgE spécifiques contre S. aureus et Escherischia coli chez les patients ayant une DA.

 Méthodes :

  • La réactivité IgE aux antigènes de S. aureus, Escherischia coli et de bactéries du tube digestif a été testée par Blot sur nitrocellulose dans les sérums de patients ayant une DA (n = 79), de patients souffrant seulement de rhino-conjonctivite allergique (n = 41) ou d’asthme allergique (n = 37).
  • Les antigènes bactériens IgE réactifs ont été purifiés par affinité et identifiés par spectrométrie de masse.

 Résultats :

  • Plus de 30% des patients ayant une DA ont montré une liaison IgE à plusieurs protéines antigéniques parmi lesquelles des protéines liant l’ADN, des protéines ribosomales et la flagelline mais cela n’a pas été le cas chez les patients souffrant seulement de rhino-conjonctivite et d’asthme allergiques ni chez les personnes non allergiques.
  • Les patients ayant des manifestations cutanées sévères ont montré plus fréquemment une réactivité IgE vis-à-vis de S aureus comparativement aux patients ayant des symptômes légers de DA.
  • Un extrait de S. aureus a provoqué des réactions cutanées positives immédiates et retardées chez les patients ayant une DA sensibilisés.

 Conclusion et Pertinence Clinique :

  • Des réactivités IgE spécifiques contre une variété d’antigènes bactériens ont été observées dans un sous-groupe comprenant un tiers des patients ayant une dermatite atopique ; elles pourraient contribuer à l’inflammation allergique.

La dermatite atopique est associée à une augmentation de la susceptibilité aux infections cutanées bactériennes, virales ou fungiques.

Dès les années 1980, on a mis en évidence des IgE spécifiques dirigées contre les protéines de staphylocoque doré dans le sérum de patients ayant une dermatite atopique.

Une nouvelle étude a recherché la présence d’IgE spécifiques de stapylocoque doré mais aussi d’ Escherischia coli et de bactéries du tube digestif dans le sérum de patients ayant une dermatite atopique mais aussi de patients ayant une rhinite ou un asthme allergiques et de sujets non allergiques.

Plus d’un tiers des patients atteints de dermatite atopique avaient des IgE spécifiques vis-à-vis de protéines antigéniques du staphylocoque doré et d’ Escherischia coli (protéines liant l’ADN, protéines ribosomales et flagelline). Cette réactivité IgE était d’autant plus importante que les symptômes cutanés étaient plus sévères.

Les IgE spécifiques anti-staphylocoque doré mais aussi anti-Malassezia sympodialis n’ont pas été trouvées chez les patients ayant une allergie respiratoire (rhino-conjonctivite ou asthme) et chez les non allergiques.

La production de peptides antimicrobiens est réduite dans la dermatite atopique. De plus, l’altération de la barrière cutanée dans cette pathologie favorise la colonisation bactérienne et la pénétration des antigènes bactériens à travers la peau.

La sensibilisation au staphylocoque doré se fait certainement par voie cutanée, celle à Escherischia coli se fait soit par voie cutanée (la colonisation de la peau par ce germe est cependant faible) soit par voie digestive.

Dans ce travail, le staphylocoque doré a induit en culture des réponses lymphoprolifératves et la sécrétion de cytokines Th1 et Th2.

Chez les patients sensibilisés au staphylocoque dorés, des réactions immédiates et retardées ont été mises en évidence qui pourraient contribuer à l’inflammation cutanée dans la dermatite atopique.

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