Il faut purger Bébé !

jeudi 24 février 2005 par Dr Christian Debavelaere1818 visites

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Il faut purger Bébé !

Il faut purger Bébé !

jeudi 24 février 2005, par Dr Christian Debavelaere

Ce titre d’une pièce de théâtre se rapporte à cette étude, concernant la théorie hygiéniste. Ici la présence de parasite intestinaux dans cette population d’Éthiopie ne protège pas les enfants de l’apparition d’une dermatite atopique pas plus que la taille de la famille ou l’allaitement maternel, pire, la présence de parasite aggrave ce risque. Dans la théorie hygiéniste, les stimulations parasitaires, bactériennes sont censées éviter le déséquilibre de la balance allergie tolérance.

Facteurs de risques en début de vie pour la dermatite atopique chez les enfants d’Éthiopie. : Abraham Haileamlak, MD a
Damtew Dagoye, MSc a
Hywel Williams, MD b
Andrea J. Venn, PhD b
Richard Hubbard, MD b
John Britton, MD b
Sarah A. Lewis, PhD b *

# aFrom Jimma University
# bUniversity of Nottingham
# Supported by the Association of Physicians of Great Britain and Ireland, Links With Developing Countries Scheme.

dans JACI February 2005 • Volume 115 • Number 2

 Contexte

  • La dermatite atopique (DA) a augmenté en prévalence dans de nombreux pays les dernières décennies, mais les facteurs de risques pour la DA dans les pays développés sont inconnus.
  • Les parasites de la famille des helminthes pourraient jouer un rôle de protection contre les allergies, mais peu d’études ont étudié l’association entre DA et infection parasitaire.
    FTOP
     Objectifs
  • Établir l’effet d’une infection parasitaire et d’autres facteurs de risque au début de la vie sur le risque de DA en Ethiopie.

 Méthodes

  • Nous avons mené une étude stratifiée croisée versus cas témoin chez des enfants âgés de 1 à 5 ans à Jim Ma et des zones rurales environnantes au sud-Ouest de l’Éthiopie.
  • Les cas étaient définis en fonction de l’étude internationale sur l’asthme et les allergies dans l’enfance, avec les critères de DA, et confirmés par l’examen clinique.
  • Des informations sur le mode de vie et d’autres facteurs de risques potentiels sont collectées par un questionnaire des parents et des échantillons furent analysés pour les parasites

 Résultats

  • Des données complètes furent obtenues pour 306 cas de DA définis par les critères de l’étude internationale concernant l’asthme et les allergies dans l’enfance ( Prévalence 4,4 %) et 426 cas contrôle.
  • Il n’y avait pas de diminution du risque de DA en relation avec une infection parasitaire.
  • En fait le DA était plus fréquente en cas de présence de Trichuris (1.61 ;95% CI,1.14-2.26).
  • Le risque de DA n’était pas non plus en rapport avec la taille de la famille, la surpopulation dans la maison, ou l’allaitement maternel. Mais été corrélé avec des facteurs comme la malaria et l’accès à l’eau potable du robinet.
  • Des résultats similaires étaient visibles dans les cas étudiés et les cas témoins et confirmés par l’examen clinique.

 Conclusion

  • Ni l’infestation parasitaire, ni les autres facteurs de risque proposés pour la DA ne sont liés à la présence de DA chez les jeunes enfants éthiopiens, suggérant que d’autres facteurs puissent être plus importants dans cette population.

Voilà un accroc dans la théorie hygiéniste qui postule que l’excès d’hygiène et la baisse des stimulations immunitaires, bactériennes et parasitaires favorise l’acquisition d’une sensibilisation allergique.

Ici, cette étude concerne une population non occidentalisée à priori, la présence de parasite intestinal augmente même la prévalence de la dermatite atopique.

Restons prudents sur les théories séduisantes qui tentent de répondre à la question clef : pourquoi cette augmentation des maladies allergiques ?

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