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Mamans, pourquoi ne donnez-vous pas le sein ?
lundi 13 octobre 2003, par
Quelles sont les conséquences de la durée de l’allaitement maternel sur le nourrisson ? Quels sont les facteurs qui influent sur cette durée ? C’est à ces multiples interrogations que tente de répondre cette étude de questionnaires prospectives.
Éducation maternelle, incidence et durée de l’allaitement maternel : une étude prospective. : Bertini G, Perugi S, Dani C, Pezzati M, Tronchin M, Rubaltelli FF.
dans J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2003 Oct ;37(4):447-52.
– INTRODUCTION]. La durée de l’allaitement maternel et les facteurs pouvant affecter cette durée ont été étudiés dans une population de 2174 nouveaux-nés, ayant un âge de gestation supérieur à 37 semaines, nés dans le département de Gynéco-obstétrique de l’hôpital universitaire de Florence entre le 15 novembre 1997 et le 14 novembre 1998.
– PATIENTS ET MÉTHODES.
* Neuf cents mères ont accepté de participer à l’étude.
* Cinq questionnaires étaient complétés à la fin du premier, troisième, sixième, neuvième et douzième mois du post-partum.
* Ces données concernant les pratiques d’alimentation du nourrisson, incluaient la durée de l’allaitement maternel la semaine précédente.
* La durée de l’allaitement maternel était défini comme suit,
** court (1 mois),
** moyen-court (>1 mois>3 mois),
** moyen (>3mois<6 mois),
** moyen-long (>6 mois<9 mois) et
** long (>9 mois).
– RESULTATS.
* Les auteurs ont trouvé que 76,3%, 64,7%, 42,3%, 26,4% et 17% des mères allaitaient encore respectivement à 1, 3, 6, 9 et 12 mois après l’accouchement.
* L’analyse selon le procédé des multivariables de correspondance montre qu’un déficit de l’allaitement maternel est associé à un poids de naissance inférieur à 3000 grammes, à un bas niveau éducationnel maternel et à une profession de la mère telle que mère au foyer ou col bleu dans le secteur commercial.
* Une période d’allaitement maternel définie comme court ou moyen-court est associée aux mères qui fument, aux primipares et à l’absence d’allergie maternelle.
* Les courbes de croissance mettent en lumière le fait que le simple facteur du tabagisme est un élément qui conduit à une différence significative dans la durée d’allaitement maternel.
* L’analyse multiple des facteurs de régression montre une influence significative négative associée à un poids de naissance inférieur à 3000 grammes, le tabagisme maternel et la primiparité.
* Au-dessus de tout cela, parmi les nourrissons de faible poids issus de mères qui fument, il existe une forte corrélation avec une durée courte de l’allaitement maternel.
– DISCUSSION. Il est encore nécessaire d’instituer des programmes permettant d’encourager l’allaitement maternel, tout particulièrement orientés vers les mères de bas niveau éducationnel qui donne naissance à des bébés de faibles poids, primipares et fumeuses.
Cette étude italienne de questionnaires prospective cherche essentiellement à mettre en lumière les facteurs de risque qui influent négativement sur la durée de l’allaitement maternel.
Il semble ressortir de façon démonstrative que le facteur de risque essentiel est le bas niveau éducationnel de la mère, et que ces mères donnent des enfants de faible poids de naissance (tabagisme, malnutrition), sont primipares et fumeuses (elles sont sans doute jeunes).
On le sait, il existe une malnutrition dans les classes sociales de bas niveau éducationnel, ces personnes ne cuisinent plus et mangent essentiellement des aliments manufacturés trop sucrés et trop gras.
Cette désaffection pour l’alimentation se répercute sur l’alimentation du nourrisson et l’allaitement maternel, sans doute vécu comme une contrainte ou tout simplement oublié, n’est plus pratiqué.
Il y a donc là un vaste chantier concernant l’éducation. Cette éducation nutritionnelle devrait faire partie intégrante de l’enseignement de base.
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