AAAAI 2007 : San Diego - Congrès du Dr Jacques Auger.

vendredi 9 mars 2007 par Dr Jacques Auger1677 visites

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AAAAI 2007 : San Diego - Congrès du Dr Jacques Auger.

AAAAI 2007 : San Diego - Congrès du Dr Jacques Auger.

vendredi 9 mars 2007, par Dr Jacques Auger

Le Dr Jacques Auger a choisi d’assister au symposium : « Stopper la marche atopique », dont voici le compte-rendu.

Stopper la marche atopique

 : Charles Reed (NZ) Julian Crane (UK) Ulrich Wahn (Aust)

Après avoir exposé la pathogénie de l’atopie résultant d’une interaction délétère entre la génétique et l’environnement, l’(les) orateur(s) en a (en ont) donné un bref rappel physiopathologique en insistant sur l’importance de la réaction Th2 et de la réponse spécifique IL4 à l’antigène qui induira une sensibilisation.

Ils ont ensuite analysé l’évolution de cette physiopathologie de la naissance jusqu’à l’âge adulte.

Il n’y a pas de certitude pour affirmer qu’un certain nombre de sensibilisations peuvent s’effectuer in-utéro. Les études débutent au niveau du sang cordal (à la naissance). On constate chez l’atopique un développement de la réponse spécifique à l’IL4 progressif et significatif à partir de 6 jusqu’à 12 mois.

D’autres marqueurs du terrain atopique ont été cités notamment : le rapport IL5/IL10 qui augmente de 2 à 18 mois, corrélativement au risque d’infections virales et notamment de bronchiolites à VRS.

Le taux de cellules précurseurs des éosinophiles est très significativement augmenté de 0 à 1 an.

Indépendamment des marqueurs biologiques, les orateurs ont décrit des situations cliniques évocatrices d’un haut risque de sensibilisation allergique :
 tabagisme maternel,
 infections virales (si + de 2 infections des voies aériennes profondes au cours de la première année, le risque de sensibilisation allergénique est multipliée par 7). Une seule infection à VRS augmente ce risque par 4.
 surexposition aux allergènes respiratoires domestiques et exposition précoce aux antigènes alimentaires.
 antécédents familiaux d’allergie.

Ensuite, ils ont décrit l’évolution clinique « classique » de l’atopie qui débute le plus souvent par une dermatite atopique apparaissant en général avant le 3è mois, puis l’asthme apparaît vers 1 an pour progresser jusqu’à 3 ans alors que corrélativement l’eczéma va diminuer.

Parallèlement, la rhinite allergique va apparaître vers l’âge de 3 ans pour progressivement voire sa prévalence augmenter avec l’âge.

La séquence de sensibilisation chez l’atopique est le plus souvent la suivante :
 aliments
 pneumallergènes domestiques (acariens, chat, chien)
 pneumallergènes extérieurs (pollens, moisissures...).

L’allergie est, de plus, d’après l’étude ISAAC (International Study Asthma and Allergy in Childood) très sensiblement plus fréquente dans les pays à fort développement économique.

Enfin, ils ont abordé le chapitre de la prévention :
 prévention primaire si risque génétique ( 55 % toutes allergies confondues chez au moins un des parents, 83 % si asthme),
 pas de tabagisme parental (surtout maternel),
 éviction des allergènes domestiques (phanères animales, acariens...),
 alimentation hypoallergénique prolongée (hydrolysats pendant un an semblent supérieurs à l’alimentation initiale au lait maternel),
 le régime hypo-allergénique de la mère durant la grossesse ne semble pas avoir de réelle influence
 prévention des infections virales,
 protection vis-à-vis des allergènes par induction d’une tolérance reposant sur l’exposition précoce à certaines endotoxines bactériennes de l’environnement (« environnement fermier ») et notamment issues de E. Coli et de Strepto-Faecalis,
 utilisation des probiotiques (Lacto-bacillus) et des symbiotiques (probiotiques + oligo saccharides).

Avant de conclure, ils ont cité une étude en cours concernant la prévention secondaire chez 200 enfants asthmatiques de 18 à 30 mois, par un traitement à forte dose (?) d’ITSL à administration quotidienne (allergènes non précisés, acariens ?) durant 3 ans. Après 2 ans, il aurait été constaté une chute de 50 % du nombre de sensibilisation.


Il reste encore beaucoup à apprendre de la nature profonde de la réaction allergique.

La prévention primaire semble relativement efficace sur la survenue de la dermatite atopique mais reste décevante à terme sur celle de l’asthme.

Quant à l’ITSL précoce à forte dose, elle semble effectivement intéressante mais reste à valider.

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