L’ECP (éosinophil cationic protein) dans le lait de mère est associé au développement d’une l’allergie au lait de vache et d’une dermatite atopique chez les nourrissons allaités. : Osterlund P, Smedberg T, Hakulinen A, Heikkila H, Jarvinen KM.
Helsinki University Central Hospital, Department of Dermatology, and Hospital for Children and Adolescents, FIN-00029 HUCH, Helsinki, Finland
dans Pediatr Res. 2003 Nov 19
Le rôle exact des leucocytes et des médiateurs présents dans le lait de mère est peu connu. Une présence excessive d’éosinophiles dans le lait de mère et une diminution des fonctions macrophagiques ont été observées chez les nourrissons allaités qui développeront une allergie au lait de vache.
Un défaut des capacités immunologiques du lait de mère pourrait expliquer le non développement de la tolérance orale aux protéines alimentaires.
L’ECP est le reflet de la dégranulation précoce des éosinophiles.
– L’objectif de l’étude est de mesurer l’ECP dans le lait des mères et d’établir une corrélation avec le développement des maladies allergiques chez les nourrissons allaités.
– Matériel et méthodes :
* 96 mères allaitantes (58 atopiques et 36 non atopiques) et leurs nourrissons ont été suivis prospectivement de la naissance à l’âge de 2 ans.
* La durée de l’allaitement a été laissée à l’appréciation des mères.
* Elles n’avaient pas de consignes particulières quand à la réalisation d’un régime alimentaire durant l’allaitement.
* Le colostrum (avant la fin de la première semaine), le lait de mère à 3 mois et un prélèvement sanguin au même moment ont été analysés sur
** le contenu en leucocytes,
** la mesure de l’ECP (technique unicap, Pharmacia).
* Le dépistage d’une allergie aux protéines du lait de vache chez les enfants a était effectué par tests cutanés et dosage des IgE spécifiques dirigées contre le lait de vache.
* L’allergie au lait de vache chez l’enfant était basée sur la positivité d’un test de provocation par voie orale en ouvert.
* L’asthme et la dermatite atopique ont été retenus après diagnostic par un médecin.
– Résultats :
* Au suivi de 2 ans, les couples « mères-enfants » ont été divisés en 3 groupes en fonction du statut atopique de l’enfant.
** Le groupe 1 comprend 51 mères ayant un enfant allergique au lait de vache.
** Le groupe 2 est constitué de 24 mères dont l’enfant est atteint de dermatite atopique et
** le groupe 3 comporte 19 mères ayant un enfant en bonne santé c’est à dire non allergique et non atopique.
* Le dosage de l’ECP dans le colostrum objective des valeurs respectivement à 2.1, 5.7 et 6.0 /L selon les groupes.
* L’ECP dans le lait de mère mature (3 mois) n’est pas détectable une fois sur deux, et n’est pas détectable chez toutes les mères du groupe 3.
* En revanche, 27% (14/51) des mères du groupe 1 et 42% (10/24) des mères du groupe 2 ont une valeur d’ECP élevée. La différence statistique est significative entre groupe 1 et groupe2-3, p=0.001.
* Une atopie maternelle est présente chez 63% des mères allaitantes dont la concentration en ECP dans le lait est supérieure à 2 microg/L, et chez 61% des prélèvements de lait de mères non atopiques (NS).
– Conclusion :
* La présence d’ECP dans le lait de mère à 3 mois est associée au développement de l’allergie aux protéines du lait de vache et à la dermatite atopique chez le nourrisson allaité.
* L’étude montre que 32% des mères qui auront un enfant atteint d’allergie aux protéines de lait de vache ou souffrant de dermatite atopique ont des taux détectables d’ECP dans la composition de leur lait mature. En revanche, l’ECP n’est pas détectable chez les mères allaitantes qui auront un enfant non atopique.
* L’atopie maternelle ne semble pas corrélée à la détection de l’ECP dans le lait de mère.
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