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Parents asthmatiques pour protéger votre bébé de l’asthme soyez des tueurs !!
jeudi 29 avril 2004, par
Les progrès dans la compréhension des mécanismes qui entraînent l’asthme n’ont d’intérêt que s’ils permettent de proposer des mesures de prévention efficaces. Ainsi, si l’environnement riche en allergènes est un facteur de risque majeur, est-ce qu’une éviction précoce peut éviter l’apparition d’asthme chez des enfants à risque ?
Etude canadienne de prévention primaire de l’asthme : devenir à l’age de 2 ans. : Allan Becker, MDa* Wade Watson, MDa Alexander Ferguson, MDb
Helen Dimich-Ward, PhDc
Moira Chan-Yeung, MDc
From athe Section of Allergy and Clinical Immunology, Department of Pediatrics and Child Health, University of Manitoba, Winnipeg, and bthe Division of Allergy, Department of Pediatrics, and cthe Occupational and Environmental Lung Diseases Unit, Respiratory Division, Department of Medicine, University of British Columbia, Vancouver Canada
dans JACI April 2004 • Volume 113 • Number 4
L’élimination des facteurs de risque individuels n’a pas été démontrée comme efficace pour prévenir le développement de l’asthme.
– Objectif de l’étude : Les auteurs ont cherché à déterminé l’efficacité d’un programme intervenant sur de nombreux facteurs dans le cadre d’une prévention primaire de l’asthme chez des enfants à haut risque.
– Méthodologie :
- Les auteurs ont identifié 545 enfants à haut risque sur les bases des antécédents familiaux immédiats d’asthme.
- Les familles ont été randomisées en 2 groupes :
- un groupe recevant des meures de prévention et
- un groupe témoin.
- Les mesures de prévention ont inclus l’élimination des acariens de la poussière de maison, les allergènes d’animaux domestiques et l’élimination du tabagisme dans l’environnement.
- L’alimentation au sein a été encouragée avec éventuellement des suppléments si nécessaire et l’introduction des aliments diversifiés a été retardée.
– Résultats :
- A l’age de 2 ans, 19.5% des enfants ont un asthme et 14.7% un terrain atopique (tests cutanés positifs à 1 ou plusieurs pneumallergènes communs).
- Il y a significativement moins d’enfants ayant de l’asthme dans le groupe ayant eu des mesures de prévention que dans le groupe contrôle (16.3% versus 23%), avec moins de 60% d’asthme persistant à l’age de 2 ans.
- Il y a une réduction de 90% des épisodes récidivants de sifflements bronchiques dans le groupe ayant eu des mesures d’éviction par rapport au groupe témoin.
- L’exposition à un environnement tabagique chez la mère durant la grossesse ou la première année de vie est un facteur de risque élevé d’asthme à l’age de 2 ans.
- Un test cutané positif, en particulier à des aliments, à 12 mois est un facteur prédictif d’asthme à l’age de 2 ans.
- Il n’y a pas de différence significative en ce qui concerne l’atopie entre le groupe ayant eu des mesures de prévention et le groupe contrôle, mais des jours de soins réduits pour atopie à l’age de 2 ans.
– Conclusions : Ce programme de prévention multifactoriel durant cette opportunité favorable qu’est la première année de vie, est efficace pour prévenir l’asthme chez les enfants à haut risque à l’age de 2 ans. Des études futures avec cette cohorte lorsqu’elle sera en âge scolaire seront intéressantes.
Les résultats de cette étude de cohorte démontrent que les mesures d’éviction précoce des allergènes (pneumallergènes et trophallergènes), associés à la lutte contre l’exposition au tabagisme, diminuent de façon significative les symptômes d’asthme mais pas l’atopie chez des enfants à risque.
Ce travail est important car il y a actuellement un doute au sujet de l’efficacité des mesures d’éviction proposée de façon précoce pour prévenir l’asthme chez des enfants à haut risque.
Le risque est défini par les antécédents familiaux d’asthme chez la mère et/ou le père.
A l’age de 2 ans il y a effectivement moins d’asthme persistant et moins de sifflements bronchiques alors même que le terrain atopique est identique dans le groupe ayant eu des mesures de prévention et le groupe témoin.
Donc, cette éviction précoce des allergènes n’est efficace que sur les symptômes de la maladie allergique mais pas sur le terrain lui même.
Cependant, il s’agit d’un progrès réel car à partir de l’age de 2 ans la prise en charge thérapeutique de ces jeunes enfants est beaucoup plus facile. Il est donc utile de leur éviter des manifestations cliniques bronchiques entre 0 et 2 ans.
Reste effectivement à savoir si le bénéfice acquis durant ces 2 premières années va persister plus tard en particulier à l’age de scolarisation.
Si c’est le cas on pourra alors réellement parler de mesures de prévention primaires efficaces dans la prévention de l’asthme.
En attendant il semble logique de recommander aux parents asthmatiques de participer au génocide des acariens.
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