Grande découverte : l’urticaire chronique gâche la vie des patients ! Vive la Science !

samedi 5 juillet 2003 par Dr Stéphane Guez3135 visites

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Grande découverte : l’urticaire chronique gâche la vie des patients ! Vive la Science !

Grande découverte : l’urticaire chronique gâche la vie des patients ! Vive la Science !

samedi 5 juillet 2003, par Dr Stéphane Guez

L’urticaire chronique est-elle une affection agréable qui donne au patient atteint une impression de bien être avec un grand plaisir de vivre ? Non ? Mais avez-vous des chiffres, des arguments scientifiques pour prouver le contraire ? Ce travail est dédié à toutes celles et ceux qui n’aiment que le rationnel et le « carré » !

Qualité de vie et bien être des patients dans l’urticaire chronique et l’allergie respiratoire. : I. Baiardini1, A. Giardini2, M. Pasquali1, P. Dignetti1, L. Guerra1, C. Specchia3, F. Braido1, G. Majani2, G. W. Canonica1 1Allergy and Respiratory Diseases, DIMI, Genoa University, Genoa ; 2Servizio di Psicologia Fondazione S. Maugeri, Clinica del Lavoro e della Riabilitazione IRCCS, Istituto Scientifico di Montescano, Pavia ; 3Health Sciences Department, Biostatistics Unit, Genoa University, Genoa, Italy dans Allergy 58 (7), 621-623

Peu d’articles sont disponibles sur l’impact de l’urticaire chronique sur la qualité de vie des patients.

 Objectif de l’étude :
* Le but de ce travail a été d’évaluer la qualité de vie de patients ayant une urticaire chronique en se polarisant sur l’état de bien être et sur la satisfaction subjective de vivre.
* Les auteurs ont adopté 2 échelles : la SF-36 (questionnaire sur l’état de bonne santé) et la SAT-P (enquête de satisfaction).

 Méthodes :
* 21 patients non traités (5 hommes et 16 femmes âgés de 46.3 +/- 12.4 ans ayant une urticaire chronique ont été inclus.
* Les scores de SF-36 et SAT-P des patients ayant une urticaire chronique ont été comparés aux scores d’un groupe de 27 patients ayant une allergie respiratoire.
* Les références publiées de 608 et 241 italiens en bonne santé ont été utilisées comme témoin respectivement pour l’échelle SF-36 et pour l’échelle SAT-P.

 Résultats :
* Les patients ayant une urticaire chronique et comparés avec les patients ayant une allergie respiratoire ont significativement des scores plus bas concernant
** le fonctionnement physique (p=0.046),
** l’état physique (p=0.04),
** les douleurs corporelles (p=O.OOO1),
** l’état général de bonne santé (p=0.0°43)
** et l’état émotionnel (p=0.04) ;
* par rapport à un échantillon normal, les scores sont plus bas pour tous les items de SF-36 (p<0.0001)
* Le score SAT-P des patients ayant une urticaire chronique comparé avec ceux ayant une allergie respiratoire et avec les populations témoins, est significativement plus bas pour tous les aspects de la qualité de vie.

 Conclusions  : Ces résultats montre un impact sur l’appréciation de bonne santé et la satisfaction de vivre subjective des patients ayant une urticaire chronique : les symptômes affectent la vie de tous les jours, limitent et handicapent le fonctionnement physique et émotionnel, et agit comme un facteur indirect de dépréciation de la satisfaction de vivre


Dans ce travail les auteurs, à l’aide d’échelles validées, démontrent que l’urticaire chronique à impact négatif important sur la qualité de vie et le plaisir de vivre, par rapport à une population témoin mais également par rapport à une population ayant une allergie respiratoire.

Ce genre d’étude est curieux car le simple bon sens permet d’apprécier le retentissement de cette maladie particulièrement pénible qu’est l’urticaire chronique.

On voit mal l’intérêt de ces scores : la douleur d’une affection doit elle être comparée à une autre pour mériter que l’on s’y intéresse ?

Le vécu d’une affection est quelque chose de très personnel, et tenter à ce niveau de rationaliser les sensations à quelque chose d’absurde. S’il est bien un domaine qui appartient spécifiquement au patient et qui est le lieu de l’intrication fondamentale entre le corps et le psychisme (entre le tronc et la tête), c’est bien dans le vécu d’une affection donnée.

Tel symptôme sera intolérable pour l’un et tolérable pour l’autre. Il n’est pas question de niveler ces sensations, et le traitement de celui qui a un ressenti important sera différent de celui qui a peu de retentissement. La notion d’échelle n’est intéressante qu’à titre individuel pour qu’un patient éventuellement se compare à lui même, mais ces échelles n’ont aucun intérêt pour des comparaisons entre individus.

C’est du moins notre opinion, pour le plaisir de la polémique !!

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