AAAAI 2006 : Le congrès du Dr Henri Malandain

mardi 14 mars 2006 par Dr Henri Malandain3075 visites

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AAAAI 2006 : Le congrès du Dr Henri Malandain

AAAAI 2006 : Le congrès du Dr Henri Malandain

mardi 14 mars 2006, par Dr Henri Malandain

Le sujet de prédilection de notre rédacteur : les allergènes, leur découverte et leur classement dans les familles moléculaires. La première partie était en ligne depuis le 5 mars, voici la suite et la fin de ces comptes-rendus.

Malgré leur nombre, environ 300 chaque jour, la prise en compte de la dimension moléculaire dans la démarche diagnostique est relativement absente.

C’est principalement des équipes européennes qui présentent des résultats concernant la nature des allergènes ou leur réactivité croisée.

Pas de travail concernant l’utilisation des allergènes recombinants pour le diagnostic, par exemple. Les habitudes américaines sont, de fait, assez éloignées de celles de l’Europe, comme en témoignent les curieux mélanges utilisés en immunothérapie.

A tout seigneur tout honneur : l’orange, symbole de la Floride où se déroule le congrès.
 Une équipe espagnole présente une série de 39 patients, principalement adultes, rapportant une allergie à l’orange [1].

  • Il s’agit d’un syndrome oral dans les trois quarts des cas.
  • Quasiment tous les sujets sont polliniques.
  • Ceux qui s’avéreront négatifs lors du challenge oral diffèrent assez peu des allergiques, tant en CAP orange (médiane 1,1 vs 1,7 kU/l) que pour la positivité vis à vis de la profiline de l’orange, Cit s 2 (75 vs 96%) ou d’un nouvel allergène démontré par les auteurs, une germine-like de 27 kD, Cit s 1 (69 vs 78%).
  • La présence d’IgE anti-CCD est notée chez de nombreux patients (60%) et explique en partie la réactivité pour Cit s 1.
  • Les auteurs estiment que la profiline a par contre un impact clinique et observent que le jus d’orange conserve sa réactivité même après une étape industrielle de chauffage.
  • Ce travail rappelle donc l’existence de réactions localisées dues à des profilines chez des sujets polliniques en milieu méditerranéen. Avec les agrumes, ces sujets ont fréquemment des réactions pour les cucurbitacées, la tomate et la banane  [2].

Les lipid transfer proteins (LTP) ont aussi été largement étudiées en Espagne et en Italie.
 Leur implication est très probable aussi dans le midi de la France et ne doit pas être oubliée ailleurs si le patient a vécu précédemment dans ces régions.
 L’intérêt des LTP vient de leur allergénicité particulière, en partie due à leur grande stabilité (chaleur, digestion).
 Des LTP sont présentes dans de très nombreux aliments d’origine végétale [3].

 Un nouvel aliment vient s’ajouter à cette longue liste : l’artichaut.

  • Une équipe de Barcelone décrit un cas de réaction sévère à l’artichaut chez un patient de 16 ans polypollinique [4].
  • Le test cutané natif est positif avec l’artichaut cru ou cuit.
  • La réactivité pour la pariétaire est très forte et les allergènes majeurs de la pariétaire (Par j 1 et Par j 2) sont capables d’inhiber l’artichaut ainsi que la LTP de pêche. Comme Par j 1 et Par j 2 sont des LTP, les auteurs estiment que la réactivité du patient pour l’artichaut a été induite par sa pollinose, notamment par sa sensibilisation à la pariétaire.
  • Ils présentent donc ce cas comme le premier exemple d’une réactivité alimentaire LTP induite par une sensibilisation préalable par un pollen.
  • Ce travail intéressant devra être confirmé car il concerne peut-être un cas isolé, chez un sujet particulièrement atopique. De plus, les LTP Par j 1 et Par j 2 n’étaient pas connues pour cross-réagir avec d’autres LTP car elles ont une structure particulière.

 Les auteurs Catalans ont décrit d’autres situations où la responsabilité des LTP était étonnante, comme cette série de réactions anaphylactiques après ingestion de laitue [5].

  • Un lien avec une pollinose au platane était suggéré dans ce cas, mais ailleurs l’armoise semblait plus pertinente dans le tableau des réactivités LTP.

 Ainsi, une équipe madrilène présente un poster concernant 12 sujets allergiques à la châtaigne sans sensibilisation au latex [6].

  • Une réaction clinique systémique, voire sévère, est notée chez la moitié d’entre eux.
  • En immunoblot, une réactivité pour des LTP est clairement montrée, tant dans la châtaigne (Cas s 8) que pour la pêche (Pru p 3) ou l’armoise (Art v 3). De fait, ces patients sont polliniques à l’armoise (10/12) et sensibilisés à la pêche (TC positif chez 11/12).
  • On est donc bien en présence d’un syndrome LTP et la fréquence des réactions sévères souligne l’importance de distinguer ce type de réactivité avec une réactivité par PR-10 (Bet v 1-like) ou par profilines, deux situations donnant plutôt des réactions de type syndrome oral.
  • Les auteurs n’ayant pas pratiqué de test d’inhibition de la châtaigne par Art v 3, il est difficile d’en conclure à une allergie alimentaire induite par l’armoise.

Si le dogme de la non-dépendance d’une pollinose pour les allergies alimentaires LTP reste probable, la différenciation entre une réactivité par LTP et une réactivité par PR-10 et/ou profilines est importante d’un point de vue pronostique : un syndrome oral risque d’évoluer vers des réactions plus sévères seulement en cas de sensibilisation pour les LTP.

D’où l’intérêt de pouvoir tester avec des allergènes recombinants l’origine de la réactivité pour l’aliment. Pour le moment, il est possible d’exclure la responsabilité de PR-10 avec un test rBet v 1 négatif, et de la même façon pour les profilines avec rPhl p 12 ou r Bet v 2 négatifs.

Cependant, toutes les réactions sévères ne sont pas LTP-induites. Ainsi, un travail Italo-Américain montre que l’origine de l’allergie pour la noix peut être différente mais aboutir à un tableau clinique aussi sévère.

 Dans cette étude [7], la LTP de noix, Jug r 3 a été testée chez 14 patients Italiens et 34 patients Américains : tous les Italiens réagissent à Jug r 3 alors que seul 1 des 34 Américains est positif pour cet allergène.

  • En fait, les sujets Américains sont réactifs pour d’autres allergènes, à savoir des protéines de stockage (2S-albumine Jug r 1, viciline Jug r 2, légumine Jug r 4).
  • On voit combien une allergie alimentaire donnée peut avoir une étiologie différente selon l’origine du patient, son environnement pollinique, ses habitudes alimentaires.

Le latex d’hévéa reste un produit allergisant important même si l’épidémie de sensibilisation chez les professionnels de santé semble sur le déclin.
 En règle générale, les sujets sensibilisés au latex à l’occasion de gestes invasifs présentent une réactivité différente de celle des professionnels : les premiers ont une IgE-réactivité pour Hev b 1 et Hev b 3, tandis que les autres sont souvent positifs pour Hev b 5 et Hev b 6.
 Quelle est l’origine de cette réactivité différente ?
Une équipe portugaise a tenté de répondre à cette question en dosant les allergènes extractibles de gants de latex, soit à partir de leur face externe, soit de leur face interne [Tavares PM et al. Expression of latex allergens on inner and outer surfaces of latex surgical gloves. Poster n° 95]].

  • Ils constatent que Hev b 1 et Hev b 3 ne sont pas détectables à l’intérieur des gants, tandis que Hev b 5 ne l’est pas à l’extérieur.
  • Hev b 6.02, c’est-à-dire l’hévéine, est présent des 2 côtés et plus fortement à l’intérieur.
  • Les auteurs font l’hypothèse d’une différence au cours de la fabrication, l’extérieur des gants subissant une étape de lavage. On pourrait ajouter que l’abrasion due au poudrage interne peut favoriser le relarguage d’allergènes aérosolisés et contribuer, dans des atmosphères de travail, à sensibiliser les personnels à des allergènes comme Hev 5 et Hev b 6.02.
  • Il ne reste plus qu’à se souvenir qu’Hev b 6.02 est responsable de la réactivité croisée avec les fruits et autres aliments végétaux contenant des chitinases pour comprendre pourquoi le syndrome « latex-fruits exotiques » est plus fréquent chez les professionnels de santé que chez les sujets poly-opérés.

Le lait de vache reste un classique et a été l’objet de quelques posters en cette première journée de congrès. - Ainsi une équipe Italienne a recherché si des traces d’allergènes du lait de vache pouvaient être présentes dans des aliments a priori sans lait et, notamment, dans des aliments fréquemment consommés par les enfants.

  • Ils ont étudié la présence de caséine dans 32 produits [8].
  • Des taux >5 mg/kg sont rencontrés dans 11 des 26 produits ne mentionnant rien au sujet de la caséine au niveau de leur étiquetage : des chocolats, des chips, des snacks, de la brioche, etc.. Ces taux peuvent dépasser 15 mg/kg parfois.
  • Certains produits spécifiaient l’absence de caséine : des taux faibles (<2 mg/kg) ont néanmoins été trouvé dans 4 des 6 produits en question.
  • Les auteurs estiment que ces concentrations de caséine ne doivent pas poser de problème chez la plupart des sujets allergiques au lait de vache mais ils restent prudents s’agissant de patients particulièrement réactifs.

De fait, l’allergie vis à vis du lait est parfois plus orientée vers les caséines, ainsi que le montrent les cas d’allergie au lait de chèvre ou de brebis sans allergie au lait de vache.

Dans les séries publiées ces dernières années, il était d’ailleurs fait état de réactions ayant lieu lors de l’ingestion de fromage plutôt que de lait [9]. Si l’on peut comprendre que la consommation de lait de brebis ou de lait de chèvre est peu répandue, il faut remarquer que le fromage contient majoritairement des caséines, les protéines du petit lait étant perdues en grande partie lors de la fabrication du fromage.

Ainsi 2 posters montraient des cas d’allergie au fromage de brebis et/ou de chèvre sans allergie au lait ou au fromage de vache [10] , [11].

  • Aucun des 6 enfants (de 2 à 10 ans) n’avait eu précédemment une APLV.
  • En CAP comme en TC, une faible réponse pour la caséine de vache est notée chez certains enfants, contrastant avec une très forte réactivité vis à vis des caséines de brebis et de chèvre.
  • Il pourrait donc être utile de tester la réactivité in vitro pour ces caséines. Une étude des épitopes des différentes caséines a été faite par l’équipe de Sampson : ce test ne montre pas de différences notables. La réactivité sélective pour les caséines de brebis et de chèvre reste donc mal expliquée.

Le diagnostic de l’APLV s’appuie sur divers critères dont la réactivité sérique.

  • Des valeurs seuils ont été publiées depuis les travaux de Sampson en 1997 et une grande dispersion est visible entre les kU/l synonymes d’allergie selon les auteurs, c’est-à-dire selon les cohortes d’enfants étudiés.
  • L’âge des sujets composant la cohorte et la présence d’une dermatite atopique influent sur la valeur décisionnelle.

 Deux posters sont présentés par une équipe Brésilienne [12] , [13].

  • Dans le premier travail les auteurs calculent la valeur seuil pour le diagnostic d’APLV chez 23 enfants allergiques (TPODA ou anaphylaxie) contre 23 enfants non allergiques : ils trouvent une VPP à 94,7% pour un résultat égal ou supérieur à 10 kU/l en CAP, et une VPP de 100% à partir de 11 kU/L. Ce seuil est inférieur à celui de Sampson (32 kU/L) et à celui de Niggeman (46 kU/l).
  • Dans un second travail, les auteurs ont testé différentes protéines du lait de vache pour tenter d’améliorer le diagnostic chez les enfants qui avaient un CAP < 11 kU/l mais qui étaient pourtant allergiques (5 enfants/23). Avec ces tests supplémentaires, ils estiment pouvoir poser le diagnostic d’APLV (VPP 100%) quand le CAP caséine est d’au moins 4 kU/L et/ou le CAP alpha-lactalbumine au moins à 3 kU/l et/ou le CAP béta-lactoglobuline au moins à 2 kU/l.
  • Cette approche est intéressante et mériterait d’être confirmée par d’autres travaux.

Toujours pour le lait de vache, un travail était présenté en rapport avec les critères pour un test de réintroduction :
 Une cohorte de 180 enfants (âge médian 17 mois) avec moins de 2,5 kU/l en CAP a été étudiée [14].

  • Les auteurs ont pratiqué un TPOSA qui s’est avéré encore positif chez 45% des enfants.
  • Des courbes ROC ont été établies : elles montrent qu’aucun des tests n’est valable chez les enfants avant 1 an ; pour les enfants > 1 an, le test cutané pour la caséine serait le moins mauvais (avec un seuil à 4 mm), mais la VPP de ce test n’est pas explicitée.

Le diagnostic d’une allergie alimentaire étayé par des critères chiffrés a aussi été l’objet d’un poster pour l’œuf  [15].
 Dans cette étude de 157 enfants (âge moyen 2 ans), dont 100 positifs en TPODA, les auteurs ont recherché la meilleure combinaison diagnostique. Comparativement au TPODA, trouvé positif chez 100 enfants :

  • le blanc d’œuf à 6mm a une VPP de 87%,
  • le CAP blanc d’œuf a une VPP optimale de 90% à 1,3 kU/l et un CAP positif pour le jaune d’œuf une VPP de 92%
  • le CAP a aussi été testé pour l’ovalbumine et l’ovomucoïde.
  • Le meilleur likehood ratio parmi les différents CAP et tests cutanés est obtenu par le CAP jaune d’œuf (likehood de 7,2). Cependant, la combinaison TC blanc d’œuf + CAP ovomucoïde a une efficacité un peu supérieure (likehood de 8).
  • Ce travail a le mérite de souligner l’importance que pourraient avoir la mesure de réactivités moléculaires pour améliorer le diagnostic : comme pour la caséines dans les travaux ci-dessus, tester in vitro un composant comme l’ovomucoïde peut faire gagner en précision diagnostique. Bien sûr, d’autres travaux seraient nécessaires pour mieux établir cette démarche. De même, les likehood ratios restent ici <10 et sont encore assez faibles.

Un dernier grand classique, Dermatophagoides, a été l’objet de 2 travaux cherchant à préciser sa réactivité croisée.

 Dans un 1er travail, les auteurs ont voulu préciser si l’allergène majeur de D. pteronyssinus, Der p 1, pouvait influencer la réactivité à d’autres protéines de la même famille moléculaire [16].

  • Der p 1 est une cystéine protéase dite « papaïne-like ». Dans cette famille on rencontre aussi la broméline (ananas), l’actinidine (Act c 1, kiwi), la ficine (figue) et la papaïne (papaye), bien sûr. On voit l’intérêt qu’il y aurait de connaître si une sensibilisation à Der p 1 peut induire une réactivité vis à vis des papain-like des ces divers aliments.
  • Les auteurs ont étudié 16 patients allergiques au kiwi et sensibilisés aux acariens.
  • Dix d’entre eux s’avèrent IgE-réactifs pour Der p 1 et pour Act c 1. En ELISA-inhibition les auteurs trouvent peu de réactivité croisée cependant entre ces 2 allergènes : elle est significative chez 1 sujet/10 dans un sens et chez 2/10 dans l’autre sens.
  • Si leur conclusion est en faveur de l’existence d’une réactivité croisée, celle-ci me semble être plutôt une exception. L’intervention de CCD semble être exclue aussi, car Act c 1 n’est pas glycosylé. Au total, il semble peu probable qu’une sensibilisation aux acariens induise une allergie au kiwi.

Plus pertinente est la réactivité croisée entre tropomyosines de crustacés et d’acariens.

 Dans un travail concernant 5 sujets allergiques aux crustacés, les auteurs montrent une réactivité croisée systématique entre crabe, crevette et homard et cette réactivité s’étend à D. pteronyssinus, bien que d’un degré plus faible [17].

  • La tropomyosine de crevette est capable d’inhiber D. pteronyssinus, ce résultat montrant que ces sujets IgE-réactifs pour l’acarien possèdent des IgE capables de reconnaître la tropomyosine de D. pteronyssinus.
  • Point intéressant, seuls 3 des 5 sujets avaient une rhinite.
  • La question est donc posée de la réactivité pour D. pteronyssinus sans allergie respiratoire chez les 2 autres sujets : leur positivité en CAP (0,7 et 0,9 kU/l) est-elle due à la seule réactivité croisée de Der p 10, tropomyosine de D. pteronyssinus, avec les tropomyosines des crustacés ? D’autres travaux sont là aussi nécessaires. Pouvoir disposer d’un CAP recombinant Der p 10 (ou Der f 10 s’agissant de D. farinae) permettrait de mieux répondre à cette question. Ce test permettrait aussi de débrouiller les réactivités acariens-escargot ou acariens-blattes.

A noter le peu de travaux sur les allergènes de blatte pour cette première journée de posters, bien que cet insecte soit assez fréquemment rapporté comme la cause d’allergies respiratoires en milieu sub-tropical, comme ici en Floride.


Du dimanche 5 mars au mardi 7 mars

L’écologie des acariens varie avec le climat : ainsi on rencontre Blomia tropicalis si la température ambiante est suffisante. Et, comme son nom l’indique, cet acarien est domestique dans la zone tropicale et sub-tropicale. C’est le cas, par exemple, des Antilles. Cela ne veut pas dire que les espèces de Dermatophagoides sont absentes pour autant.

La coexistence d’espèces d’acariens différents n’est un problème pour l’allergologue que si cela pose des difficultés diagnostiques ou thérapeutiques. La très forte réactivité croisée entre D. pteronyssinus et D. farinae autorise à restreindre le diagnostic et l’immuno-thérapie à une seule espèce. Mais d’autres acariens, comme Blomia, présentent une réactivité croisée plus faible avec les Dermatophagoides : il est donc important de pouvoir distinguer une véritable double sensibilisation d’une sensibilisation à un acarien plus une réactivité induite vis-à-vis de l’autre acarien.

S’agissant de Blomia tropicalis, il a été montré que Blo t 5 est un allergène particulièrement important. Est-ce qu’une sensibilisation à Blo t 5 peut induire une réactivité à D. farinae à travers l’allergène homologue Der f 5 ?

 Cette question a été étudiée par une équipe de Singapour [18].

  • Ces auteurs montrent qu’effectivement Blo t 5 et Der f 5 cross-réagissent.
  • Cependant, le déséquilibre de cette co-réactivité est très en faveur de Blomia : des épitopes existent dans Blo t5 qui sont absents de Der f 5.
  • Pour décider d’une réelle sensibilisation à D. farinae, il faudrait pouvoir tester un allergène majeur comme Der f 1. Faute d’avoir à disposition ce recombinant en routine pour le moment, une indication pourra être déduite du niveau de réactivité vis à vis des extraits : si Blomia donne une réponse in vitro très supérieure à Dermatophagoides, il est très probable que la réactivité à ce dernier a été induite par Blomia.

 La même équipe de Singapour présente un autre travail qui souligne, par ailleurs, l’importance de Blomia tropicalis dans leur environnement sub-tropical [19]

  • Les auteurs ont mesuré la présence de deux allergènes d’acariens dans le sang de cordon (n=126 nouveaux-nés). Ils observent des taux de Blo t 5 très supérieurs à ceux de Der p 1.
  • Plus intéressant, ils notent que les taux de Blo t 5 des 16 enfants nés de mère asthmatique (de 5 à 101 ng/ml) sont quasiment toujours supérieurs à ceux des enfants sans antécédents familiaux.
  • S’il est probable que cela traduit en partie une exposition plus grande en cas d’asthme maternel, il est probable que d’autres facteurs entrent en jeu. Les auteurs évoquent une possible captation particulière des allergènes. Il reste à montrer que ces taux élevés d’allergène dans le sang de cordon sont prédictifs d’une maladie asthmatique à venir chez les enfants concernés. Et que cela est applicable aussi pour les Dermatophagoides dans les environnements où ces acariens sont prédominants.

La réactivité immunologique est très dépendante des régions du globe. Ainsi, deux posters présentaient des résultats très différents pour les allergènes de blatte.
 Dans un travail réalisé à Philadelphie sur des sujets sensibilisés à la blatte et avec asthme et/ou rhinite, la positivité pour Bla g 5 (une glutathion S-transférase de Blatella germanica) est, de loin, la plus fréquente [20].
 Elle est par contre très minoritaire parmi des sujets Brésiliens eux aussi avec asthme et/ou rhinite et positivité pour la blatte [21].

  • Chez ces patients sud-américains la réactivité pour Bla g 5 est quatre fois moins fréquente.
  • Il est possible que cette différence provienne d’une écologie qui favorise une autre blatte, Periplaneta americana.
  • Malgré tout, le profil de réactivité est très différent chez les sujets Brésiliens comparativement aux Américains : ici, la réactivité dominante est pour une tropomyosine Per a 7 (42% des sujets en test cutané). Et cette réactivité est fortement corrélée avec celle pour la tropomyosine d’Ascaris lumbricoides.
     Pour Luisa K. Arruda [22] il est possible que la parasitose favorise la sensibilisation à d’autres tropomyosines et les pathologies respiratoires chez certains patients exposés.

Le climat est un facteur important pour la présence de tels ou tels acariens, mais l’habitat joue un rôle aussi. L’étude européenne ECRHS1 avait montré la quasi-inexistence d’acariens dans les maisons en Islande. Pourtant, 6,1% des Islandais étaient testés positifs pour D. pteronyssinus (et 9% en CAP). D’où provient cette réactivité ?
 Une équipe islandaise a enquêté sur la question [23]

  • Ils observent que 67% des sujets ayant un test cutané positif pour D. pteronyssinus ont aussi une réactivité pour un autre acarien, Lepidoglyphus destructor. Cet acarien, qui est domestique dans certains pays comme la Corée, est ici un acarien de stockage.
  • De fait, les sujets positifs pour D. pteronyssinus en Islande ont passé des vacances à la ferme dans leur jeunesse beaucoup plus souvent que ceux qui sont négatifs.
  • S’agit-il d’une sensibilisation à Lepidoglyphus associée à une sensibilisation à Dermatophagoides présent en milieu rural mais pas en ville ? La réponse pourrait venir d’une étude de l’écologie des acariens dans les fermes, mais ce travail ne semble pas avoir été fait.
  • S’agit-il d’une réactivité croisée entre tropomyosines ? Cela serait possible, car Lepidoglyphus possède une tropomyosine, Lep d 10, qui est croisante avec Der p 10. La question des tropomyosines est d’ailleurs soulignée par la réactivité cutanée de ces patients Islandais positifs pour D. pteronyssinus : 58% d’entre eux ont un CAP positif pour la crevette et 33% pour la blatte germanique. Pour le savoir, les auteurs ont testé la tropomyosine recombinante rPen a 1 en CAP : ils observent une positivité de 17%. S’il est vrai que la réactivité croisée entre tropomyosines de crustacés et celles d’acariens n’est pas totale (cf. le poster discuté hier), ces 17% sont quand même peu en faveur d’une réactivité pour les acariens (Dermatophagoides et Lepidoglyphus) et pour la blatte uniquement induite par la sensibilisation aux crevettes. L’hypothèse des auteurs d’un contact antérieur en environnement rural est donc plus vraisemblable. La présence de Dermatophagoides dans les fermes aussi, connaissant la faible réactivité croisée jusqu’à présent décrite entre cet acarien et Dermatophagoides.

La réactivité vis à vis des acariens domestiques est relativement proportionnelle au niveau d’exposition des patients. Il semble que cela soit différent pour le chat, de fortes expositions ayant montré l’établissement d’une réponse Th2 modifiée et d’une tolérance clinique.
 Des auteurs américains ont cherché à comprendre si l’absence prolongée d’un contact avec les allergènes de chat induisait une modification des réponses humorales [24].

  • Pour ce faire, ils ont suivi 42 étudiants qui avaient toujours vécu au contact de chat(s) chez eux et qui s’en trouvaient séparés du fait de leurs études.
  • Le suivi sur 3 années montre une décroissance des taux d’IgG1 anti-Fel d 1, phénomène qui est ralenti ou inversé lors des retours à la maison pendant les vacances.
  • Par contre, les taux d’IgE anti-Fel d 1 restent inchangés.
  • Cette étude semble donc montrer l’importance des IgG1 pour neutraliser la réactivité clinique IgE-médiée. Il serait intéressant de posséder, en plus du CAP rFel d 1, un test IgG1 anti-Fel d 1 en routine afin de mieux repérer les sujets qui, bien qu’IgE-réactifs pour le chat, sont susceptibles de pouvoir tolérer la présence de chat(s) à la maison.

Dans le rayon des nouveautés moléculaires, à signaler l’identification d’un allergène connu depuis longtemps mais dont la nature restait mystérieuse : Art v 2 du pollen d’armoise [25].

  • Cet allergène s’avère être une protéine de défense végétale de la famille PR-1.
  • Cette famille comprend aussi deux autres protéines allergisantes nouvellement décrites : Cyn d 24 et Cuc m 3. Le premier provient du pollen de chiendent dactyle, une graminée plutôt présente en climat chaud (Cynodon dactylon). Cuc m 3 est présente dans le melon. Ces protéines PR-1 sont glycosylées.
  • Art v 2 semble avoir des homologues dans la plupart des pollens de Composées (ambroisie, tournesol, etc..) et présente une identité de 42-55% avec des PR-1 de tomate, de céréales, de colza, etc...
  • Une homologie entre Art v 2 et un allergène du venin de guêpe Ves v 5 (41% d’identité) est montrée aussi.. Ce niveau d’identité n’est pas fortement en faveur d’une réactivité croisée, mais cela mériterait d’être confirmé. Ves v 5 fait partie du groupe 5 des allergènes des Vespides, allergènes particulièrement puissants. Et ces allergènes sont classés dans une large famille, de fonction biochimique inconnue, nommée V5/Tpx-1/Sc7 et qui comprend des protéines d’organismes très divers comme des PR-1 végétales mais aussi des allergènes de fourmis (ex. Sol i 3 de Solenopsis invicta).
  • La caractérisation d’Art v 2 apporte une nouvelle pierre à l’édifice des familles d’allergènes et à la compréhension des associations de réactivité. Cela montre aussi combien sont fragmentaires encore nos connaissances sur les allergènes, y compris pour des produits allergisants amplement étudiés, comme l’est le pollen d’armoise.

L’armoise est incriminée par certains auteurs comme étant responsable d’un syndrome « armoise-moutarde ».

Dans d’autres cas, le lien entre la pollinose à l’armoise et une réactivité secondaire à des aliments végétaux a été suspectée, la base de cette co-réactivité pouvant être des LTP.

Art v 3 de l’armoise est une LTP, de même que Ole e 7 du pollen d’olivier et Par j 1 et Par j 2 de la pariétaire. On comprend que cette éventuelle association ait été suggérée par des auteurs Espagnols.

L’opinion prévaut, cependant, que les réactions alimentaires dues aux LTP sont plutôt corrélées avec une sensibilisation vis à vis de la pêche dans les régions en bordure de Méditerranée.

 Une équipe espagnole apporte sa pierre au débat en présentant un poster sur une crucifère jusque-là peu étudiée, le chou (Brassica oleracea capitata).

  • Ils montrent la présence d’une LTP dans le chou, Bra o 3, et trouvent des tests cutanés positifs pour cet allergène chez 86% de sujets allergiques au chou (n=17).
  • Des réactions sévères après ingestion de chou sont relevées dans 1/3 des cas environ.
  • Le syndrome « armoise-crucifères » semble être corroboré chez ces patients qui sont pratiquement tous positifs aussi en test cutané pour l’armoise et pour la moutarde.
  • Cependant, l’optimisme des auteurs doit être modéré par les résultats qu’ils présentent au sujet de la pêche : 15 des 17 patients ont un test cutané positif pour la pêche et, sans grande surprise, sont donc positifs pour la LTP Pru p 3.
  • Les tests d’inhibition pratiqués par les auteurs confirment la forte co-réactivité entre Bra o 3 et Pru p 3 ; mais la LTP du pollen d’armoise s’avère assez faiblement co-réactive avec les LTP de pêche et de chou. Ce dernier résultat est favorable à une sensibilisation initiale aux LTP à travers à l’armoise, suivie d’une réactivité induite aux LTP alimentaires. Il est donc bien possible que ces sujets soient, de façon indépendante, polliniques à l’armoise et allergiques au chou du fait de leur sensibilisation à la pêche. Le dogme d’une sensibilisation méditerranéenne aux LTP indépendante d’une pollinose n’est donc pas encore déboulonné.
  • Par ailleurs, il aurait été intéressant de connaître la réactivité clinique vis à vis de la moutarde, mais cette information n’était pas donnée dans le poster.

Les LTP sont réputées pour générer souvent des réactions alimentaires assez sévères. Et le dogme au sujet des LTP tend à passer sous silence la fréquence d’une pollinose chez les patients réactifs aux LTP. De fait, l’étude des séries espagnoles ou italiennes montre que la pollinose, même si elle n’est peut-être pas le point de départ de la réactivité alimentaire, est très fréquente.
 Une série espagnole de 194 patients totalisant 346 réactions alimentaires en donne encore la preuve [26]

  • Parmi les 35 sujets présentant une réaction sévère 24 sont polliniques.
  • Et parmi les 10 pour lesquels l’allergie concerne la pêche, 7 sont polliniques.
  • Ce travail montre aussi que la moitié des réactions sévères pour la banane et l’avocat sous rencontrées chez des sujets sensibilisés au latex, mais qu’aucun cas n’est relevé pour le kiwi en association avec le latex. Le kiwi ne doit pas être considéré comme un aliment classique du syndrome « latex-fruits » mais plutôt comme un exemple de produit à entrées multiples : en plus de sa chitinase, l’allergie peut provenir d’une sensibilisation à l’allergène majeur Act c 1 (une cystéine protéase), à Act c 2 (une thaumatine-like), à une profiline et, peut-être dans le cas de ces patients espagnols, à une LTP.
  • On voit l’intérêt de pouvoir, à l’avenir, aller plus loin que de tester uniquement des extraits mais de mesurer la réactivité vis à vis de tel ou tel allergène pur (ex. recombinant).

Il paraît que les vents portent parfois jusqu’à Miami du sable du Sahara. Le vent devait venir d’Espagne pendant le congrès car d’autres posters Ibériques ont amené leur moisson d’études sur les allergènes alimentaires.
 Ainsi 2 travaux se sont attachés à décortiquer la question de la tomate [27], [28]. C’est d’ailleurs le mot car ces auteurs ont regardé si la peau de tomate était équivalente à la pulpe.

  • Il s’avère que non, la peau de tomate contenant beaucoup plus de LTP (Lyc e 3) que la pulpe, cette dernière étant même assez pauvre en d’autres allergènes comme la profiline (Lyc e 1).
  • Sans surprise, car chez des sujets Espagnols, ils trouvent que la réactivité cutanée est plus fréquente avec un extrait de peau qu’avec un extrait de pulpe : dans une population non sélectionnée (n=1498), la prévalence est de 5,8% pour la peau et 2,2% pour la pulpe.
  • Pratiquement tous les sujets positifs pour la peau le sont pour la pulpe (31/33).
  • Dans la pratique, la peau de tomate serait, comme la peau de pêche, le support le plus efficace pour détecter une sensibilisation pour les LTP par le biais d’un prick-prick.
  • Comme la tomate fait aussi partie du cluster cucurbitacées/banane/agrumes ayant pour base une réactivité vis à vis des profilines, on voit l’intérêt majeur qu’il y aurait de pouvoir différencier, à l’aide d’un recombinant LTP, un tableau profilinique d’un tableau LTP : le pronostic de sévérité clinique est nettement plus sombre si le patient s’avère réactif aux LTP.

 C’est pour diminuer le risque d’anaphylaxie qu’une équipe a cherché à développer une tomate qui produirait moins d’allergènes [29].

  • La technique du « gene silencing » a donc été appliquée pour produire une tomate OGM. 
  • Si le résultat agronomique est désastreux quand le gène de la profiline de tomate (Lyc e 1) est réprimé, les auteurs montrent qu’une tomate réprimée pour sa LTP donne des fruits normalement.
  • Ils ont alors testé cette tomate et notent que la réactivité est fortement abaissée tant en test cutané qu’en libération d’histamine. L’allergénicité n’est cependant pas totalement abolie.

Un autre moyen, assez à la mode au cours de ce congrès, pour abaisser l’IgE-réactivité est de piéger les IgE circulantes grâce à l’omalizumab. L’histoire ne dit pas si ce procédé sera plus avantageux médicalement et/ou financièrement que les OGM hypo-allergéniques, mais d’ores et déjà des retombées négatives sont relevées dans les tests in vitro.
 Un travail basé sur des échantillons de contrôle inter-laboratoires américain montre, en effet, que certaines techniques de dosage des IgE totales sont affectées par la présence de l’omalizumab dans le sérum du patient [30].

  • Des résultats plus faibles sont trouvés avec l’Immulite DPC et le Centaur Bayer qu’avec la technique UniCAP Pharmacia. Seule cette dernière est à peu près exempte d’interférence par l’omalizumab.
  • Les choses sont moins claires s’agissant des mesures d’IgE-réactivité ciblées (communément dénommées « dosages d’IgE-spécifiques ») : là il est constaté une réduction des taux attendus en kU/l allant de 10 à 26% selon les produits testés ou la technique. Et, sans explication apparente, tantôt la technique Pharmacia est plus affectée que la technique DPC, tantôt c’est l’inverse.
    1- -* Les auteurs de ce travail estiment, cependant, que les concentrations d’omalizumab choisies pour leur étude étaient volontairement très fortes et qu’une interférence avec des doses thérapeutiques ne devrait pas être significative. A vérifier. nce of omalizumab (Xolair). Poster n° 768

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[1Scheurer S et al. Germin-like protein (Cit s 1) and profilin (Cit s 2) are major allergens in orange. Poster n° 180

[2Lopez-Torrejon G et al. Isolation, cloning and allergenic reactivity of natural profilin Cit s 2, a major orange allergen. Allergy 2005 ;60 :1424-1429

[3Breiteneder H et al. Nonspecific lipid-transfer proteins in plant foods and pollens : an important allergen class. Current Opinion in Allergy and Clinical Immunology. 5(3):275-9, 2005

[4Ibero M et al. Sensitization to nsLTP from Parietaria judaica and cross-sensitization to foods. Poster n° 187

[5San Miguel-Moncin M et al. Lettuce anaphylaxis : identification of a lipid transfer protein as the major allergen. Allergy. 58:511-7, 2003

[6Blanco C et al. Cas s 8, the LTP from chestnut seeds, is a major allergen in chesnut allergic patients without associated latex allergy, but not in those with the latex-fruit syndrome. Poster n° 186

[7Teuber SS et al. Cloning and characterization of walnut LTP : not a major allergen in xalnut-allergix US patients. Poster n° 172

[8Novembre E et al. Casein as an hidden allergen in manufactured foods. Poster n° 166

[9Barnig C et al. Allergie aux protéines du lait de vache sans allergie associée au lait de brebis chez l’adulte. Rev Fr Allergol Immunol Clin 2005 ;45 :608-11

[10Ibanez D et al. Allergy to sheep’s and goat’s milk cheese with good tolerance to cow’s milk. Poster n° 182

[11Vereda A et al. Selective allergy to sheep’s and goat’s milk proteins : 4 cases. Poster n° 181

[12Gushken AFK et al. Establishing a milk specific IgE decision point in IgE mediated cow’s milk allergy. Poster n° 176

[13Castro APM et al. What specific IgE levels to milk protein fractions may contribute to cow’s milk allergy diagnosis ? Poster n° 161

[14Cerecedo I et al. Usefulness of diagnostic tests in cow’s milk allergy. Poster n° 185

[15Dieguez M et al. Validity of diagnostic tests in egg allergy. Poster n° 160

[16Merima B et al. IgE cross-reactivity between cysteine proteases Der p 1 and Act c 1, the major allergens from house dust mites and kiwifruit.

[17Mendes A et al. Tropomyosin : is it responsible to the cross-reactivity between crustaceans and dust mites ? Poster n° 203

[18Gao Y et al. Co-sensitization not due to cross-reactivity between paralogs of group 5 allergens from Blomia tropicalis and Dermatophagoides farinae. Poster n° 466

[19Chiang W et al. Increased prevalence of Blomia tropicalis mite allergens in cord blood of patients with a maternal history of asthma. Poster n°1203

[20Togias A et al. IgE to cockroach allergens and asthma. Poster n° 834

[21Santos AR et al. Use of recombinant proteins for diagnosis of cockroach allergy in patients with asthma and/or rhinitis living in Brazil. Poster n° 843

[22Arruda LK. Tropomyosin in Parasites - A Crossreactive IgE-binding Protein ? Allergy Clin Immunol Int 2005 ;17 :243-245

[23Sigurdadottir ST et al. What is house dust mite allergy in a community with no house dust mite ? Poster n° 451

[24Erwin EA et al. Changes in immune responses to cat allergens during prolonged avoidance : is tolerance reversible ? Poster n° 440

[25Asturias J et al. Cloning and characterization of Art v 2 from Artemisia vulgaris pollen. Poster n° 461

[26Rodriguez J et al. Allergic reactions to fresh foods : beyond oral syndrome. Poster n° 1163

[27Ferrer A et al. Prevalence of skintest reactivity to tomato peel and pulp extracts in the mediterranean coast of Spain. Poster n°1164

[28Rodriguez J et al. Allergic reactions to fresh foods : beyond oral syndrome. Poster n° 1163

[29Lorenz Y et al. Gene silencing is an efficient tool to reduce the allergenic potential of tomato fruits. Poster n° 1166

[30Hamilton RG. Accuracy of FDA-cleared IgE assays in the presence of omalizumab (Xolair). Poster n° 768