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Sfaic 2004 8 janvier- L’allergie s’affiche
vendredi 9 janvier 2004, par
Durant ces très conviviales journées d’allergologie Parisiennes, une visite autour des posters s’imposait. Hervé Couteaux et moi-même nous sommes partagés leur lecture commentée.
Cette année, peu de posters. C’est dommage : il s’agit d’un moyen de communication très intéressant pour ces petites bizarreries qui font l’allergologie et qui nous amènent à nous remettre en cause. Abordons les donc avec humour car les mots soignent aussi nos maux
– Une étude de Clermont-Ferrand, en dpc, ne trouve pas de modification biologique des IgE chez les allergiques désensibilisés au venin de guêpe mais les IgG4 semblent elles bien être corrélées avec l’efficacité de la désensibilisation.
– La même équipe s’est ensuite intéressée à la stimulation des polynucléaires neutrophiles avec des endotoxines qui les rend plus actifs grâce à une préactivation , une démargination et un recrutement plus fort.
– Enfin, cette même équipe propose de s’intéresser au caractère des éosinophiles circulants chez les sujets souffrant de polypose nasosinusienne. La synthèse de l’ECP y est bien corrélée à l’éosinophilie sanguine et les malades souffrant de polypose ont visiblement une activité oxydative supérieure sans que la synthèse des sulfo-leucotriènes ne soit augmentée.
Trois études biologiques qui nous montrent combien il faut être prudent dans l’interprétation de la biologie.
– Les Niçois s’intéressent à la figue et sa présence comme allergène alimentaire chez l’enfant pour la première fois rapportée ici.
C’est un angio-œdème du visage qui en signe le diagnostic chez cette petite fille de six ans et demi. Une nouvelle recette de la fameuse salade Niçoise sans doute.
Cette jeune fille présente également une sensibilisation au kiwi mais pas pour le Latex.
Plus étrange, cette jeune fille n’avait à priori pas mangé de figue avant ce jour là et il n’y avait pas de ficus benjamina dans son entourage.
Devant le caractère ubiquitaire des protéines de figues qui croisent avec le groupe Latex, les auteurs s’inquiètent de sensibilisations croisées dans les années à venir.
Privée de Figolu, gageons que sa vie sera tout de même ouverte à d’autres satisfactions.
– St Vincent de Paul, à Paris, montre que, pour l’œuf cru, les valeurs seuils d’IgE spécifiques pour faire un diagnostic probabiliste d’allergie alimentaire à l’œuf doivent être revues à la hausse lorsque l’enfant grandit et que les résultats du TPO à l’œuf cuit sont indépendants du taux des IgE spécifiques et de l’âge.
Œuf cru, œuf cuît qui l’eut cru !
Cette étude est intéressante car elle porte sur 90 enfants et avec un panel d’âge assez large (de six mois à dix ans) et vient confronter ce facteur temps aux trop commodes tables de corrélation biologique des IgE spécifiques avec un diagnostic d’allergie.
En effet, si le TPO au blanc d’œuf cru des enfants de moins de trois ans est toujours positif pour des IgE spécifiques de 6kui/l, au-delà de six ans, seuls 60% des enfants ont un TPO positif.
– Toujours à Paris, nous abordons avec l’Institut Pasteur ce que nous pourrions désormais appeler le « syndrome du restaurant Japonais » plus communément connue sous le nom d’allergie à l’anisakis simplex. Les réactions aux produits de la mer doivent faire évoquer cette allergie mais malheureusement les taux sanguins ont parfois de faux positifs. De quoi vous donner des boutons.
– Le service Parisien des enfants malades confirme les travaux de Mme D A (non, pas Arsène mais Anne) Monneret-Vautrin : non seulement le lupin est une allergie croisée possible de l’arachide mais cette recherche devrait être systématique car elle semble être un facteur de risque de persistance de l’allergie à l’arachide.
– Le service de pédiatrie d’Ambroise Paré, s’est attaché à la réalisation d’une notice pour les stylos d’adrénaline.
Une pique pour ceux qui ont conçu la notice, peu explicite, livrée avec l’engin.
Tiré à plusieurs centaines d’exemplaires ce guide a eu semble-t-il un bon retour des patients, au delà de l’adrénaline il propose un schéma de réaction aux situations d’urgences.
– Nancy réanime la flamme en remettant au débat le rôle des malassezias dans la dermatite atopique sans pouvoir apporter davantage de conclusion. Comme quoi la chasse aux champignons n’est pas toujours justement récompensée.
– Poitiers lessive les atopiques. En effet, le Chu de Poitiers s’est proposé d’étudier la réaction cutanée à la lessive de cent dix atopiques en dehors de toute poussée.
Un patch test occlusif avec les lessives diluées au 1/1000 montre la capacité détergente et agressive de ces produits avec dans 16% des cas et avec le Lauryl sulfate dans 61% des cas.
Le changement de lessive apporte une amélioration à ces patients au bout d’un mois.
– Une autre étude des Poitevins montre l’intérêt de l’éviction alimentaire en cas de dermatite atopique associée à une allergie alimentaire par une chute des besoins en corticothérapie locale.
Pour l’auteur ce fait associé au fait que l’éviction précoce semble modifier favorablement le devenir de l’allergie alimentaire doit nous amener à faire l’éviction plus facilement.
- Enfin, nos amis Belges n’ont pas voulu être chocolat et, bonne bouche, ont abordé le précieux sujet de l’allergie à l’or.
Généralement considéré comme inerte, les sels d’or ont un potentiel sensibilisant très net.
Ce poster décrit le cas d’un malade souffrant d’une rage de dent en or chez une femme de 63 ans.
Seul le Gold sodium thiosulfate à 0,5% dans la vaseline et lu à J3 J7 et J21 a permis d’affirmer le diagnostic.
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