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AAAAI Denver 2003 : Dr Redouane Bouayad Agha
mardi 11 mars 2003, par
Un nouveau dans l’équipe mais qui est plein d’allant. Son premier congrès pour Allergique.org mais sûrement pas son dernier.
Asthme professionnel du à l’exposition au chrome et au nickel
M. Fernandez-Nieto, Madrid, Espagne
4 patients souffrant d’un asthme professionnel ont été étudiés, en particulier une épreuve de provocation bronchique réaliste.
2 patients travaillaient dans une usine d’électrolyse, un dans une cimenterie, le dernier était soudeur.
2 patients avaient une positivité au chrome en prick tests, un positif en patch. Le dernier développait une hyper-réactivité bronchique 24 Heures après l’exposition au chrome.
3 patients avaient un test à la metacholine positif.
– Résultats :
* Tous les patients ont bénéficié d’une épreuve de provocation bronchique au chrome, 3 d’entre eux l’ont eu avec le nickel.
* Après l’épreuve de provocation bronchique spécifique, il y a eu 2 réactions asthmatiques retardées isolées, une réaction précoce et une autre combinant précoce et retardée.
* Pour le nickel, la réponse observée a été soit retardée soit associant précoce et retardée
– Conclusions : Le chrome et le nickel peuvent être responsables d’un asthme professionnel chez les travailleurs exposés. Des IgE spécifiques ont été retrouvées chez deux des patients.
Cette observation est intéressante car elle doit attirer notre attention sur le fait que les métaux peuvent être responsables d’un asthme professionnel. La présence d’IgE spécifiques au Nickel et au chrome m’interpelle, n’ayant jusqu’ici jamais entendu parler d’un dosage de ce type pour ces allergènes.
Traitement de l’asthme mal contrôlé soit par Montelukast ou par Salmeterol associé à la Fluticasone : analyse d’un sous-groupe de l’étude IMPACT.
P.G. Polos. Whitehouse Station. New Jersey
L’étude IMPACT permet de comparer l’association Salmeterol ou Montelukast chez des patients asthmatiques sous Fluticasone.
Ces patients asthmatiques avaient un VEMS entre 50 et 90% de la valeur théorique et la réversibilité supérieure ou égale à 12% et recevaient 1000µg 2 fois par jour de Fluticasone et étaient randomisés soit Montelukast 10 mg par jour ou Salmeterol 30µg deux fois par jour sur une période de 48 semaines.
La proportion des patients présentant une attaque d’asthme était équivalente : 20,1% et 19,1% pour Montelukast et le Salmeterol respectivement. Le Montelukast réduit le taux d’éosinophilie sanguine de façon significative.
L’amélioration du VEMS est similaire dans les deux groupes.
Les scores des symptômes nocturnes et diurnes sont équivalents. De même, pour les consultations en urgence, le recours aux corticostéroïdes, les appels au médecin, la consultation du médecin, les résultats sont comparables. La durée moyenne des attaques d’asthme dans les deux groupes est comparable.
Par contre, le groupe Salmeterol rapporte plus d’effets secondaires.
Cette étude est intéressante, car elle suggère que chez des patients qui ne sont pas suffisamment équilibrés sous corticoïde inhalé et qui sont améliorés par un autre anti-inflammatoire, ici un inhibiteur des récepteurs aux leucotriènes, il persistait une inflammation bronchique. Dans l’autre groupe (Salmeterol), cette inflammation résiduelle ne serait que masquée par cet agent bronchodilatateur.
Perception des symptômes asthmatiques chez l’enfant par les soignants.
K.E Mudd et al. Baltimore.
Les enfants asthmatiques ont des difficultés pour exprimer la perception des symptômes de l’asthme à leurs soignants et par conséquent de le contrôler.
Pourtant, la bonne perception de ces symptômes permet de réduire la morbidité et la mortalité.
Il s’agit d’une étude concernant les soignants d’une centaine d’enfants âgés de 2 à 8 ans et qui présentaient un asthme persistant.
Le but était de savoir quand le soignant avait recours au nébuliseur compte tenu de la plainte symptomatique exprimée ou pas.
Les symptômes qui entraînaient chez 89 à 95% d’entre eux le recours au traitement étaient : sifflements thoraciques, dyspnée et sensation d’oppression thoracique.
Le symptôme qui faisait faire appel aux urgences était dans 78% des cas, le tirage, dans 84% les sifflements thoraciques persistants, dans 93% l’oppression thoracique et dans 88% difficulté pour parler.
La perception par les soignants des symptômes d’alerte chez des enfants asthmatiques est trop inégale pour percevoir de façon correcte les signes précoces qui doivent donner le signal du recours thérapeutique adapté. Une éducation du personnel soignant est donc nécessaire.
Cette étude doit attirer l’attention du praticien sur le fait qu’il faut donner une éducation sur l’asthme, à la fois, aux soignants (parents, infirmières…) et aux enfants. D’où l’intérêt des écoles de l’asthme qui doivent intégrer parents et enfants et éventuellement sensibiliser le personnel soignant.
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