L’EDEN pour les enfants asthmatiques est-il un objectif accessible ?

lundi 16 février 2004 par Dr Dominique Marchand1581 visites

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L’EDEN pour les enfants asthmatiques est-il un objectif accessible ?

L’EDEN pour les enfants asthmatiques est-il un objectif accessible ?

lundi 16 février 2004, par Dr Dominique Marchand

« Que faisais-tu au moment de ta crise d’asthme, qu’as-tu ressenti, qu’as-tu fait pour améliorer ta respiration ?  », telles étaient les questions auxquelles devaient répondre un groupe d’enfants avec asthme persistant préalablement formés à la mesure du débit de pointe. Si le cœur vous en dit, plongez dans l’analyse des résultats de cette enquête !

Comment les enfants relatent-ils les caractéristiques de leurs épisodes d’asthme ? : Burkhart PV, Ward HJ.

College of Nursing, University of Kentucky, Lexington, Kentucky 40536-0232, USA. pvburk2@uky.edu

dans J Asthma. 2003 Dec ;40(8):909-16.

 But de l’étude : les auteurs se sont intéressés aux données rapportées par les enfants eux même à propos de leurs épisodes d’asthme y compris les facteurs déclenchants, le vécu symptomatique pendant les épisodes ainsi que les moyens utilisés pour résoudre les épisodes.

 Population, méthodes :

  • les données auto colligées à propos de leurs épisodes d’asthme furent prises en compte pendant une période d’observation de 6 semaines chez 42 enfants avec asthme persistant qui participèrent à un essai randomisé contrôlé afin d’évaluer l’efficacité d’un programme d’auto prise en charge basé sur l’adhérence à un monitorage quotidien du débit de pointe.
  • Les enfants reçurent une formation pour répondre aux questions suivantes :
    • Que faisais tu ? ;
    • Qu’as tu ressenti ? ;
    • Qu’as tu fais pour améliorer ta respiration ?

 Résultats  :

  • sur l’ensemble des enfants, 71% eurent au moins un épisode d’asthme sur une période de 6 semaines.
  • Il y eu un total de 206 épisodes.
  • L’activité physique était le facteur déclenchant le plus cité (51%), la toux isolée ou combinée à d’autres symptômes le symptôme prédominant (84%) et le recours à des médicaments anti asthmatiques (59%) le geste le plus utilisé par les enfants pour résoudre l’épisode d’asthme.

 Conclusion :

  • les données rapportées par les enfants ont fourni des renseignements pertinents sur leurs épisodes d’asthme.
  • Le fait que la plupart des enfants ont vécu au moins un épisode d’asthme pendant les 6 semaines d’observation met en exergue l’importance d’une éducation à l’intérieur de la famille portant sur la prise en charge effective des épisodes d’asthme au domicile.
  • Dans la mesure où l’activité physique est citée comme le facteur déclenchant le plus courant quant aux crises d’asthme, les familles devraient recevoir une éducation sur les mesures préventives d’un épisode d’asthme pour tout enfant s’engageant dans une activité physique.

Il s’agit d’une fort intéressante étude clinique où l’on sent l’expérience pédiatrique en filigrane avec quelques regrets toutefois quant à l’absence de précision sur l’âge (moyenne ± DS ; extrêmes) de la population étudiée au niveau de l’abstract, ou les types de traitement utilisés.

Si 71% des 42 enfants enrôlés dans l’étude porteurs d’un asthme persistant et faisant l’objet d’une mesure quotidienne du débit de pointe, soit une trentaine, ont développé 206 fois une crise d’asthme sur 6 semaines, il y a eu pour les sujets concernés environ une crise par semaine, confortant le statut d’asthme persistant d’équilibre difficile.

Le rôle de l’exercice est mis en exergue, facteur déclenchant chez un enfant sur 2, de même seulement environ un enfant sur 2 a eu recours à un traitement anti asthmatique devant des symptômes asthme ce qui est encore très notoirement insuffisant et permet de supposer un déficit de formation, l’absence de plan d’action bien intégré, et enfin la valeur relative de la mesure du débit de pointe ou une interprétation erronée des seuils d’alerte.

Outre l’éducation de l’asthmatique dans le cadre de la consultation ou d’une école du souffle, pensons également à celui de sa famille pour que cette dernière supplée aux carences de l’enfant.

Beaucoup de travail reste donc à accomplir ...que ce soit aux USA, comme en Europe probablement !

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