Allergie aux médicaments : réfléchir.

jeudi 1er février 2007 par la rédaction

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Allergie aux médicaments : réfléchir.

Allergie aux médicaments : réfléchir.

jeudi 1er février 2007

Combien de fois par jour entendons-nous un patient déclarer qu’il est allergique à la pénicilline, l’aspirine, l’iode, les anesthésiques... ?

Bien souvent, l’épisode responsable a été oublié et l’interdiction du médicament remonte à tellement loin que la description clinique de l’événement est impossible.

Un enfant a une angine -> le médecin lui prescrit une pénicilline -> des boutons sortent dans les jours suivants le traitement -> le médecin contacté au téléphone ordonne l’arrêt de l’antibiotique et la sentence tombe : « Allergie à la pénicilline ».

Dans le meilleur des cas, l’enfant n’aura plus d’éruption lorsqu’il reprendra un autre antibiotique et sa vie, et celle de son médecin, ne seront pas trop compliquées.

Mais on voit très souvent des patients avec des listes à la Prévert des différents produits qui déclenchent leur « allergie ».

Pourtant de nombreuses études démontrent que la très grande majorité des réactions cutanées aux médicaments n’est pas d’origine allergique et il n’existe donc pas de contre-indication absolue à la reprise du produit suspecté en cas de besoin.

Le diagnostic étiologique de la réaction indésirable au médicament est donc indispensable mais bien peu d’allergologues y est formé.

Bien souvent aussi, le recours à une épreuve de réintroduction sous surveillance hospitalière est nécessaire mais il n’existe que très peu de centres hospitaliers équipés pour ces tests.

Il faudra donc bien réfléchir avant d’inscrire sur le carnet de santé d’un enfant une allergie médicamenteuse.


Voir en ligne : Dr Hervé Masson

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