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La moutarde nous monte au nez !
samedi 7 septembre 2002, par
La moutarde, allergène universellement consommé, est à l’origine de certaines réactions anaphylactiques, et ce d’autant que sont associées une pollinose ou d’autres sensibilisations végétales alimentaires. Comme, en plus, elle est utilisée quasi constamment dans les « mélanges d’épices », vous comprenez sa dangerosité.
Caractéristiques cliniques des patients allergiques à la moutarde. : Caballero T, San-Martin MS, Padial MA, Contreras J, Cabanas R, Barranco P, Lopez-Serrano MC dans Ann Allergy Asthma Immunol 2002 Aug ;89(2):166-71
– Contexte : bien que la moutarde soit consommée régulièrement en Espagne comme ailleurs, seulement quelques cas isolés ont été rapportés. Aucune série importante n’a jamais été publiée.
– Objectifs : les auteurs ont tenté de décrire la démographie, la clinique et les caractéristiques immunologiques des patients allergiques à la moutarde et de déterminer s’il existait des différences significatives dans l’âge, le sexe, les antécédents familiaux d’atopie, le taux des Ig E totales, et des Ig E spécifiques à la moutarde parmi les patients avec des caractéristiques différentes.
– Méthodes : 29 patients avec une histoire clinique d’allergie à la moutarde ont subi des tests cutanés à la moutarde, un dosage d’Ig E totales sériques, et d’Ig E spécifiques à la moutarde. Des tests cutanés à l’ivraie, à l’olivier, et à l’armoise ont été pratiqués chez des patients avec des symptômes de pollinose. Les variables mentionnées ci-dessus ont été comparées entre divers sous-groupes de patients, des réactions systémiques versus réactions locales à la moutarde, association ou non avec des allergies à d’autres aliments végétaux, et association ou non à une pollinose.
– Résultats :
*le ratio hommes / femmes était de 10 pour 19.
*Les tests cutanés à la moutarde positifs pour tous les patients.
*La moyenne des Ig E totales était de 189,3 KU/l. Les Ig E spécifiques à la moutarde étaient positives chez tous les patients ( de 0,7 à > 100 KU /l).
*Sur les 29 patients, 19 ( 66 %) avait une réaction systémique à la consommation de moutarde, et 10 ( 34 %) avaient une réaction locale ; 14 ( 48 %) ont eu une réaction anaphylactique.
*15 patients ( 52 %) avaient des symptômes après consommation d’autres aliments végétaux, et 15 également avaient des symptômes typiques de pollinose.
*Les auteurs n’ont pas trouvé de différence significative dans l’âge, le sexe, l’histoire familiale d’allergie, les Ig E totales, les Ig E spécifiques à la moutarde entre les différents sous-groupes étudiés.
– Conclusions : la plupart des patients avec une sensibilisation à la moutarde, avaient une réaction systémique, et avaient une pollinose ou une allergie à un autre allergène alimentaire associées. La moutarde doit être un allergène testé de façon systématique dans les réactions anaphylactiques.
On pourrait penser que la moutarde ne peut pas être consommée à l’insu des patients, en raison de son goût prononcé et bien particulier, mais en fait on la retrouve dans un grand nombre de préparations culinaires où son goût est totalement masqué, d’où peut-être un risque accru de réactions générales.
Méfiez-vous d’elle chez les polliniques ou associée à d’autres allergies alimentaires.
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