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Pour éviter l’allergie du bébé, désensibilise la mère !
lundi 3 mars 2003, par
Non seulement l’exposition précoce du nourrisson mais aussi les caractéristiques immunitaires de la mère jouent un rôle dans le devenir allergique durant la petite enfance. Cette étude sur la souris cherche à montrer les effets de l’immunisation de la mère sur la progéniture avant conception.
L’immunisation pré-conceptionnelle aux acariens domestiques inhibe l’hypersensibilité de type I de la progéniture. : Victor JR Jr, Fusaro AE, Duarte AJ, Sato MN. Laboratory of Clinical and Experimental Allergy and Immunology, School of Medicine, University of Sao Paulo dans J Allergy Clin Immunol 2003 Feb ;111(2):269-77
– INTRODUCTION. Le vécu immunitaire maternel associé à l’exposition précoce aux allergènes peut contribuer au développement de l’allergie durant la petite enfance.
– OBJECTIFS.
* Nous avons cherché à analyser les effets de l’immunisation de la mère par l’acarien Dermatophagoïdes pteronyssinus avant la conception sur la première sensibilisation allergénique et la réponse allergique chez la progéniture qui reçoit une immunisation précoce.
* Les cinétiques d’immunisation au D pteronyssinus ont été observées du nouveau-né à l’adulte, la réponse secondaire au D pteronyssinus était suivie chez les progénitures dans le début de la vie.
– METHODES.
* Des souris femelles A/Sn étaient immunisées ou non avec D pteronyssinus puis accouplées à des souris mâles C57BL/6.
* Les progénitures hybrides étaient immunisées afin de rechercher les allotypes et les sous-classes des anticorps anti-D pteronyssinus, ainsi que le taux des IgE totales à l’aide de la méthode ELISA et anticorps anti-IgE spécifiques de D pteronyssinus par la réaction cutanée d’anaphylaxie passive.
* L’ovalbumine servait d’immunisation hétérologue.
* Les cytokines étaient mesurées dans le surnageant des cultures cellulaires par ELISA, les marqueurs CD4(+) et CD25(+) étaient mesurés par cytométrie de flux.
– RESULTATS.
* Les progénitures issues de mères immunisées n’ont pas montré de façon pertinente une sensibilisation prénatale ou postnatale primaire à un allergène avec respect du niveau humoral.
* L’immunisation très précoce au D pteronyssinus des progénitures et dans la période post-sevrage inhibait les IgE anti-D pteronyssinus et la production des IgG1 avec présence attendue des anticorps maternels.
* Cette influence maternelle sur la réponse anticorps des progénitures était spécifique de D pteronyssinus du fait que l’immunisation par un antigène hétérologue ne modifiait pas la réponse IgE.
* L’immunisation maternelle par D pteronyssinus induisait une diminution significative du niveau de l’IFN-gamma chez les progénitures, évitait l’exacerbation de la sécrétion des cytokines TH2, et, de façon concomitante, augmentait le nombre des cellules T CD4(+)CD25(+).
– CONCLUSION. L’immunisation maternelle au D pteronyssinus semble protéger la progéniture du développement de l’allergie.
Dans cette étude sur la souris, de méthodologie précise, tout concourt à montrer que l’immunisation de la mère par le D pteronyssinus protège la progéniture du développement de l’allergie à cet acarien : inhibition d’un excès de sécrétion des cytokines de profil TH2 (qui favorisent la synthèse des IgE) et, par conséquent, diminution de l’INF-gamma (régulation négative).
Cela signifierait que désensibiliser la mère allergique diminuerait le risque d’allergie de sa descendance.
Vraiment très intéressant. Mais tout cela n’est démontré pour le moment que chez la souris ou le paradigme TH1/TH2 est plus nettement discernable.
L’humain est plus compliqué et particulièrement dans son système immunitaire.
Il n’empêche que cela ouvre la voie à des études sur les femmes allergiques désensibilisées ou non et de l’effet sur leurs progénitures.
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