EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. I. Bosse : 13 juin 2004

lundi 14 juin 2004 par Dr Isabelle Bossé1827 visites

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EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. I. Bosse : 13 juin 2004

EAACI à Amsterdam - Le congrès du Dr. I. Bosse : 13 juin 2004

lundi 14 juin 2004, par Dr Isabelle Bossé

Ces congrès sont l’occasion de lire les travaux des équipes européennes dans de multiples domaines. Voici ceux qui m’ont semblé pertinents.

Effet de la mélatonine sur l’activité fonctionnelle des plaquettes chez des patients asthmatiques

H. Evsyukova ; Saint Perterbourg,

Les plaquettes sont impliquées dans la pathogénie de l’asthme et la mélatonine inhibe un certain nombre de ces processus physiologiques.

Les auteurs ont étudié l’excrétion urinaire du métabolite le plus important de la mélatonine et les effets de différentes doses sur l’agrégation plaquettaire in vitro à partir de 17 patients asthmatiques et 16 sujets sains.

Ils démontrent qu’il existe des dysfonctionnements des cycles circadiens de l’excrétion urinaire du métabolite chez les asthmatiques.

La pré incubation d’un plasma riche en plaquettes avec de la mélatonine entraîne une augmentation de l’agrégation plaquettaire chez tous les asthmatiques.

Ils suggèrent que la mélatonine pourrait intervenir dans la genèse de l’obstruction bronchique dans l’asthme.

Étude intéressante qui méritera d’être poursuivie.

Les mécanismes de survenue de l’asthme restent encore à découvrir.

Association positive entre eczéma atopique, asthme et obésité chez les enfants serbes

M. Ziykovic, S Kamenov ; Nis Yougoslavie

La prévalence de ces trois pathologies augmente en Serbie.

Chez les adultes et les adolescents, une association entre asthme et obésité est trouvée mais l’association obésité - eczéma n’a jamais été confirmée jusqu’à présent.

Cette étude avait pour but de confirmer l’association entre surpoids/obésité et asthme et eczéma atopique chez des enfants de 7 à 14 ans.

Parmi 250 enfants vus entre janvier 2002 et janvier 2003 dans le service de pédiatrie, les auteurs en ont sélectionné 73 nourris au sein 4 mois ou plus avec un IMC normal.

Les enfants ont été divisés en 3 groupes en fonction de leur IMC.

  • 54 enfants avec un IMC normal, (groupe A)
  • 13 enfants avec un IMC compris entre 25 et 30, donc en surpoids, (groupe B)
  • 6 enfants donc l’IMC était supérieur à 30, donc obèse (groupe C)

Le diagnostic d’asthme et d’eczéma a été fait sur l’interrogatoire et les tests cutanés.

Résultats :

  • Enfants asthmatiques :
    • Dans le groupe A, 23,5%
    • Groupe B : 52,3 %
    • Groupe C : 54,1%
  • Eczéma atopique :
    • Groupe A : 4,8%
    • Groupe B : 21,6 %
    • Groupe C : 30,5 %

Les auteurs trouvent un effet significatif du surpoids et de l’obésité sur l’asthme et l’eczéma atopique.

Le choix d’enfants nourris au sein pendant un minimum de 4 mois a déjà selectionné une particularité.

Malgré cela, 30% des enfants obèses souffrent d’eczéma atopique et plus de la moitié d’entre eux d’asthme.

Il reste à savoir le mécanisme physiopathologique expliquant ce lien.

Densité osseuse chez des femmes en périménopause asthmatiques

TV Chursinova ; Dnipropetrovsk Ukraine

Le but de l’étude était de déterminer la densité osseuse chez des femmes pré ou ménopausées et asthmatiques.

47 patientes asthmatiques âgées de 45 à 55 ans ( âge moyen 50,6) ont été réparties en sous-groupes :

  • groupe 1 : 18 patientes recevaient des corticoïdes per os (prednisolone 5-15 mg/jour) pendant 2 ans ou plus,
  • groupe 2 : 29 patientes prenaient de la béclométasone inhalée à la dose de 750 à 1500 µg/jour pendant 1 à 3 ans,
  • groupe 3 : 8 femmes non asthmatiques (âge moyen 52 ans)

La densité osseuse était mesurée au niveau du calcanéum par densitométrie à ultrasons.

Différents paramètres ont été mesurés.

Il apparaît que chez les femmes pré ou ménopausées asthmatiques, la densité osseuse est plus faible. Ceci est certainement dû aux corticoïdes inhalés ou per os.

Il y a longtemps qu’il a été démontré que la minéralisation osseuse chez la femme en période de ménopause est sensible aux corticoïdes oraux. Je ne sais d’ailleurs pas si un comité d’éthique français aurait autorisé la constitution d’un groupe de patientes prenant pendant 2 ans des corticoïdes oraux !

Par contre, beaucoup d’études antérieures montraient que les corticoïdes inhalés, particulièrement à une dose inférieure à 2000 µg/jour, n’étaient pas responsable de troubles osseux.

Cette étude retrouve le contraire.

Il faudra sans doute poursuivre ce type d’étude pour conclure définitivement.

Allergie aux moisissures chez des patients asthmatiques

M. Niedoszylko ; Gdansk Pologne

Le but de l’étude était de déterminer la prévalence de la sensibilisation aux moisissures et l’allergie parmi des patients asthmatiques traités dans un service de médecine interne.

Les auteurs ont étudié 105 sujets asthmatiques hospitalisés et 30 sujets contrôle sans antécédents allergiques.

Les tests ont été réalisés avec des extraits standardisés (Alternaria, cladosporium, aspergillus, pénicillium, candida, epidermophyton, trichophyton, trichothecium etc...)

Résultats :

  • La sévérité de l’asthme en fonction des critéres du GINA étaient les suivantes :
    • sévère chez 44 patients (42%)
    • modéré chez 44 patients (42%)
    • léger chez 17 patients (17%)
  • L’atopie a été retrouvée chez 104 patients (99%)
  • Tous avaient des prick tests positifs à au moins une moisissure :
    • candida : 60
    • Fusarium : 28
    • Pullularia : 28
    • Mucor : 28
    • Alternaria : 34
    • Cladosporium : 22
  • Une corrélation positive existe entre la sévérité de l’asthme et la sensibilisation à pullularia.

Les auteurs concluent que la sensibilisation fungique est fréquente chez les asthmatiques hospitalisés et la sensibilisation à pullularia est corrélée à un asthme plus sévère.

Encore une démonstration que les asthmatiques sont plus fréquemment allergiques.

Mais que faire d’une sensibilisation aux moisissures dans la prise en charge de l’asthme ?

Asthme provoqué par un iguane

M. A. Marcin Iglesias ; Madrid, Espagne

L’allergie peut être provoquée par l’exposition à des animaux à fourrure comme à écailles.

Les auteurs ont étudié une femme de 52 ans (cas 1) et un homme de 53 ans (cas 2) qui avaient une rhinite, un prurit et un asthme depuis 2 ans.

Ces symptômes survenaient à leur domicile où ils avaient un iguane depuis 4 ans.

Leur fonction respiratoire de base a été mesurée. Des prick-tests réalisés aux aéroallergènes communs (pollens, acariens, chat, chien, moisissures).

Un extrait allergénique d’écailles d’Iguane a été fabriqué (25mg/ml) pour des prick tests et des tests de provocation bronchique.

10 dilutions ont été préparées à partir de l’extrait à 25 mg/ml.

Les prick tests aux aéroallergènes étaient négatifs.

Les prick tests et les IDR à l’extrait d’iguane étaient positifs chez les deux patients. (30 tests contrôle négatifs).

Le test de provocation bronchique était aussi positif à 25 mg/ml chez les deux patients avec une réponse immédiate et retardée.

Les résultats prouvent que l’asthme de ces patients est lié à une allergie à l’iguane.

Moins de 6 mois après s’être séparé de l’iguane, ils étaient asymptomatiques sans traitement.

Tous les animaux peuvent donc être suspects e provoquer des allergies.

L’iguane vient donc s’ajouter à la liste des animaux allergisants. Par quel mécanisme ? Quelle protéine responsable ?

Les auteurs ne le disent pas.

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