Entre deux maux, choisissons le moindre : allergie ou cancer ?

vendredi 11 juin 2004 par Dr Isabelle Bossé3752 visites

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Entre deux maux, choisissons le moindre : allergie ou cancer ?

Entre deux maux, choisissons le moindre : allergie ou cancer ?

vendredi 11 juin 2004, par Dr Isabelle Bossé

Ces auteurs italiens ont étudié une large population de patients présentant des cancers oropharyngés et digestifs et les ont comparés à une population témoin. La maladie allergique aurait-elle un effet protecteur sur l’apparition de certains cancers ?

Allergie et risque de néoplasies digestives et laryngées. : Bosetti C, Talamini R, Franceschi S, Negri E, Giacosa A, Vecchia CL.

Istituto di Ricerche Farmacologiche "Mario Negri", Via Eritrea 62, 20157 Milan ; Servizio di Epidemiologia e Bistatistica, Centro di Riferimento Oncologico, Aviano (PN), Italy ; International Agency for Research on Cancer, Lyon, France ; Istituto Nazionale per la Ricerca sul Cancro, Genoa ; Istituto di Statistica Medica e Biometria, Universita degli Studi di Milano, Milan, Italy

dans Eur J Cancer Prev. 2004 Jun ;13(3):173-176

La relation entre allergie et cancer a été étudiée dans le cadre de séries d’études contrôlées dans les cancers digestifs et laryngés réalisées en Italie depuis le début des années 1990.

Ces études incluaient 598 patients avec un antécédent de cancer de cavité buccale ou du pharynx, confirmé histologiquement, 304 un cancer de l’œsophage, 1225 un cancer du colon, 728 un cancer du rectum, 460 un cancer du larynx et 4999 cas contrôles , sélectionnés parmi des patients admis dans les mêmes hôpitaux pour des pathologies graves non néoplasiques.

Une corrélation inverse a été retrouvée avec des antécédents allergiques pour tous les cancers examinés ( odd-ratio = 0.44 pour la cavité buccale et le pharynx, 0.80 pour l’œsophage, 0.76 pour le colon, 0.54 pour le rectum, et 0.33 pour le larynx).

Les associations étaient homogènes par tranches d’âge et de sexe, et quand les patients avaient eu le premier diagnostic d’allergie 5 ans ou plus avant le diagnostic de cancer ou l’admission à l’hôpital.

Cette étude apporte des arguments encourageants sur un effet protecteur d’antécédents allergiques sur le risque de cancer.


Cette étude est en effet très encourageante pour les patients allergiques, moins de cancers sont détectés dans cette population.

Mais pour le moment il ne s’agit que d’une constatation, confirmée par des études cliniques. Que peut-on en tirer comme conclusions ? les allergiques sont plus chanceux que les autres, mais est-ce qu’on peut imaginer des voies de recherche sur ce qui protège les allergiques de ce risque ? cela permettrait peut-être d’imaginer des solutions thérapeutiques nouvelles.

Il est probable qu’au fin fond d’un laboratoire quelques chercheurs se soient déjà penchés sur cette hypothèse, en souhaitant qu’un jour elle aboutisse concrètement à lutter contre cette maladie.

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