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Un examen biologique pour déterminer la persistance ou non d’une allergie au lait de vache.
mercredi 4 septembre 2002, par
C’est un grand souci pour les Allergologues : savoir si le patient peut reprendre une alimentation lactée. Les auteurs américains de cette étude ont mis au point une investigation biologique pour faire la part des allergiques devenus tolérants, de ceux qui restent allergiques. Les IgE anti-lait de vache de ces deux populations ne réagissent pas avec les mêmes épitopes des différentes protéines de lait de vache.
Epitopes des cellules B comme marqueur de la persistance de l’allergie au lait de vache. : Kirsi-Marjut Järvinen, Kirsten Beyer, Leticia Vila, Pantipa Chatchatee,Paula J. Busse, Hugh A. Sampson, dans JACI August 2002, part 1 • Volume 110 • Number 2
– CONTEXTE. L’allergie au lait de vache est une des causes les plus courantes d’allergie alimentaire dans la première année de la vie. Nous avons récemment défini les épitopes des 6 protéines majeures du lait de vache (alpha S1-, alpha S2-, Bêta-, K-caséine, alpha-lactalbumine et Bêta-lactoglobuline) se combinant aux IgE. Nombre d’éléments suggèrent que, chez les patients ayant une allergie au lait de vache persistante, leurs IgE reconnaissent des épitopes différents des protéines de lait de vache que ceux reconnus par les IgE de patients qui ont guéri de cette allergie.
– OBJECTIF. Dans cette étude nous tentons de démontrer si la reconnaissance par les IgE de certains épitopes des protéines de lait de vache permettait de séparer clairement les patients qui présentent une persistance de l’allergie au lait de vache de ceux qui cliniquement le tolèreront.
– METHODES. Connaissant les régions des IgE qui correspondent aux protéines du lait de vache, nous avons synthétisé sur une membrane type cellulose 25 décapeptides de alpha S1-, alpha S2-, Bêta-, K-caséine, alpha-lactalbumine et Bêta-lactoglobuline comprenant les épitopes les plus spécifiques. Les sera provenant de 10 patients atteints d’allergie au lait de vache persistante et ceux de 10 patients qui ont vu cette allergie guérir, étaient utilisés pour l’investigation de la reconnaissance des différents épitopes.
– RESULTATS. Cinq des épitopes (2 sur alpha S1-caséine, 1 sur alpha S2-caséine, 2 sur K-caséine) n’étaient pas reconnus par aucun des sera de patients ayant eu une allergie au lait de vache transitoire alors qu’ils l’étaient par la majorité des patients ayant une allergie persistante. La présence d’IgE contre au moins 1 des 3 épitopes (acide aminé [AA] 122-132 sur alpha S1-caséine, AA 171-180 sur alpha S2-caséine, AA 155-164 sur K-caséine) identifie tous les patients souffrant d’allergie au lait de vache persistante.
– CONCLUSIONS. La présence d’IgE pour distinguer les épitopes des protéines allergéniques du lait de vache peut être utilisé comme marqueur de la persistance de l’allergie au lait de vache. Des études prospectives sont nécessaires pour montrer l’intérêt de la connaissance de ces épitopes pour faire un pronostic de l’évolutivité au long cours de l’allergie au lait de vache.
Il s’agit d’une étude très pointue faisant appel à l’immunologie fondamentale.
Actuellement, nous réintroduisons le lait de vache après un ou deux ans d’éviction en milieu hospitalier en surveillant les paramètres vitaux. C’est notre seul moyen de démonstration objective.
Autant vous dire que cette étude me réjouit et j’espère qu’elle aboutira dans quelques années à un test biologique simple, fiable et facile à réaliser.
L’idéal serait même que les chercheurs parviennent à identifier les épitopes pour d’autres allergènes : arachide, œuf etc…
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