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Urticaire chronique de l’enfant et de l’adolescent : ça fout les glandes.
lundi 2 juin 2003, par
Les auteurs de cette étude n’avait pas pour but de positionner l’étiologie thyroïdienne dans le cadre du bilan de l’urticaire chronique de l’enfant et de l’adolescent. Il s’agissait plus de témoigner d’une expérience clinique. Ainsi, le bilan thyroïdien a-t-il un intérêt chez l’enfant ou l’adolescent atteint d’urticaire chronique ?
Urticaire chronique : association avec l’auto-immunité thyroïdienne. : Y Levy1, N Segal1, N Weintrob2 and Y L Danon1
1 Kipper Institute of Immunology, Schneider Children’s Medical Center of Israel, and Felsenstein Medical Research Center, Petah Tiqva, Sackler Faculty of Medicine, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel
2 Institute of Endocrinology and Diabetes, Schneider Children’s Medical Center of Israel, Petah Tiqua, Sackler Faculty of Medicine, Tel Aviv University, Tel Aviv, Israel dans Archives of Disease in Childhood 2003 ;88:517-519
– CONTEXTE. Bien que les phénomènes auto-immuns soient régulièrement associés à l’urticaire chronique chez l’adulte, les données chez l’enfant sont parcellaires.
– BUT. Décrire notre expérience de l’urticaire chronique et des maladies auto-immunes chez des enfants et des adolescents.
– METHODES et RESULTATS.
* Parmi 187 patients suivis pour l’évaluation de leur urticaire chronique durant une période de 7,5 années, huit (4,3%), de sexe féminin, âgées de 7 à 17 ans, ont augmenté leur taux d’anticorps antithyroïdiens, soit les anticorps antithyroïde peroxydase (n=4, >75 UI/ml), soit les anticorps antithyroglobuline (n=2, >150 UI/ml) ou les deux.
* La durée de l’urticaire chronique allait de 4 mois à 7 années.
* Cinq patientes étaient euthyroïdiennes, une d’entre elles a eu une augmentation du niveau des anticorps antithyroïdiens 5 ans après le début de l’urticaire.
* Le diagnostic de thyroïdite d’Hashimoto a été posé chez une patiente 3 ans avant l’urticaire et elle recevait de la thyroxine.
* Le diagnostic d’hypothyroïdie a été posé chez deux autres patientes lors de la phase initiale de cette étude et cinq après le début de l’urticaire. Les deux ont bénéficié d’un traitement avec la thyroxine mais elles n’ont eu, ni l’une ni l’autre, de rémission de l’urticaire.
* Cinq patientes avaient un faible taux d’anticorps antinucléaires.
– CONCLUSION. Les enfants présentant une urticaire chronique pourraient faire l’objet d’une vérification régulière de la thyroxine, la TSH et des anticorps antithyroïdiens car l’auto-immunité thyroïdienne et l’hypothyroïdie peuvent apparaître plusieurs années après le début de l’urticaire.
Dommage cette étude est un peu courte quant à l’effectif pour pouvoir déterminer des facteurs précis épidémiologiques.
On se souviendra que 8 patientes sur 187 patients des deux sexes, dont on ne connaît pas la répartition, souffrant d’urticaire chronique présentaient des troubles dysthyroïdiens biologiques et/ou cliniques.
Il ne ressort pas clairement que le traitement substitutif hormonal ait modifier l’évolution de l’urticaire.
Ainsi, rien ne prouve que l’urticaire chronique soit lié au dysfonctionnement thyroïdien.
Il faudrait comparer la fréquence de cas de dysthyroïdie de cet échantillon à la population générale féminine âgée de moins de 15 ans.
Le sujet mérite mieux, on attend avec impatience les résultats d’une étude prospective de grande ampleur permettant d’évaluer la prévalence de l’étiologie thyroïdienne dans l’urticaire chronique de l’enfant et de l’adolescent avec échantillon comparatif témoin de sujets appariés en sexe et âge et indemnes d’urticaire chronique.
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