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AAAAI 2004 : Samedi 20 mars.
dimanche 21 mars 2004, par ,
Nous voici donc à pied d’œuvre à San Francisco avec un soleil printanier mais une température loin d’être caniculaire. Chaque jour, nous choisirons les communications qui nous ont semblé intéressantes. Chacun d’entre nous ayant des centres d’intérêt différents, vous devriez y trouver votre bonheur.
Par le Dr Hervé Masson
– Prévalence de l’allergie aux fruits de mer aux USA. : A Munoz Furlong, New York
- Les auteurs ont réalisé une enquête téléphonique pour estimer la fréquence de survenue de l’allergie au poisson ou aux fruits de mer.
- un interrogatoire cherchait à montrer une réaction allergique en se basant sur les signes cliniques, leur délai de survenue.
- les auteurs recueillaient aussi les résultats des bilans allergologiques éventuellement réalisés.
- Les allergies rapportées par les patients, les allergies diagnostiquées par les allergologues ou les histoires cliniques évocatrices concernent 2,3% de la population générale, soit 6,5 millions d’américains.
Le résultat de cette étude me surprend. 2,3% de la population générale serait allergique cliniquement aux fruits de mer ou au poisson. Ce chiffre correspond quasiment au taux de sensibilisation à tous les aliments dans la population européenne.
Il faut, évidemment, se souvenir que ce type d’enquête réalisée par téléphone ne présente pas une fiabilité de grande qualité, mais il serait intéressant d’obtenir une idée de la prévalence de ce type de sensibilisation en Europe.
– L’allaitement maternel et l’éviction alimentaire sont inefficaces dans la prévention de la sensibilisation chez les enfants à haut risque allergique : G. K Appelt et col, Winnipeg, Canada,
- Se basant sur la disparité des études sur le sujet, les auteurs ont réalisé une étude randomisée dans une population à risque d’allergie.
- Le risque allergique était caractérisé par la présence d’un asthmatique dans la famille au premier degré de l’enfant ou de deux membres souffrant d’autres allergies IgE médiées.
- Dans le groupe actif, la maman a totalement supprimé l’arachide, les noix et le poisson tout en diminuant au maximum sa consommation de lait et d’œuf durant le troisième trimestre et durant la période d’allaitement au sein qu’elle a poursuivi un an.
- L’analyse statistique a montré une sensibilisation fréquente chez les enfants à risque pour le lait (4%), l’œuf (19%) et l’arachide (9%). Par contre, les sensibilisations à l’œuf et l’arachide disparaissaient fréquemment dans les premières années de vie.
- Il n’existait aucune différence statistique entre le groupe où la mère suivait un régime et allaitait et celui sans attitude interventionnelle.
Une étude de plus qui va à l’encontre de l’intérêt d’un régime hypoallergénique chez les mamans d’enfants à risque d’atopie.
Il semble que le patrimoine génétique de l’enfant reste le facteur de risque le plus important.
– Co-morbidité chez les adultes asthmatiques : H. J Zeitz et coll. Chicago,
- Les auteurs ont utilisé les données d’une enquête pour étudier s’il existait des pathologies plus souvent présentes chez les asthmatiques que dans le reste de la population.
- Après avoir éliminé le biais de l’âge, il semble que les asthmatiques adultes souffrent plus souvent de :
- infarctus du myocarde
- surpoids,
- hypertension artérielle,
- dépression,
- obésité,
- tabagisme,
- arthrite,
- Les auteurs n’ont pas d’explication à l’augmentation de ces pathologies associées.
Il est évident que ces résultats, d’aspect inquiétant, doivent être relativisés.
Il aurait fallu individualiser les patients asthmatiques bien traités de ceux qui ne bénéficient pas d’un traitement efficace. Que l’asthme, comme toute pathologie respiratoire chronique mal traitée, favorise la survenue d’une nécrose cardiaque, n’a rien de surprenant.
Les autres co-morbidités sont en fait des pathologies qui deviennent très fréquentes dans la société américaine. Il faudrait pouvoir expliquer pourquoi un asthmatique mange et fume plus que quelqu’un qui ne l’est pas.
Bref, ce type d’étude épidémiologique rétrospective nous laisse toujours perplexe. Mais restons quand même l’esprit en éveil et souhaitons qu’une autre équipe confirme ou infirme ces résultats.
– Effets du tabagisme sur la concentration sérique des IgE et de l’ECP chez les enfants souffrant d’aggravation aigue d’asthme : H. Kim, Seoul,
- Les auteurs ont recherché l’effet du tabagisme passif sur les concentrations d’IgE et d’Eosinophilic cationic protein (ECP).
- Ils ont classé 75 enfants asthmatiques admis dans un hôpital coréen pour asthme aigu selon leur degré d’exposition au tabac.
- Les enfants exposés au tabac avaient un taux d’IgE corrélé positivement à l’exposition. Par contre, le taux d’ECP ne l’était pas.
Bien évidemment, le tabac doit être évité totalement dans l’environnement des enfants asthmatiques.
Cette étude montre qu’il existe une action du tabac sur le taux d’IgE sans modification d’une protéine de l’inflammation qu’est l’ECP.
Il faudra y penser lors du bilan de nos asthmatiques et, pourquoi pas, utiliser le taux des IgE comme moyen d’évaluation de l’exposition au tabac.
– Deux thérapeutiques anti-asthmatiques "originales" qu’il faudra encore valider
S. Yoshihara, School of medecine, Mibu, Japan, a présenté une étude où il améliorait la fonction respiratoire d’asthmatiques souffrant d’une chute matinale du débit de pointe par l’utilisation d’un patch contenant un bêta²-mimétique de longue durée d’action.
- L’utilisation du patch chez des enfants souffrant d’un asthme sévère chez qui une chute matinale du débit de pointe était constatée a permis une amélioration supérieure à l’augmentation de la corticothérapie inhalée.
- Le patch pourrait être un moyen intéressant de vaincre la limite d’âge des techniques inhalées, il est utilisable dès le plus jeune âge. Il a moins d’effets secondaires que les bêta²-mimétiques oraux.
En effet, nous sommes souvent confrontés à la fiabilité de la prise des thérapeutiques inhalées chez le jeune enfant. L’utilisation d’un patch serait donc très intéressante.
G. Cox, de Chicago, a présenté un poster sur une nouvelle thérapeutique bronchoscopique dans l’asthme.
- La thermoplastie bronchique par le système AlairTM est une nouvelle procédure qui délivre une énergie thermique aux parois bronchiques conduisant à l’inhibition de la fonction bronchoconstrictrice du muscle.
- Après des études chez l’animal, l’équipe a étudié l’effet du système chez des asthmatiques.
- 16 asthmatiques ont été traités et suivis pendant 2 ans :
- Les effets secondaires ont été ceux des bronchoscopies : toux et sifflements transitoires.
- A 12 semaines, les fonctions pulmonaires n’étaient pas modifiées mais le nombre de jours sans symptômes et la mesure des débits de pointe étaient améliorés.
- On retrouvait aussi une amélioration de la PC20.
Traiter l’asthme par une bronchoscopie régulière me laisse songeur d’un point de vue pratique.
Les premiers résultats publiés ne montrent pas une efficacité telle que les thérapeutiques inhalées actuelles soient reléguées au musée.
Bref, cette publication me semble à ranger au rayon des réflexions de fond de laboratoire.
Mais nous tenions à vous en informer car certains patients dans nos cabinets nous parlent de techniques très en avance sur leur temps dont nous ignorons tout. Si on vous parle du système Alair, vous aurez des éléments de réponse.
Par le Dr Alain Thillay
– Tests de provocation nasal au Dermatophagoïdes pteronyssinus, D farinae, Lepidoglyphus destructor et Tyrophagus putrescentiae. : Ferrer A et coll. Alicante Espagne
- Le but de cette étude était de pratiquer des tests de provocation nasale avec des extraits standardisés de ces différents acariens chez des sujets sensibilisés à l’acarien D pteronyssinus.
- 25 patients ont été recrutés, ils souffraient de rhinite avec ou sans asthme et avaient tous un test positif à l’acarien DP.
– Chez les 10 patients subissant un TPN à DP et DF, 7 avaient un TPN positif à DP et 8 à DF. - Chez les 10 patients qui avaient un test cutané positif à L destructor, 6 avaient un TPN Positif à L destructor.
- Chez les 5 patients dont 2 patients avaient des tests cutanés positifs à T putrescentiae, 3 avaient un TPN positif pour L putrescentiae.
- Ce travail confirme la haute prévalence du test de provocation nasal positif à L destructor et T putrescentiae chez des patients sensibilisés à ces acariens et à DP, ce qui correspond à l’histoire clinique de ces patients. En outre, il existe une bonne corrélation entre le niveau des IgE spécifiques et les tests de provocation.
Cette étude montre que les sujets sensibilisés à un acarien domestique peuvent avoir aussi des sensibilisations aux acariens de stockage et qu’il semble exister une certaine spécificité d’acariens.
En d’autres termes, chez des patients sensibilisés aux acariens domestiques, qui sont suspectés d’une allergie à un acarien de stockage, il faudrait faire un test de provocation nasal à l’aide d’un extrait standardisé de cet acarien de stockage.
Cela suggère donc qu’il existe des réactions spécifiques d’acariens. La difficulté sera d’obtenir des extraits standardisés d’acariens de stockage.
– Les résultats des tests de provocation nasale ne sont pas corrélés avec les IgE sériques, les tests cutanés et les symptômes saisonniers chez des enfants souffrant de rhinite allergique et/ou d’asthme par sensibilisation à l’alternaria. Kuprczyk J. et coll. Lodz Pologne
- Le test de provocation est un outil utile pour la détermination de la responsabilité d’allergènes chez les sujets polysensibilisés.
- Le but ici était d’établir une corrélation entre le résultat des tests de provocation à Alternaria tenuis, le taux d’IgE sériques et les symptômes saisonniers chez des sujets sensibilisés à Alternaria Tenuis.
- Trente cinq enfants et adolescents ont été enrôlés, ils possédaient tous des IgE spécifiques de l’Alternaria à un taux moyen de 1,22. Ils subissaient tous tests cutanés et TPN à l’alternaria.
- Le calendrier des symptômes était enregistré.
- Il n’a pas été retrouvé de corrélation entre les symptômes post-TPN et le niveau des IgE, les résultats des tests cutanés et de la symptomatologie de rhinite et/ou d’asthme durant la saison favorable.
Cette étude confirme combien il est difficile d’affirmer une allergie à l’alternaria.
Le test cutané positif à cette moisissure est fréquemment retrouvé mais il est vrai que le clinicien a bien du mal à l’imputer dans la symptomatologie du patient.
Bien souvent, on lit dans la littérature concernant cette problématique qu’il faut passer par le TPN.
Comme on peut le voir cette étude nous incline à beaucoup de prudence dans son interprétation.
– Le Montelukast augmente la production de l’IL-10 par les cellules mononuclées du sang périphérique (CMSP) : Selmach I. et coll. Lodz Pologne.
- L’IL-10 est une cytokine anti-inflammatoire produite par les lymphocytes, les macrophages/monocytes et les éosinophiles qui peut avoir un rôle important dans la régulation de la réponse inflammatoire dans l’asthme.
- Il existe des preuves en faveur du rôle anti-inflammatoire du Montelukast. Il se peut que ce rôle soit en partie du à une régulation positive de l’IL-10.
- Le but de cette étude était de montrer que le Montelukast pouvait augmenter la production de l’IL-10 par les CMSP stimulées in-vitro par un allergène.
- La concentration d’IL-10 in-vitro a été étudiée chez des patients allergiques aux pollens de graminées avant et après un mois de traitement par Montelukast.
- Dix enfants (8 à 17 ans) ont suivi complètement l’étude.
- Le traitement par Montelukast augmente significativement la concentration d’IL-10 du surnageant.
- Cette étude suggère que l’un des effets possibles anti-inflammatoires du Montelukast pourrait passer par une régulation positive de la production des cellules mononuclées du sang périphériques.
De nombreuses études paraissent concernant des effets différents du Montelukast autre que l’action sur les récepteurs des leucotriènes.
Ici, il semble que ce médicament puisse agir en augmentant la production de l’IL-10, cytokine anti-inflammatoire.
Toutefois, il faudra rester prudent dans l’interprétation. S’agit-il d’un effet direct sur la synthèse de l’IL-10 ou bien la conséquence du blocage de l’action des leucotriènes ?
– Le Montelukast protège les patients atteints d’un asthme par l’aspirine lors d’un test de provocation nasal à la Lysine-Aspirine (L-ASA). : Haggart K. Dundee Royaume-Uni.
- Le but de cette étude était d’évaluer la dose réponse de Montelukast à l’encontre d’un test de provocation à L-ASA chez des patients atteints d’asthme induit par l’aspirine (AIA).
- Douze patients atteints d’AIA randomisés en double-aveugle ont reçu une dose unique de Montelukast 10 mg, 40 mg ou placebo
- Ils ont subi 12 heures après la prise de la dose du médicament un test de provocation à l’AIA.
- Deux heures après le TPN, les patients subissaient un débit de pointe inspiratoire nasal, une évaluation par échelle analogique de l’obstruction nasal et un VEMS.
- Une dose unique de 10 mg apparaît suffisante pour protéger partiellement contre les effets locaux du TPN à l’ASA, sans plus de bénéfice avec la dose de 40 mg. Le TPN à l’L-ASA apparaît être une méthode sûre et reproductible pour évaluer les patients souffrant d’AIA.
Encore une étude sur le Montelukast qui sort de son indication habituelle (traitement de l’asthme modéré).
Cette étude tendrait à montrer que les patients souffrant d’AIA pourraient être protégés à l’encontre de l’aspirine par la prise de Montelukast.
Peut-on prescrire le Montelukast chez le patient atteint d’AIA afin de lui permettre de traiter un problème rhumatologique à l’aide d’un AINS ? Cela reste à démontrer.
– Effets sur la santé d’une automobile contaminée par les moisissures.
Santilli. J et coll. Bridgeport Royaume-Uni.
- La plupart des réactions aux moisissures intérieures sont dues à des habitations contaminées par les dites moisissures. L’étude rapporte ici le cas d’un patient dont les symptômes étaient dus à l’exposition aux moisissures d’un système d’air conditionné d’une automobile.
- Le patient avait des tests cutanés positifs pour Alternaria, Aspergillus, Penicillium et Cladosporium.
- Le compte des moisissures à l’intérieur de son habitat était négatif. Alors que le compte de son automobile montrait des concentrations significatives de Penicillium et d’Aspergillus. -* L’éviction de ces allergènes a permis de constater une amélioration des symptômes, ce qui a permis d’éliminer une cause professionnelle.
- Ce travail indique qu’en cas de bilan allergologique positif aux moisissures intérieures, il faut rechercher ces agents fongiques dans le milieu personnel, professionnel, scolaire mais aussi dans les véhicules tout particulièrement ceux équipés de climatiseurs.
Encore une étude sur le difficile sujet de l’allergie aux moisissures qui apporte un plus dans la mesure où le climatiseur de l’automobile est souvent oublié.
Devant un patient souffrant de symptômes de la série allergique ne faisant pas leur preuve, il est utile d’envisager tout les endroits fermés dans lequel le patient passe du temps.
A l’heure actuelle, souvent un « commercial » vit bien plusieurs heures par jour dans son automobile. Il faut donc interroger sur la fréquence de la maintenance du dispositif de climatisation et le cas échéant pratiquer des prélèvements au niveau des organes de ventilations.
– Allergie au latex et réaction croisée au manioc : à propos de deux cas.
Galvao C.E.S. et coll. Sao Paulo Brésil.
- L’allergie au latex est souvent associée à une allergie aux fruits.
- Les deux cas décrits ici sont ceux de deux femmes allergiques au latex qui ont développé des réactions anaphylactiques avec urticaire et bronchospasme juste après avoir mangé du manioc bouilli.
- Chez ces deux femmes, les tests cutanés aux aéroallergènes classiques étaient négatifs alors que ceux pratiqués à l’aide de manioc cru et bouilli étaient positifs.
- Elles avaient aussi des tests positifs à la papaye fraîche et l’une d’elle à l’ananas. Les tests étaient négatifs pour la banane, le kiwi et la châtaigne.
- Toutes deux présentaient des taux élevés d’IgE spécifique du latex. L’inhibition du RAST révélait une réaction croisée entre le latex et le manioc.
- Ces deux observations confirment donc des études précédentes, il faut définitivement ajouter le manioc à la liste des aliments qui croisent avec le latex.
Ce travail confirme, comme il est annoncé en conclusion, que la liste des aliments présentant une réaction croisée avec le latex s’allonge encore avec le manioc.
Le brassage des populations et l’importation d’habitudes alimentaires d’outre-métropole peut confronter l’allergologue français à une allergie au manioc dans le cadre d’une sensibilisation au latex.
– Détection d’IgE spécifiques aux Quinolones. Campi P. Bern Suisse.
- Les réactions adverses immédiates en rapport avec la prise de Quinolones (RAIQ) telles qu’urticaire, angio-œdème ou choc sont observées de plus en plus souvent. Le but de cette étude était de savoir si ces réactions étaient IgE médiées.
- 55 patients ayant souffert de RAIQ ont été étudiés, dont 62% avaient déjà été exposés aux Quinolones.
- Il a été sélectionné un groupe contrôle de 22 atopiques sans histoire d’allergie médicamenteuse et 10 sujets non atopiques tolérant aux Quinolones.
- Les tests cutanés n’ont pas été pratiqués car trop peu spécifiques (faux positifs). De même, les tests de provocation oraux ne l’ont pas été du fait d’un trop grand risque de réactions sévères.
- De fait, le diagnostic d’allergie IgE médiée a été fait par RIA aux quinolones suivantes : Ciprofloxacine, Cinoxacine, Lomefloxacine, Ofloxacine, acide pipemidique, Pefloxacine, norfloxacine, acide nalidixique, Rufloxacine).
- Les résultats montrent que 30 patients de l’ensemble atients (54,5%) avaient un RIA positif.
- Chez les patients atopiques, il semble que l’allergie soit plus persistante. Ainsi, les sujets négatifs ont pu perdre leur réactivité IgE à l’encontre de ces Quinolones avec le temps ou réagir avec un épitope différent non détectable par la méthode RIA utilisée ou bien encore avoir subi une réaction pseudoallergique.
- En conclusion, une partie substantielle des RAIQ apparaissent être IgE-médiées avec de fréquentes réactions croisées entre les différentes Quinolones justifiant chez ces patients l’éviction de toutes les Quinolones.
– Le syndrome ficus-fruit est une entité distincte non en relation avec l’allergie au latex. Hemmer W. Vienne Autriche.
- L’arbre ornemental Ficus benjamina (FB) est un nouvel allergène intérieur potentiellement associé à l’hypersensibilité à la figue (Ficus carica).
- Le but de cette étude était d’évaluer la prévalence de la sensibilisation à FB et d’étudier les réactions croisées avec d’autres fruits ainsi qu’avec le latex d’Hevea brasiliensis.
- 4930 patients suspects d’être sensibles aux aéroallergènes ont été testés de façon consécutive.
- Parmi les 2662 patients réagissant aux aéroallergènes, 66 réagissaient à FB soit 2,5%. Dix d’entre eux montraient une allergie isolée à FB. Seuls 10,6% des sujets positifs à FB étaient aussi positifs au latex d’Hévéa.
- La sensibilisation au FB était spécifiquement associée avec des tests cutanés positifs à la figue fraîche (83%), à la figue sèche (37%), kiwi (28%), papaye (22%), avocat (19%), banane (15%) et ananas (10%). Ces résultats ont été confirmés in-vitro (inhibition du RAST).
- Il semble donc que l’allergie au latex de FB retrouvé chez 2,5% de sujets atopiques soit largement indépendant de l’allergie au latex d’Hévéa brasiliensis.
- Cette sensibilisation est communément associée à une allergie à la figue et aux autres fruits exotiques. Cette réaction croisée est médiée au moins partiellement par des thiolprotéases mais non pas par des allergènes hevein-like.
Sujet intéressant qui recoupe une publication récemment traduite sur le site www.allergique.org. Cela pose le problème de prévention des accidents au latex per-opératoire.
Que doit-on faire des patients allergiques à FB lorsqu’ils doivent subir une intervention chirurgicale ? Il faudra se souvenir toutefois que 10% des allergiques à FB le sont aussi au latex d’Hévéa brasiliensis.
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