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Suppositoire d’escherichia coli : nouveau traitement de l’allergie à l’arachide ?
mardi 15 juillet 2003, par
Les études pour essayer d’induire une tolérance chez les allergiques aux aliments se multiplient. L’allergie alimentaire semble, en effet, prendre une ampleur de plus en plus grande et peut, parfois, mettre en péril la vie du patient. Ici, les auteurs ont exploré l’efficacité de protéines recombinantes d’arachide fabriquées par des bactéries inactivées. Efficace ?
Effet protecteur à long terme d’echerichias coli inactivés par la chaleur produisant des protéines recombinantes d’arachide dans un modèle murin : Xiu-Min Li, MDa Kamal Srivastava, MPhila
Alexander Grishin, PhDa Chih-Kang Huang, MSa Brian Schofield, JDb Wesley Burks, MDc
Hugh A. Sampson, MDa
From the aDepartment of Pediatrics, Mount Sinai School of Medicine, New York, bJohns Hopkins University Bloomberg School of Public Health, Baltimore, cDepartment of Pediatrics, Arkansas Children’s Hospital Research Institute, University of Arkansas. dans JACI July 2003 • Volume 112 • Number 1
– Contexte : L’allergie à l’arachide (AA) est une allergie alimentaire potentiellement mortelle pour laquelle il n’existe pas de traitement définitif.
– Objectifs : Nous avons étudié l’effet immunomodulateur à long terme d’Escherichias coli détruits par la chaleur produisant de l’Ara h1, 2 et 3 (HKE-MP 123) administrés par voie rectale chez un modèle murin d’AA.
– Méthodes :
* Des souris C3H/HeJ allergiques à l’arachide ont reçu 0,9 (dose faible), 9 (dose moyenne) ou 90 (forte dose) µg de HKE-MP123 ou le sérum de HKE seul ou le solvant (placebo) seul, une fois par semaine pendant 3 semaines.
* Les souris subissaient une épreuve de réintroduction 2 semaines plus tard.
* Une deuxième et troisième épreuve de réintroduction était réalisée à 4 semaines d’intervalle.
– Résultats :
* Après la première épreuve de réintroduction, les 3 groupes ayant reçu HKE-MP123 et le groupe de sérum de HKE manifestaient un score symptomatique significativement diminué (P<0,01) par rapport au placebo.
* Il était intéressant de constater que seuls les souris HKE-MP123 ayant reçu les doses moyenne et haute ont conservé une protection jusqu’à 10 semaines après traitement accompagnée par une diminution significative du taux d’histamine plasmatique comparé aux souris traitées par placebo (P<0,05).
* Les taux d’IgE furent significativement plus bas dans tous les groupes traités HKE-MP123 (P<0,01), étant plus diminués dans le groupe forte dose à chaque étape.
* La production d’IL-4, IL-13, IL-5 et IL-10 par les splénocytes des souris HKE-MP123 traitées par fortes doses a été significativement diminuée (P<0,01), et la production d’IFN-gamma et de TGF-bêta significativement augmentée (P<0,001) comparé au groupe placebo.
– Conclusions : Le traitement par voie rectale par HKE-MP123 peut induire une diminution de l’hypersensibilité à l’arachide qui pourrait être liée à une diminution du taux de Th2 spécifiques de l’antigène et une augmentation de Th1 et de la production de cytokines régulant les lymphocytes T.
Cette étude de laboratoire montre que l’administration d’escherichias coli produisant des protéines recombinantes d’allergènes d’arachide à raison d’une fois par semaine à des souris allergiques a un effet protecteur à la fois sur les symptômes et sur la réaction immunologique.
De plus, si les doses étaient importantes, la protection pouvait aller jusqu’à 10 semaines.
Le mode d’action pressenti serait une diminution de la lignée Th2 au profit de la lignée Th1.
Il s’agit donc d’une étude de laboratoire sur des souris rendues allergiques à l’arachide et dont le but est d’influencer la réponse immunitaire. L’utilisation d’allergènes recombinants pour induire une tolérance permet d’éviter les réactions immédiates à l’introduction de l’allergène.
Les allergènes recombinants sont de plus en plus étudiés et pressentis pour représenter l’avenir de la désensibilisation spécifique. Il est évident que si, par génie génétique, on peut induire une tolérance immunitaire sans s’exposer aux réactions allergiques, il n’existera plus de frein à l’utilisation de l’immunothérapie spécifique chez tous les allergiques. Et ceci, même en cas d’allergie alimentaire.
L’allergène alimentaire recombinant sera sûrement l’avenir des traitements.
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