SFAIC 2005 - Le congrès du Dr Geneviève Demonnet. 28 avril 2005.

jeudi 28 avril 2005 par Dr Geneviève DEMONET1678 visites

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SFAIC 2005 - Le congrès du Dr Geneviève Demonnet. 28 avril 2005.

SFAIC 2005 - Le congrès du Dr Geneviève Demonnet. 28 avril 2005.

jeudi 28 avril 2005, par Dr Geneviève DEMONET

La prévention de l’allergie reste le défi des années à venir. Ce sujet a été retenu pour un des symposiums du congrès.

Symposium UCB : Histoires naturelles de l’allergie : la prévention est-elle possible ?

L’asthme est-il déjà « en marche » avant l’atopie ?

Nhan PHAM THI (Paris)

Plusieurs influences vont intervenir sur la survenue de l’asthme.

On retient des facteurs intrinsèques génétiques : gènes facilitateurs (ADAM33, DPP10, PHF11), gènes de l’immunité innée (TLR), susceptibilité particulière à l’infection (anomalie des récepteurs des chémokines, IL, protéine D du surfactant...).

Il existe également des facteurs extrinsèques :

  • le tabagisme de la mère pendant la grossesse, en notant cependant que l’enfant n’aura une hyperréactivité bronchique que s’il présente certaines particularités (déficits en glutathione S transférase...) ;
  • la prise de paracétamol pendant la grossesse avec un effet dose-dépendant (Shaheen et col. Clin Exp Allergy 2004) ;
  • alimentation maternelle avec un rôle protecteur des vitamines C et E ainsi que du sélénium et du fer.
  • le stress parental serait également corrélé avec la survenue de sifflements chez le nourrisson ;
  • l’exposition aux polluants ;
  • la survenue d’infections virales à VRS qui constituerait le premier pas de la marche atopique.
  • la rencontre allergénique et la sensibilisation qui va établir un pont entre asthme et atopie.
Architecture de Ricardo Bofill
On aime ou on n’aime pas...

Peut-on prévenir les sensibilisations et l’asthme allergique ?

Jocelyne JUST(Paris)

Les études se suivent et ne ressemblent pas toujours, les recommandations en matière de mesures préventives non plus !

La théorie hygiéniste, le rôle préventif possible des animaux domestiques a semé le trouble... Que peut-on recommander aujourd’hui aux patients en matière de prévention primaire ?

Les enfants à risques sont ceux ayant des antécédents familiaux d’atopie. Avoir une mère asthmatique est un facteur de risque particulièrement important.

J. Just a particulièrement insisté sur une réponse individuelle aux facteurs environnementaux. En fonction de leur génotype, certains enfants vont être ainsi protégés de l’allergie par le contact avec les animaux ou pas. D’où la diversité des résultats des études sur l’exposition aux animaux (environ la moitié trouve un rôle protecteur et l’autre moitié aggravateur).

On peut retenir comme conseils actuels chez les enfants à risque :

  • éviction du tabac pendant la grossesse et chez l’enfant en bas âge,
  • allaitement maternel ou lait à hydrolyse poussé,
  • diversification retardée,
  • continuer à vacciner normalement,
  • éviter la crèche,
  • diminuer la charge allergénique pour les acariens, pour les animaux, le débat continue..., ,
  • éventuellement probiotiques (mais cela reste à prouver).

Peut-on prévenir les symptômes ?

Frédéric de Blay (Strasbourg)

Il s’agit ici de prévention secondaire, une fois l’allergie déclarée.

Trois volets sont été présentés : les corticoïdes inhalés, la désensibilisation et les mesures d’éviction.

On peut souligner, pour les désabusés des techniques d’éviction, que la seule démarche utile est globale. Mettre une housse anti-acariens sur le matelas ne suffit pas. De nombreuses études l’ont prouvé.

Un travail à grande échelle aux Etats-Unis (Morgan et col NEJM 2004) sur 937 enfants asthmatiques et allergiques aux acariens a montré l’efficacité combinée des mesures d’éviction des acariens, des moisissures, des blattes et des rongeurs, associées à la lutte contre le tabagisme passif, et ce même dans les asthmes graves...

Le coût de cette opération a été évalué entre 750 et 1000 euros par enfant et par an, ce qui semble équivalent à celui d’un traitement médicamenteux inhalé.

Le rôle important du conseiller en environnement a également été souligné.

En conclusion, pas de grande nouveauté, si ce n’est la relation entre génotype et réaction à l’environnement qui tiendra une place importante dans l’avenir...

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