Accueil du site > Evènements > Comptes rendus > Journées de l’Asthme de l’enfant - 2ème jour : 6 Juin 2003

Journées de l’Asthme de l’enfant - 2ème jour : 6 Juin 2003
samedi 7 juin 2003, par
Cette deuxième journée était divisée en deux temps : le matin, trois ateliers sur le diagnostic et les explorations fonctionnelles respiratoires ; sur les allergies alimentaires et le dernier sur la prise en charge de l’asthme de l’enfant.
L’après-midi portait sur l’éducation de l’enfant asthmatique et s’achevait par une table ronde sur les réseaux de ville-hôpital.
Il est impossible de vous relater le contenu des ateliers qui, par leur nature interactive entre les orateurs et la salle, ne se prêtent pas à un compte-rendu. Par contre, voici quelques morceaux choisis de l’après-midi.
Éducation de l’enfant asthmatique : intérêt et contraintes
– Abord psychologique de l’enfant asthmatique par Françoise Lefèvre (Centre de l’asthme - Paris)
* L’orateur a expliqué comment une maladie vécue précocement influe sur le développement psychologique et affectif de l’enfant.
* Il est important de comprendre que de le développement psychologique de l’enfant n’est pas linéaire. Sa capacité à apprendre et à comprendre sera très variable selon le stade auquel il est parvenu.
* Avant tout apprentissage, on aura parfois à lever des blocages.
* Schématiquement, on peut dire que l’attitude de l’enfant peut être divisée en 4 étapes :
** Jusqu’à 8 ans, la santé est symbolisée par la maladie. L’enfant n’appréhende sa santé que lorsqu’elle est altérée.
** De 8 à 12 ans, sa vision est dichotomique : il est en bonne ou en mauvaise santé, indemne ou malade.
** Après, il est possible de voir une dimension affective de la bonne santé. L’enfant peut commencer à être "heureux" d’être en bonne santé. La prévention peut alors être vécue comme positive.
* Enfin, il faudra aussi se souvenir de ne pas trop médicaliser la maladie, ne pas accroître la dépendance de l’enfant au monde des adultes.
– Abord de l’adolescent par Patrick Alvin (Hôpital Bicêtre)
* Il est d’abord rappelé, ce qui est une évidence pour les parents d’adolescents, que cette période est souvent vécue difficilement par l’enfant :
** Acquisition d’une autonomie puis à terme d’une indépendance
** Maturation sexuelle au sens large
** Intégration au groupe des autres adolescents
** Acquisition d’une identité propre et consolidation de l’estime de soi
** Acquisition d’une position claire face aux aspirations futures : études, travail, famille …
* Le soignant devra donc naviguer entre intimité, confidentialité et place accordée aux parents. "Travailler en favorisant l’autonomie tout en respectant et en valorisant la place des parents", voilà la gageure qui s’offre au médecin soignant un adolescent.
– Préconisation en termes d’éducation de l’enfant asthmatique et outils disponibles par Étienne Bidat (Boulogne)
* Le Dr Bidat a tout d’abord exposé et décrit les recommandations de l’ANAES qui se trouvent sur le site www.anaes.fr. Elles constituent un excellent document de travail pour ceux qui s’investissent dans l’éducation de l’asthmatique.
* Les thèmes essentiels de cette éducation sont :
** La maladie et son traitement,
** L’utilisation correcte des techniques d’inhalation et du débit-mètre de pointe,
** Le contrôle du souffle,
** La capacité de faire appel au médecin traitant au bon moment.
* L’orateur a ensuite fait part des nombreux outils qui ont été créés dans son service, tout en reconnaissant avec humour et modestie que les meilleurs outils étaient "ceux que l’on créaient soi même…".
* Ces outils doivent être utilisés et il est très difficile de dire qu’un CD rom, un livre, une brochure répond à cette nécessité d’apprentissage tant que l’enfant et/ou les parents ne se les sont pas appropriés.
Le congrès du Dr Agnès Villaret Cabanieu
Prise en charge de l’enfant allergique asthmatique en 2003 - PARIS / JUIN 2003
– Quelle est la place de l’immunothérapie spécifique dans la prévention de l’asthme chez l’enfant ?
Jocelyne JUST, service pédiatrie (pneumo-allergo)
Hôpital des enfants Arnaud Trousseau Paris
La désensibilisation est un traitement immunomodulateur
*Intérêts :
** diminution de l’HRB mais peu du VEMS
** diminution des besoins médicamenteux
** diminution des symptômes cliniques
** amélioration de la tolérance allergique
** prévention de l’asthme chez le jeune enfant
** efficacité, si bien menée 4 à 5 ans, à long terme.
*Indications :
** rhinite invalidante
** allergie IgE médiée
** monosensibilisation (maximum 2 sensibilisations)
** éventuellement asthme modéré débutant.
Les progrès en matière d’ITS sont en cours (allergènes mieux tolérés, peptides recombinants, plasmides à ADN mimant l’ADN des bactéries…)
– Association combinée B² (béta² ?)adrénergiques-corticoïdes :
Quel recul clinique ?
Jacques de Blic
Service allergo-pneumo allergologie Hôpital Necker enfants malades Paris
* Les récents schémas thérapeutiques du GINA sur le traitement de fond de l’asthme chez l’enfant proposent de la corticothérapie inhalée dès le stade d’ASTHME PERSISTANT LEGER (100 à 200 µg/jour)
* Lorsque l’asthme n’est pas contrôlé, on rajoute les B² adrénergiques longue durée d’action (plutôt que les leucotriennes et surtout plutôt que l’augmentation des doses de corticoïdes
* Association corticoïde + B²adrénergique LA dans un même médicament :
* meilleure observance surtout le bronchodilatateur LA a une action rapide…
* efficacité identique aux 2 médicaments pris séparément
* après 4 ans
– Existet-il des alternatives aux corticoïdes à forte dose ?
A LABBE
Unité de réanimation et maladie respiratoire de l’enfant Hôtel Dieu Clermont Ferrand
* 1 : penser d’abord à changer l’appareil d’inhalation sans changer la dose
* 2 : chez le nourrisson : pas de bronchodilatateurs LA, pas de leucotriènes.
On rajoute Théophylline d’action rapide ou Ketotifène.
* 3 : chez l’enfant :
** association corticoïdes et Bêta²-adrénergiques LA dans le même dispositif
** plus ou moins antileucotriennes (anti-inflammatoire, antiallergique si rhinite associée, effet à long terme mais peu de modification de la fonction respiratoire)
* 4 : Ac anti IgE = omalizumab (XOLAIR)
** Effet uniquement suspensif
** Coût très important
** Posologie corrélée au taux d’IgE ! !
* 5 : crénothérapie
* 6 : réadaptation a l’effort (Kiné)
* 7 : Homéopathie : 1ère étude en double aveugle contre placébo…PAS D’EFFICACITE.
– ATELIER SUR L’ALLERGIE ALIMENTAIRE
Fab. Rancé - Toulouse
Actualités et mises au point
* 1 - Aliments de plus en plus incriminés
** Fruits à coque (noisette, noix de cajou)
** Kiwi
** En recul : moutarde (les petits pots pour bébé n’en contiennent plus)
Lupin (de moins en moins utilisé)
* 2 - Les fausses allergies alimentaires étaient appelées auparavant intolérance, maintenant on parle d’hypersensibilité non allergique aux aliments
* 3 - Diversification
** Tout terrain confondu : après 6 mois révolus
** Chez l’atopique :
*** œuf> ou = à 1 an
*** Poisson > ou = à 1 an
*** Arachide, fruits à coque > 4 à 5 ans
* 4 - Cas particulier de l’œuf
** 40% des allergiques à l’œuf risquent de faire une autre allergie
** l’allergie à l’œuf ne contre-indique pas la vaccination ROR, grippe, fièvre jaune SAUF si ATCD de choc anaphylactique.
** Contrôler les tests à l’œuf tous les 2 ans.
* 5 - Aliments à risque +++
** fruits à coque (noix de cajou…)
** arachide
** risque ++ aussi si allergies multiples
* 6 - TESTS CUTANES
** très tôt chez le bébé (à partir du moment où sa peau réagit)
** standard + natifs
** chez les petits : préférer les natifs seuls (question de place !)
** ce sont des pricks
** arrêter les antihistaminiques
*** 4 jours avant pour la plupart
*** sauf ZADITEN : 4 semaines
*** TINSET : 5 semaines
** lecture à 15 ou 20 minutes plus tard
** les réactions retardées n’ont pas de valeur
** patchs tests aux aliments en cours de validation
** tester les aliments croisés
* 7 - Trousse d’urgence
** si réaction cutanée, urticaire ou signes digestifs associés ou non à une rhinoconjonctivite : PAS BESOIN D’ADRENALINE
** si œdème laryngé modéré, asthme ou dyspnée marquée, signes d’hypotension :ADRENALINE
** Dans tous les cas : anti H1 dans la trousse.
* 8 - Probiotiques
** Peut-être moins d’eczéma chez le petit atopique mais pas d’influence sur la prévalence des sensibilisations.
* 9 - Test Labial
** Pas ou peu de risque (au maximum urticaire) intéressant pour une première approche possible au cabinet.
*10 - TPO
** Pas avant 3 ou 4 ans
** Difficile
** Dangereux
** En milieu hospitalier
Pour la première édition de ces "Journées de l’asthme de l’enfant", beaucoup de sujets de la pratique quotidienne ont été traités. Il s’agissait toujours d’excellentes mises au point sur les connaissances maintenant acquises et des rappels qu’il est toujours bon de faire.
Recevez les actualités chaque mois