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Les chaussures américaines : c’est pas le pied !
lundi 11 novembre 2002, par
Cette étude a cherché à mettre en évidence d’une allergie de contact dans des dermatoses des pieds « tout-venant », on y trouve certes des allergies aux composants des chaussures, mais également d’autres diagnostics à ne pas perdre de vue.
L’étiologie d’une dermatose des pieds d’apparence allergique : étude rétrospective sur 5 ans. : Shackelford KE, Belsito DV. Division of Dermatology, University of Kansas Medical Center dans J Am Acad Dermatol 2002 Nov ;47(5):715-21
– OBJECTIFS : les objectifs de cette étude rétrospective sur 5 ans étaient triples.
* parmi les patients avec une dermatose des pieds conséquente associée à une dermatite allergique de contact (ACD) , quel était le diagnostic posé au final pour ceux qui avaient une dermatose isolée des pieds, et ceux qui avaient une dermatose des pieds accompagnée d’un autre désordre cutané ?
* parmi ceux qui avaient une dermatite de contact , quels étaient les allergènes pertinents en cause ?
* est-ce que les allergènes des chaussures ont été modifiés aux USA en conséquence des modifications de la fabrication des chaussures et de la mode ?
– METHODES : sur 704 patients testés par patchs au centre médical de l’université du Kansas, par la batterie standard du groupe de nord américain de la dermatite de contact, ou par la batterie « chaussures et caoutchoucs » de l’université du Kansas, 70 patients ont présenté une symptomatologie clinique suggérant une dermatite allergique de contact des pieds.
– RESULTATS :
* comparés aux patients sans dermatite des pieds, ces patients étaient plus fréquemment atopiques et des hommes avec une distribution d’âge bimodale, soit moins de 19 ans, soit entre 41 et 60 ans.
* Malgré une évidence clinique suggérant l’allergie, seulement 23 (32.9%) des patients avaient une dermatite de contact allergique aux composants des chaussures, alors que 30 (42.9%) avaient un psoriasis.
* Parmi les autres patients, 4 ( 5.7%) avaient une allergie, mais pas aux chaussures, 3 (4.3%) avaient une dyshidrose, 2 ( 2.9%) avaient un eczéma nummulaire, 2 ( 2.9%) avaient une mycose des pieds, et 1 (1.4%) de chaque avait eu comme diagnostic initial posé : un pityriasis rubrum, une dermatose plantaire juvénile, une atopie, une réaction idiopathique, une dermatose traumatique ou de frottement. Un patient n’avait reçu aucun diagnostic .
– CONCLUSIONS :
* le psoriasis a été diagnostiqué aussi fréquemment que la dermatite allergique de contact aux chaussures, quand la dermatose était limitée aux pieds, mais était plus fréquent que la dermatite de contact quand l’atteinte concernait les mains et les pieds.
* Dans la dermatite de contact aux chaussures, les composants du caoutchouc étaient les allergènes principaux, suivis par le cuir chromaté et les colles.
* Les dermatites de contact allergiques iatrogènes ont été également fréquentes, et parmi les allergènes en cause , on retrouve essentiellement la bacitracine.
On retiendra : la fréquence du psoriasis, l’existence de diagnostics plus rares, mais auxquels il faut penser, la responsabilité des caoutchoucs, et certainement du mode d’habillement des hommes américains ( tous en basketts ?) , la responsabilité également de traitements locaux sensibilisants qui aggravent ces dermatoses et enfin, malgré les apparences un diagnostic souvent trompeur.
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