Eviter l’asthme : Alertez les bébés, ils doivent être couvés le plus longtemps possible !

samedi 18 septembre 2004 par Dr Stéphane Guez1329 visites

Accueil du site > Maladies > Asthme > Eviter l’asthme : Alertez les bébés, ils doivent être couvés le plus (…)

Eviter l’asthme : Alertez les bébés, ils doivent être couvés le plus longtemps possible !

Eviter l’asthme : Alertez les bébés, ils doivent être couvés le plus longtemps possible !

samedi 18 septembre 2004, par Dr Stéphane Guez

La recherche des facteurs étiologiques de l’asthme chez l’enfant suscite de très nombreux travaux avec également des hypothèses multiples. Le plus souvent on incrimine des facteurs périnataux immédiats dont l’identification permettrait de prévenir cette affection. Qu’en est-il de l’influence de l’age de gestation ?

La prématurité est un facteur prédictif d’asthme à l’age de 6 ans. : Raby BA, Celedon JC, Litonjua AA, Phipatanakul W, Sredl D, Oken E, Ryan L, Weiss ST, Gold DR.

Channing Laboratory, Department of Medicine, Brigham and Women’s Hospital and Harvard Medical School, Boston, Massachusetts 02115, USA. benjamin.raby@channing.harvard.edu

dans Pediatrics. 2004 Sep ;114(3):e327-32

 Introduction :

  • Des facteurs périnataux, incluant l’age gestationnel et le poids de naissance influencent le risque de développer un terrain atopique dans les premières années de vie.
  • Cependant, les rôles de ces différents facteurs dans le développement d’un asthme tardif parmi les enfants qui n’ont pas présenté de maladies respiratoires périnatales restent mal définis.

 Objectif de l’étude :

  • Étudier l’influence de l’age gestationnel dans l’apparition d’un asthme à 6 ans.

 Méthodologie :

  • 454 enfants ayant des antécédents d’allergie ou d’asthme chez au moins un des parents, qui sont nés à la 36ème semaine de gestation ou plus tard et qui n’ont pas développé de détresse respiratoire périnatale, ont été suivis pendant 6 ans.
  • Les associations entre les variables prédictives, l’asthme et les sifflements bronchiques ont été évaluées par une analyse logistique multivariée et par une analyse des évènements accidentels répétés.

 Résultats :

  • Bien que les auteurs aient observé précédemment une relation entre un faible poids de naissance et la persistance d’un asthme à l’age de 1 an, les auteurs n’ont pas observé d’association similaire entre un faible poids de naissance et la présence d’un asthme à l’age de 6 ans (odd ratio : 1.05, IC95% : 0.40-2.73).
  • Cependant une forte relation a été trouvée entre un age gestationnel diminué et l’existence d’un asthme à 6 ans (OR : 4.7, IC95% : 2.1-10.5).
  • Les effets d’une prématurité sont plus importants chez les garçons que chez les filles (garçons : OR : 8.15, IC95% : 2.98-22.3) et filles (OR : 1.9 et IC95% : 0.38-13.83).
  • L’analyse longitudinale des relations entre age gestationnel et sifflements durant les 6 années d’observation confirme cette différence entre les sexes.

 Conclusions :

  • Parmi les enfants ayant le risque de développer un terrain atopique, la prématurité pourrait être un facteur additionnel déterminant dans l’apparition ultérieur d’un asthme, et cet effet est variable selon le sexe.

Dans ce travail, les auteurs mettent en évidence chez des nouveaux nés à risque allergique en raison d’antécédents familiaux, l’existence d’un lien entre age gestationnel et développement ultérieur d’un asthme. La prématurité est un facteur prédictif d’asthme surtout chez le garçon.

Dans ce travail, les auteurs ont recherché l’existence d’un lien entre l’age gestationnel et le risque de développer un asthme à 6 ans. Ceci chez des enfants à risque en raison d’antécédents familiaux d’asthme.

Les résultats confirment un lien entre une prématurité tardive entre 37 et 40 semaines dans ce risque d’asthme de façon indépendante du poids de naissance.

Les résultats sont cependant difficiles à analyser surtout en terme de conseils éventuels pour une prévention de l’asthme. Il n’est pas certain que un ou plusieurs biais n’interviennent dans ces résultats.

On retrouve par exemple une influence plus forte de ce facteur chez le garçon, mais celui-ci a toujours été identifié comme plus à risque dans le domaine de l’asthme.

D’autre part l’age de l’accouchement n’est pas un facteur modifiable simple et beaucoup d’autres influences interviennent dans ces dernières semaines de vie intra-utérine.

Finalement, ces résultats n’offrent pas vraiment d’intérêt en dehors de la satisfaction d’une certaine curiosité intellectuelle, et ils montrent certainement les limites de ces études épidémiologiques qui de toute façon trouvent toujours quelque chose pourvu que l’on agite suffisamment les données dans le shaker statistique.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois