Accueil du site > Allergènes > Aériens > Pollens > En Italie, on est aussi allergique au bouleau mais on se soigne !

En Italie, on est aussi allergique au bouleau mais on se soigne !
lundi 20 juin 2005, par
Un nombre important d’études a déjà montré que l’immunothérapie sublinguale est efficace. Ici, ces auteurs italiens, à l’aide des patients monosensibilisés au pollen de bouleau, tentent de montrer objectivement l’efficacité de cette immunothérapie spécifique.
Effets immunologiques, fonctionnels et clinique de l’immunothérapie sublinguale au pollen de bouleau : étude randomisée, contrôlée, sur 3 ans. : Maurizio Marogna, MD a
Igino Spadolini, MD b
Alessandro Massolo, BS c Giorgio Walter Canonica, MD d
Giovanni Passalacqua, MD d *
aFrom the Pneumology Unit, Cuasso al Monte, Macchi Hospital Foundation, Varese
bMedical Department, Anallergo S.p.A., Florence
cInteruniversity Center for Wildlife Research and Environment Improvement, University of Florence
dAllergy and Respiratory Diseases, DIMI, University of Genoa
dans JACI June 2005 • Volume 115 • Number 6
– Contexte
- Il a été prouvé que l’immunothérapie sublinguale (ITSL) est efficace sur la rhinite allergique mais peu d’études ont évalué ses effets sur l’inflammation et sur les voies respiratoires basses.
– Objectif
- Nous avons cherché à évaluer dans le même temps les effets de l’ITSL sur les symptômes rhinitiques, l’inflammation nasale et la fonction des voies respiratoires basses chez des patients allergiques au pollen de bouleau.
– Méthodes
- Des patients adultes souffrant de rhinite et d’asthme, monosensibilisés au bouleau ont été évalués durant une saison pollinique en cours, et, alors randomisés pour recevoir soit un traitement médicamenteux seul soit une SLIT + traitement médicamenteux et réévalués lors des 4 saisons suivantes.
- Les symptômes rhinitiques et la consommation de bronchodilatateur ont été évalués au moyen d’un journal.
- Ont été pratiqué, la numération des éosinophiles des sécrétions nasales en saison et hors saison pollinique, et, les explorations fonctionnelles respiratoires avec test de provocation non spécifique à la méthacholine à chaque saison.
– Résultats
- Parmi les 79 patients enrôlés, 27 ont été perdus de vue, dont un taux plus important dans le groupe de contrôle.
- Il existait une diminution des symptômes et de l’usage du bronchodilatateur dans le groupe ITSL comparativement au groupe de contrôle, cette diminution devenait significative à la seconde et la troisième saison pollinique, respectivement (P<0,01).
- Les éosinophiles nasaux diminuaient significativement dans le groupe ITSL, à partir de la troisième saison pollinique (P<0,01).
- Dans le groupe ITSL, une augmentation significative du VEMS, de la conductance spécifique et du débit expiratoire maximum à 25% de la capacité vitale forcée a été constatée à partir de la seconde année et était associée à une augmentation du seuil de la méthacholine (P<0,01).
– Conclusion
- L’immunothérapie sublinguale permet de réaliser un bénéfice clinique dans la pollinose au bouleau, réduisant l’infiltration éosinophilique de la muqueuse nasale et une augmentation significative de la fonction respiratoire lors de la saison pollinique.
Premier constat, il faut remarquer combien nos confrères allergologues italiens sont actifs dans les publications concernant l’immunothérapie spécifique et particulièrement par voie sublinguale.
Cette étude contrôlée, randomisée compare l’ITSL bouleau + médicaments à un traitement médicamenteux seul.
Elle montre clairement qu’à partir de la deuxième saison pollinique du bouleau les patients sous ITSL consomment moins souvent du bronchodilatateur et ont moins de symptômes allergiques.
De même, dans ce même groupe, dès la seconde saison, les explorations fonctionnelles respiratoires s’améliorent avec une augmentation du seuil de la méthacholine, et, à la troisième seconde, une diminution des éosinophiles des sécrétions nasales est constatée.
Ainsi, les facteurs clinique, immunologique et fonctionnel sont-ils significativement améliorés sous ITSL.
Cela fera donc une nouvelle étude, conduite dans le cadre d’une méthodologie pertinente et sérieuse, qui vient montrer l’efficacité de la vaccination allergénique.
Elle confirme aussi, ce que constate tout allergologue de terrain, qu’il faut avoir la patience d’attendre la seconde saison pollinique pour se faire une idée de l’efficacité du traitement.
Recevez les actualités chaque mois