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Sucreries pour tous les enfants asthmatiques à condition de faire du sport !!
samedi 13 mars 2004, par
Que faut-il faire chez un jeune asthmatique qui prend du poids et n’a pas beaucoup d’activités sportives ? Augmenter son traitement vis-à-vis de l’asthme ? En fait il faudrait savoir s’il y a des différences en terme de capacité à l’effort chez des enfants asthmatiques de poids normaux et des asthmatiques en surcharge pondérale.
Influence de la forme physique chez les enfants ayant un asthme. : Paul T. Pianosi, MD and Heather S. Davis, BSc, BRec
From the Department of Pediatrics, Dalhousie University, Halifax, Canada
dans PEDIATRICS Vol. 113 No. 3 March 2004, pp. e225-e229
Cette étude a été réalisée pour étudier les relations entre le poids, la sévérité de l’asthme, l’activité physique et la culture physique chez des enfants ayant un asthme.
– Méthodologie :
- 64 enfants asthmatiques de 8 à 12 ans (53% de filles) ont été évalués pendant un séjour en colonie de vacances.
- Les mesures ont inclus le poids et la taille, une spirométrie, un test de provocation bronchique à l’histamine, le calcul de la capacité aérobique maximale, et des questionnaires pour évaluer l’activité physique habituelle, les limites physiques liées à l’asthme, la perception de l’effort physique et les aptitudes à l’exercice physique.
- La sévérité de l’asthme a été évaluée par des indices spirométriques (VEMS), le degré d’hyperréactivité bronchique et la quantité de médicaments prescrits.
– Résultats :
- Il n’y a pas de corrélation entre la sévérité de l’asthme et l’activité physique.
- Il y a seulement la perception de la possibilité de faire un effort physique qui est corrélée avec la gymnastique aérobique.
- Des enfants ayant un poids normal, un surpoids ou une obésité (défini par l’index de masse corporel) ont des résultats identiques en ce qui concerne la mesure de la capacité aérobique maximale et en ce qui concerne le niveau d’activité quotidienne.
- Cependant un surpoids ou une obésité entraînent une plus grande limitation à l’effort physique.
- Le sore de détérioration de l’asthme est plus élevé que les scores de surcharge pondérale bien que les mesures de la fonction pulmonaire ne soient pas différentes dans les différents groupes.
- Les scores les plus élevés de sévérité d’asthme sont corrélés à une plus grande prescription de médicaments chez les enfants ayant un surpoids ou une obésité et un asthme.
– Conclusion :
- Une faible capacité aérobique chez des enfants asthmatiques est plus corrélée à la perception d’une activité physique limitée qu’à la sévérité réelle de l’asthme.
- Un surpoids chez les enfants asthmatiques limite l’activité physique et nécessite une prescription de plus de médicaments, bien qu’au niveau des mesures classiques de la sévérité de l’asthme il n’y ait pas de différence avec les sujets ayant un poids normal.
- Les efforts doivent donc porter sur l’étude des raisons qui entraînent une diminution de la tolérance à l’exercice avant de proposer une escalade thérapeutique
Chez des enfants asthmatiques, les auteurs démontrent qu’un surpoids entraîne une diminution de l’effort physique qui n’est pas motivée par la gravité de la maladie asthmatique. Paradoxalement il y a une surconsommation médicamenteuse chez ces enfants sans que cela n’influence le comportement à l’effort.
Ce travail est important pour la prise en charge quotidienne des enfants asthmatiques.
En effet le surpoids est une affection très généralisée chez les enfants et atteint donc également les asthmatiques.
Plusieurs erreurs ne doivent pas être commises.
D’abord penser que c’est le traitement qui est responsable de ce surpoids. Ensuite que c’est un mauvais contrôle de la fonction pulmonaire qui entraîne une diminution de l’effort physique donc une prise de poids.
Il semble que les 2 problèmes : asthme et surcharge pondérale puissent coexister simultanément sans relation de cause à effet.
Les auteurs démontrent que ces enfants ayant une activité physique limitée et un surpoids ont en fait des capacités aérobiques identiques aux enfants ayant un poids normal, avec des mesures de la capacité pulmonaire qui sont identiques.
La non activité physique vient d’une erreur d’appréciation et de mauvaise perception de l’effort physique.
Il ne faut donc pas systématiquement commencer par augmenter les posologies et le nombre des médicaments de l’asthme chez ces enfants. Il convient d’analyser les motifs réels de la diminution de l’effort physique pour proposer une solution adaptée. Il peut s’agir d’un réentraînement à l’effort, d’une kinésithérapie respiratoire pour réapprendre à respirer correctement etc..
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