Activité allergénique de différents cultivars de tomate chez des sujets allergiques aux tomates : S. Dölle1, K. Lehmann2, D. Schwarz3, W. Weckwert4, C. Scheler2, E. George3, P. Franken3, M. Worm1,*
dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 41, Issue 11, pages 1643–1652, November 2011
– Contexte :
- Les tomates (Solanum lycopersicum) sont consommées dans le monde entier et la fréquence de leur consommation est corrélée à la prévalence de l’allergie à la tomate.
- Par conséquent, l’identification des cultivars de tomate qui auraient une allergénicité réduite pourrait augmenter la qualité de vie des sujets atteints.
– Objectifs :
- Dans cette étude, nous avons examiné l’activité allergénique et biologique de deux différentes variétés de tomates chez des sujets allergiques aux tomates.
– Méthodes :
- Vingt-cinq sujets allergiques à la tomate ont été identifiés par test de provocation en double-aveugle contrôlée par placebo (DBPCFC).
- Nous avons utilisé des tests cutanés (SPT) et d’autres DBPCFC pour enquêter sur les différences cliniques que pouvaient entraîner les deux cultivars de tomates ("Reisetomate » et « Matina »).
- Afin d’examiner les bases moléculaires de l’activité allergénique, immunoblot et test d’activation des basophiles (BAT) ont été réalisés.
– Résultats :
- Le cultivar « Reisetomate » induit des réactions cutanées nettement moins positives (P = 0,045) et a suscité moins de symptômes au test de provocation orale par rapport à "Matina" (P = 0,047).
- L’évaluation moléculaire a révélé que les profils de liaisons aux IgE ont été variables sur une base interindividuelle, mais sans grandes différences détectables entre « Reisetomate" et "Matina".
- En revanche, le BAT a étayé les différences cliniques évoqués par les différents cultivars de tomate et a montré un décalage à gauche de la courbe dose-réponse obtenues pour ’Matina’ extrait (P = 0,046).
– Conclusion et pertinence clinique :
- Les cultivars de tomates entrainent une réactivité clinique distincte chez les sujets allergiques aux tomates, ce qui a été démontré par l’utilisation de SPT, DBPCFC et BAT.
- L’origine moléculaire de ces différences n’a pas pu être clarifiée car les profils de liaisons aux IgE n’ont pas révélé d’importantes modifications.
- Ceci pourrait être dû à des instabilités physico-chimiques des protéines sensibles et / ou à des expressions d’isoformes des allergènes différents.