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Régime crétois : la crème fraîche contre-attaque !
mardi 4 janvier 2011, par
Acides gras dans le lait maternel et développement d’un eczéma atopique et d’une sensibilisation allergénique dans l’enfance. : Thijs, C., Müller, A., Rist, L., Kummeling, I., Snijders, B. E. P., Huber, M., Van Ree, R., Simões-Wüst, A. P., Dagnelie, P. C. and Van Den Brandt, P. A. (2011),
Fatty acids in breast milk and development of atopic eczema and allergic sensitisation in infancy.
dans Allergy, 66 : 58–67. doi : 10.1111/j.1398-9995.2010.02445.x
– Contexte :
- Une des explications de l’augmentation de prévalence des maladies atopiques est une suppléance périnatale relativement basse en acides gras n-3.
- Ceci ne peut cependant pas expliquer les effets protecteurs des produits laitiers entiers ou du lait maternel, à forte teneur en acides gras trans, observés dans certaines études.
- Nous avons évalué le rôle d’une suppléance périnatale en acides gras dans le développement précoce de l’eczéma atopique et de la sensibilisation allergique.
– Méthodes :
- Les acides gras, incluant les acides gras à longue chaine n-3 polyinsaturés (LCPs) ainsi que les acides gras des ruminants (acide ruménique, acide linoléique conjugué C18 :2 9-cis 11-trans ; et acide vaccénique,C18 :1 11-trans), ont été mesurés dans des échantillons de lait maternel à un mois de la naissance, chez 310 couples mère-enfant dans l’Etude de Cohorte de Naissance KOALA, aux Pays bas.
- Les enfants étaient suivis sur la survenue d’événements atopiques jusqu’à l’âge de deux ans.
– Résultats :
- Les plus fortes concentrations en LCPs n-3 ainsi que les acides gras des ruminants étaient associés à un risque inférieurs de (1) eczéma rapporté par les parents, (2) dermatite atopique (critères du groupe de travail du Royaume Uni), et (3) sensibilisation à l’âge de 1 an (telles que révélée par les taux d’IgE spécifiques pour le lait de vache, le blanc d’œuf et/ou l’arachide).
- Dans les analyses de régression logistique multivariée, les associations inverses étaient retrouvées indépendamment des LCPs n-3, entre les concentrations en acides gras de ruminants dans le lait maternel et la survenue d’évènements atopiques.
– Conclusions :
- Les résultats confirment un rôle protecteur des LCPs n-3 préformés dans le développement de maladies atopiques.
- De plus, il s’agit de la première étude sur des humains confirmant les résultats d’études animales sur les effets protecteurs des acides gras des ruminants contre le développement de manifestations atopiques.
Le régime du nouveau né est toujours sujet à débats et études contradictoires.
S’agissant de la prévention de la survenue de pathologies atopiques, l’apport en acide gras a été montré indispensable... mais les données actuelles penchent vers les lipides d’origine végétales, riches en acides oméga 3 et 6.
Cette étude tend à montrer que les acides gras issus du lait de vache pourraient avoir un effet tout aussi bénéfique.
Tout d’abord un petit rappel concernant les acides gras. Issus d’un acide carboxylique à 18 atomes de carbones, les acides gras peuvent être saturés (aucune double liaison) ou insaturés (au moins une double liaison). En fonction de la position des atomes d’hydrogène de part et d’autre de cette double liaison, les acides gras sont en conformation cis (du même coté) ou trans (de part et d’autre). Un acide gras est dit trans lorsqu’il a au moins une double liaison dans cette conformation. Et ce sont justement eux qui ont mauvaise presse.
Les acides gras issus des produits laitiers (acides ruménique, acide vaccénique) sont en conformation trans.
Les acides oméga 3 sont ainsi nommés car leur double liaison est située au troisième atome de carbone en partant de la terminaison CH3. Cette étude retrouve leur effet protecteur sur la survenue de pathologies atopiques.
La nouveauté de cette étude tient au bénéfice lié à un apport en acides gras issus de produits laitiers entiers, soit dans le lait entier consommé par le nourrisson, soit contenu dans le lait maternel des enfants allaités.
Les recommandations nutritionnelles actuelles visent en effet à une réduction de la consommation des acides gras saturés et trans. Cet article tend à montrer que les acides gras trans contenus dans les produits laitiers entiers pourraient avoir un effet protecteur vis à vis des pathologies atopiques.
La composition du lait de vache varie cependant selon le mode d’élevage. Le lait estival, issu de vaches de pâturage, est riche en acides gras trans. Alors que les vaches nourries par ensilage fournissent un lait plus riche en acides gras saturés. Méfions nous donc des raccourcis, tous les laits ne se valent pas !
Pas de lait écrémé pour les nourrissons et les femmes allaitantes, donc. Et de la diversité : lipides d’origine végétale et animale...
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