EAACI 2002 : Le congrès du Dr Alain Thillay

jeudi 13 juin 2002 par Dr Alain Thillay6210 visites

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EAACI 2002 : Le congrès du Dr Alain Thillay

EAACI 2002 : Le congrès du Dr Alain Thillay

jeudi 13 juin 2002, par Dr Alain Thillay

Enfin un test
diagnostique de l’intolérance à l’aspirine

Il s’agit d’un travail de collaboration d’une
équipe polonaise et d’une équipe
américaine qui démontre l’intérêt
de leur découverte : un test d’identification
des patients intolérants à l’aspirine.

Test d’identification des
patients présentant une hypersensibilité
à l’aspirine.

L’hypersensibilité à l’aspirine
et aux anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS) est souvent associée à l’asthme
ou à la polypose naso-sinusienne (PNS).
Les réactions ne sont pas d’origine immunologique,
mais sont en rapport avec ll’inhibition de la
cyclooxygénase-1 par l’aspirine et AINS.
Les auteurs avaient précédemment
démontré que l’aspirine est une
cause spécifique de production de 1-hydroxy-eicosateraenoïque
(15-HETE) par les cellules épithéliales
et les leucocytes provenant de patients intolérants
à l’aspirine et atteints d’asthme et/ou
de rhino-sinusite. Le but de cette étude
était de rechercher la valeur diagnostic
des mesures de la production de 15-HETE par les
leucocytes du sang périphérique
(LSP) pour identifier les patients intolérants
à l’aspirine.
Les LSP ont été obtenus à
partir de 35 patients intolérants à
l’aspirine atteints d’asthme et ou de rhino-sinusite
et 31 patients tolérants à l’aspirine
mais atteint d’asthme. Le diagnostic d’hypersensibilité
à l’aspirine était basé sur
l’histoire clinique et confirmée par un
test de provocation oral ou nasal. Les LSP étaient
incubés avec des doses croissantes d’aspirine,
le 15-HETE et le PGE2 sont dosés dans le
surnageant de l’incubat par un test ELISA.
Les taux de 15-HETE sont comparables dans les
deux groupes lorsque les LSP ne sont pas stimulés.
L’incubation des LPS avec doses croissantes d’aspirine
montrent une augmentation dose-dépendante
de 15-HETE chez les patients intolérants
à l’aspirine alors que sa production n’est
pas affectée chez les asthmatiques qui
tolèrent l’aspirine.
Ainsi, il est démontré que la production
de 15-HETE par les LSP, induite par l’aspirine,
peut être utilisé comme test spécifique
et sensible d’identification des patients souffrant
d’hypersensibilité à l’aspirine
(ASPIT).
Cette communication est, à mes yeux,
fondamentale. Lorsque ce test sera disponible,
il va vraiment aider les allergologues, il permettra
d’éviter de pratiquer les tests de provocation
.

Mini Symposium : Allergie
au venin d’hyménoptère.

Un travail conjoint de chercheurs danois et américain
dans le cadre de la recherche supportée
par le laboratoire ALK-Abello propose une nouvelle
approche de la désensibilisation aux venins
d’hyménoptères.
Bien que l’antigène 5 représenté
par Ves v 5 et Pol a 5, respectivement, chez la
guêpe vespula et chez la guêpe poliste,
n’ont qu’une homologie partielle de 59 % de la
séquence des acides aminés. Pourtant,
il existe une réactivité cutanée
croisée importante. Cela suggère
une homologie plus importante tri-dimensionnelle
(structure tertiaire des protéines).
Chez la souris, des tests biologiques montrent
qu’un allergène recombinant hybride de
ces 2 allergènes provoque les mêmes
réactions dans deux populations sensibilisées
spécifiquement à l’un ou à
l’autre allergène Ves v 5 et Pol a 5.
Les auteurs de conclure que cet allergène
hybride pourrait être utilisé en
immunothérapie spécifique chez l’homme.
Il faudra d’autres travaux pour confirmer.

Dans un séance de communication
orale de résumés en Immuno-dermatologie.
Un travail d’une équipe suédoise
suggère que les
tests épicutanés aux acariens

provoquent une réaction locale à
IgE que le patient présente ou non des
IgE sériques spécifiques des acariens.
Les patients recrutés au départ
avaient déjà eu un test épicutané
positif pour les acariens.
L’analyse immunohistochimique des biopsies de
peau mettait bien en évidence le rôle
des IgE. Le test épicutané aux acariens
serait donc utile pour mettre en évidence
le rôle des IgE lorsque celles-ci ne sont
pas retrouvées au niveau sérique.

Mini Symposium : actualités
dans l’asthme.Un travail signé entre autre
Holgate et Bousquet, soutenu par Novartis Horsham,
montre le grand intérêt d’un anticorps
monoclonal anti-IgE recombinant humanisé
(Omalizumab)
chez les patients atteints
d’un asthme très sévère.
Il s’agit de patients recevant 1000 à 2000
µg de Fluticasone par jour. Les critères
pris en compte pour juger de l’amélioration
étaient le VEMS et la réduction
de la dose de Fluticasone. Ces critères
s’améliorent d’autant plus que l’asthme
était très grave initialement. Ces
constatations font de l’Omalizumab un traitement
des asthmes très graves.

Des chercheurs d’une équipe
turque, dans le cadre d’une étude en double-aveugle
contre placebo, ont enquêté sur le
rôle de l’allergie
à l’arachide et autres graines oléagineuses
dans l’asthme.

Les patients asthmatiques ayant une sensibilisation
à l’arachide ou aux graines oléagineuses
ont fait l’objet d’un test de provocation oral.
Les résultats montrent que l’allergie alimentaire
contribue à augmenter la réactivité
bronchique et les exacerbations d’asthme. Il existe
donc une relation allergie alimentaire et asthme.

En Finlande, des chercheurs se
posent la question : " Pourquoi une grande
fréquence, chez les enfants de tests cutanés
positifs pour
le soja et la pomme de terre
, réaction
croisée en rapport avec une identité
de structure ?
Les enfants suspects d’allergie alimentaire ont
souvent des tests cutanés positifs au soja
et à la pomme de terre. Des tests cutanés
et des RAST positifs au soja peut être dus
à une réaction croisée à
IgE à l’encontre d’allergènes altérés
de pomme de terre et inversement. Donnée
à prendre en compte chez les enfants suspects
d’allergie au soja ou à la pomme de terre.

Une étude suédoise
montre que les aliments incriminés dans
les symptômes en rapport avec l’allergie
alimentaire sont variables
en fonction des pays
 : Russie, Estonie,
Lituanie, Danemark, Suède. Les patients
devaient répondre à un questionnaire.
Par exemple, en première place du top 10,
en Suède et au Danemark, on retrouve plus
souvent la noisette et la pomme. En Russie et
en Estonie, le miel. En Lituanie, le chocolat.
Et comme toujours, dans ce type d’étude,
il existe une corrélation faible entre
tests cutanés et l’histoire rapporté
par le questionnaire.

Un travail d’une équipe
espagnole de Barcelone montre l’intérêt
des tests épicutanés
aux aliments frais
dans le diagnostic
d’allergie alimentaire dont la symptomatologie
est retardée et plutôt à tropisme
intestinal. Dans les quatre cas proposés,
il s’agissait d’enfants, le bilan allergologique
classique de l’allergie IgE médiée
restait négatif, mais les tests épicutanés
étaient positifs.
Les auteurs proposent l’intervention d’un mécanisme
cellulaire, hypersensibilité de type IV.

Un travail fruit de la collaboration
du service dirigé par C.André et
du Département scientifique et médical
du Laboratoire Stallergènes concerne l’allergie
à l’arachide sans réaction clinique
à l’huile d’arachide.
Par précaution, on conseille aux allergiques
à la cacahuète de ne pas consommer
de l’huile d’arachide
ou autre corps gras végétal non
déterminé. L’étude a recruté
36 enfants présentant une allergie démontrée
à l’arachide. On a pratiqué chez
ces enfants des tests cutanés et des tests
de provocation labiale à l’huile d’arachide.
Tous les tests cutanés sont restés
négatifs. Seulement 2 patients ont montré
un test de provocation labiale positif.
L’éviction de l’huile d’arachide ne doit
pas être systématique.

L’allergie
à la caféine
existerait.
C’est ce qu’évoque une communication espagnol,
à propos d’un cas.
La caféine est une base xantique, alcaloïde
tonique universellement consommé. Chez
le patient, tout évoquait une allergie
à la caféine. Le test cutané
à la caféine était positif,
test négatif chez 10 sujets contrôle.
La recherche d’IgE sériques par Dot Blott
était positive. Ici, la réaction
était dose dépendante. Il semble
que cette particularité ait déjà
été montrée par d’autres
auteurs.

Des auteurs coréens mettent
en évidence l’existence d’allergènes
thermostables du persil.
En effet, il a été constaté
que la consommation de persil cuit peut provoquer
des réactions allergiques.

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