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Le baiser permet de guérir toutes les allergies : enfin l’étude scientifique tant attendue !!
jeudi 18 mai 2006, par
La physiopathologie des maladies allergiques suscite des hypothèses nombreuses et parfois fantaisistes. Si des volontaires ont souffert pour tester de nouveaux médicaments, ceux de cette étude ne voulaient pas s’arrêter : il fallait embrasser une partenaire pendant 30 minutes....et voir les effets sur les allergies : cool !!
S’embrasser diminue sélectivement la production d’IgE spécifiques des patients atopiques. : Kimata H.
Department of Allergy, Satou Hospital, Osaka Prefecture, Japan.
dans J Psychosom Res. 2006 May ;60(5):545-7.
– Introduction :
- Le stress augmente la réponse cutanée des tests en particulier de la papule ainsi que la production d’IgE spécifiques des allergènes.
- Inversement, les baisers de la maman entraîne un état de relaxation des enfants, et les baisers des amoureux ou des époux à des patients atopiques réduisent le diamètre des papules en réponse aux tests cutanés.
– Objectif de l’étude :
- L’auteur a étudié les effets du baiser :
- sur la production des IgE spécifiques aux allergènes
- et sur la production de cytokines
- chez des patients atopiques.
– Méthodologie :
- 24 patients ayant un eczéma atopique modéré et 24 patients ayant une rhinite allergique modérée ont embrassé leurs amoureuses ou leurs épouses librement pendant 30 minutes en écoutant de la musique douce.
- Immédiatement avant de s’embrasser et immédiatement après, les cellules sanguines mononuclées ont été séparées et cultivées avec des allergènes, et la production des IGE spécifiques aux allergènes et les taux de cytokines ont été mesurés.
– Résultats :
- Le fait de s’embrasser diminue de façon sélective :
- la production d’IgE
- avec une commutation des cytokine vers un profil de type TH1.
– Conclusion :
- S’embrasser peut atténuer les symptômes allergiques en diminuant la production d’IgE spécifique.
L’auteur de cet article reprend les données concernant l’association stress et allergie et inversement étudie les effets d’une relaxation sur la production d’IgE spécifiques et de cytokines : s’embrasser pendant 30 minutes en écoutant de la musique douce diminuerait la production d’IgE et favoriserait la production de cytokines TH1.
Ce travail est pour le moins surprenant. Non dans sa forme : après tout les hypothèses les plus farfelues peuvent être énoncées.
Cependant on est atterré de voir qu’une revue dite scientifique laisse passer un article d’un tel niveau de médiocrité et dont les résultats méritent d’être regardés avec une extrême prudence : il est probable que la conclusion a forgé les résultats. Il n’y a pas de groupe témoin, des résultats après 30 minutes !! etc...
Le plus surprenant est de faire la bibliographie de l’auteur : on distingue dans sa production des articles qui à priori « tiennent la route » et qui sont cosignés par une équipe, et d’autres part on trouve une série d’articles qui vont tous dans le même sens et qu’il signe seul.
Dans ces articles produits en solo, le lecteur pourra découvrir pêle-mêle que voir un film drôle diminue l’hyper réactivité bronchique, que sucer le bout des seins d’une femme enceinte diminue ses manifestations allergiques, le téléphone cellulaire augmente la production d’IgE spécifiques (il faut interdire au fœtus de téléphoner à sa maman), le rire de la mère diminue les manifestations allergiques d’un nourrisson ( les mères d’enfants allergiques sont des « tristes » c’est bien connu et elles vont apprécier...) , écouter Mozart comme boire de l’eau de mer des grandes profondeurs fait un bien extrême aux cellules productrices d’IgE etc....
Bref, on peut s’interroger sur l’état mental de ce « scientifique » mais surtout sur celui des comités de lecture qui sont sensés faire le tri. On sait que beaucoup de publications dites scientifiques sont sans intérêt, cet article nous le rappelle avec force : il faut s’avoir rester très critique.
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