Les IgE totales ont du plomb dans l’aile !

dimanche 6 juillet 2003 par Dr Alain Thillay2082 visites

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Les IgE totales ont du plomb dans l’aile !

Les IgE totales ont du plomb dans l’aile !

dimanche 6 juillet 2003, par Dr Alain Thillay

Il a été montré que la civilisation romaine est devenue décadente car le saturnisme y était devenu fréquent après qu’il eurent développé l’adduction d’eau par des canalisations en plomb qui en libéraient de grandes quantités. Et si notre civilisation souffrait de l’épidémie d’allergie pour les mêmes raisons ? Dans cette étude, les auteurs tentent de vérifier que l’exposition au plomb in utero peut être un facteur « à part » de l’accroissement des IgE.

Exposition in utero au plomb et IgE totales du sang du cordon. Existe-t-il un rapport ? : I. Annesi-Maesano1, R. Pollitt2, G. King3, J. Bousquet4, G. Hellier5, J. Sahuquillo5, G. Huel5
1Immediate Hypersensitivity Epidemiology Department (IHED), INSERM U472 : Epidemiology & Biostatistics, Villejuif, France ; 2Department of Epidemiology, University of North Carolina at Chapel Hill, Chapel Hill, NC, USA ; 3Department of Behavioural Health, Penn State University, University Park, PA, USA ; 4Hôpital Arnaud de Villeneuve, Montpellier, France ; 5Department of Toxicological and Environmental Epidemiology, INSERM U472, Villejuif, France dans Allergy 58 (7), 589-594

 CONTEXTE.
* Il a été montré qu’il existe une relation entre l’exposition au plomb et les IgE totales sériques chez l’animal et chez l’homme lorsqu’ils sont exposés à des niveaux de plomb au dessous de la toxicité.
* Dans les dernières décades, l’exposition au plomb est devenue plus fréquente en milieu urbain industrialisé des pays développés où la prévalence des maladies allergiques IgE médiées a également augmenté.

 METHODES. Nous avons enquêté pour la première fois sur la relation entre l’exposition in utero au plomb et les IgE totales du sang du cordon sur 2 échantillons de 137 et de 237 parturientes appariées, respectivement, recrutées à Paris.

 RESULTATS.
* Les IgE du sang du cordon étaient en relation positive au taux de plomb des cheveux à la naissance fournissant une mesure intégrée de l’exposition in utero à long terme, dans chaque cohorte, et dans la cohorte combinée.
* La relation apparaît plus prononcée chez les nouveaux-nés de mères non allergiques que chez ceux issus de mères allergiques.
* Cela pourrait être dû au fait que les antécédents familiaux d’allergie, le déterminant le plus important de l’évolution des IgE, peut diminuer l’importance de l’influence du plomb sur les IgE chez la progéniture.

 CONCLUSIONS. Nos constatations suggèrent une intervention possible de l’exposition à l’environnement au début de la vie, en dehors des facteurs génétiques, dans le développement de la production des IgE. Plus d’études sont nécessaires pour confirmer ces constatations.


Cette étude montre qu’il existerait un lien entre exposition in utero au plomb et taux d’IgE totales au sang du cordon.

Même, ce lien serait plus prépondérant chez les mamans non allergiques qu’allergiques.

Bien sûr, il faudrait vérifier les critères qui permettent de qualifier le terrain allergique.

La méthode pour vérifier l’exposition au plomb du nouveau-né in utero est astucieuse. Il ne s’agit pas bien sûr de la plombémie mais du dosage du plomb au niveau des cheveux qui témoigne du contact au long cours.

Il est bien sûr difficile de croire que cette élévation des IgE totales du sang du cordon soit spécifique du plomb. Il restera après avoir confirmé ce constat de chercher quel est le mécanisme qui serait responsable. Il faudrait aussi suivre ces enfants et savoir ce qu’ils deviennent sur le plan allergique. Il faudrait aussi chercher à connaître la spécificité de ces IgE.

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