JPA 2005 : le congrès du Dr Hervé Masson.

samedi 15 janvier 2005 par Dr Hervé Masson1101 visites

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JPA 2005 : le congrès du Dr Hervé Masson.

JPA 2005 : le congrès du Dr Hervé Masson.

samedi 15 janvier 2005, par Dr Hervé Masson

L’influence du climat sur l’asthme a été le sujet de plusieurs communications. Voici le compte rendu de celle du Pr A. Magnan qui étudiait le lien entre la présence d’aéroallergènes et la survenue d’événements aigus.

Aéroallergènes : problèmes d’urgence ?

Pr. A. Magnan

L’exposition allergénique peut être associée à :

  • la sensibilisation,
  • l’apparition de l’asthme,
  • la sévérité de l’asthme dans une moindre mesure,
  • aux tests de provocation,
  • l’augmentation des symptômes.

L’association entre exposition allergénique et urgence est plus discutable :

  • survenue d’exacerbations ?
  • augmentation de la gravité ?
  • augmentation de la mortalité ?

Il existe plusieurs types d’études s’attachant à explorer le lien entre exposition aux allergènes et modification de la maladie.

  • des enquêtes d’observation :
    • comparant le nombre d’admission à l’hôpital à la mesure du taux d’allergènes,
    • focus sur une épidémie, on examine les variations du taux d’allergènes dans les périodes d’augmentation de la pathologie.
  • des enquêtes prospectives,
  • des études cas/contrôles :
    • pendant et hors des orages par exemple,
    • pendant et hors une épidémie d’asthme,

Globalement, il existe plusieurs études montrant le lien entre l’augmentation des allergènes et les événements météorologiques. Les orages en particulier, en augmentant la mobilisation des allergènes et en favorisant leur transformation ont été le sujet de beaucoup d’explorations.

Citons une étude réalisée à Cardiff, qui comparait les taux d’admission pour asthme au taux d’ozone, à l’activité orageuse mesurée par le nombre d’éclairs et au taux de pollens dans l’atmosphère.

  • les taux d’admission pour asthme augmentaient l’été en corrélation avec l’activité orageuse,
  • les grains de pollens comptés n’étaient pas plus nombreux les jours d’orages,
  • aucune différence sur le taux de moisissures.
    Les auteurs concluaient en disant qu’il existait bien une augmentation des cas d’asthme les jours d’orage mais sans relation avec les taux de pollens et de moisissures. Par contre, le rôle du taux d’ozone était confirmé.

Une autre étude cas contrôle avait par contre montré que le facteur important d’augmentation de l’asthme était l’association taux de pollens élevé + activité orageuse. Elle montrait alors une augmentation de 15 % des admissions pour asthme.

Une étude prospective, quant à elle, avait cherché le lien entre asthme, orage et moisissures. Elle retrouvait :

  • une augmentation des visites aux urgences en cas d’orage,
  • une augmentation du taux de moisissures lors des orages,
  • une augmentation des admissions pour asthme lorsque le taux de moisissures augmentait.

L’association d’un taux de pollens élevé et du taux d’hospitalisation pour asthme n’avait pas montré d’influence.

Une étude menée à Chicago s’est intéressée à l’influence du taux d’allergènes sur la mort due à l’asthme :

  • le risque de mort par asthme était 2,16 fois plus important s’il y avait plus de 1000 spores/m3 dans l’air.
  • 91 % des patients qui mouraient d’asthme étaient sensibilisés à Alternaria contre seulement 31 % des asthmatiques qui ne mouraient pas d’asthme.
  • cette étude a été réalisée sur un très petit nombre de patients (11) et doit donc être confirmée.

Une enquête a montré que 50 % des asthmatiques admis en réanimation étaient sensibilisés aux moisissures contre seulement 30 % chez les asthmatiques qui n’avaient pas besoin de réanimation.

Globalement, il semble donc que la sensibilisation aux moisissures serait un indicateur plus pertinent de l’asthme grave que celle aux acariens ou aux pollens.

 En conclusion :

  • L’exposition aux aéroallergènes chez l’asthmatique influence :
    • les exacerbations,
    • la mort par asthme
    • les exacerbations de rhinite et de conjonctivite.
  • Il existe aussi deux contextes particuliers d’aggravation du risque :
    • un climat orageux,
    • la présence de moisissures en grande quantité.

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