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Le patient n’a plus besoin de médecin : intérêt d’un auto-questionnaire sur l’asthme.
mardi 12 octobre 2004, par
Il est évident maintenant que l’on ne peut juger de la sévérité d’un asthme en se fiant qu’à un seul paramètre surtout si celui-ci est seulement une épreuve fonctionnelle respiratoire. Il est impératif d’intégrer d’autres aspects qui reflètent la vie de l’asthmatique tous les jours. Comment appréhender cette réalité clinique ?
Evaluation du test de qualité de vie dans l’asthme pour le dépistage et l’évaluation de la sévérité de l’asthme. : J. A. Fonseca1,2, L. Delgado1,3, A. Costa-Pereira2, C. Tavares2, A. Moreira1, A. Morete5, F. de Oliveira1,4, J. Rodrigues1, M. Vaz1
1Imunoalergologia, Hospital S. Joao ; 2Bioestatística e Informática Médica, Faculdade de Medicina da Universidade do Porto ; 3Imunologia, Faculdade de Medicina da Universidade do Porto, Porto ; 4Clínica dos Tirsenses. Santo Tirso ; 5Imunoallergology, C. H. Vila Nova Gaia. V N Gaia, Portugal
dans Allergy 59 (11), 1198-1204
– Introduction :
- Le test de qualité de vie de l’asthme (ALQ) est formé de 20 questions et a été développé par l’American College of Allergy, Asthma and Immunology et a démontré son intérêt pour le diagnostic de l’asthme.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont voulu savoir s’il existait une relation entre ce score de qualité de vie
- et le diagnostic d’asthme
- et la classification en stades de sévérité de l’asthme par le médecin en fonction des recommandations du GINA (National Institutes of Health/Global Initiative for Asthma).
– Méthodologie :
- Une traduction standard avec une adaptation culturelle au portugais a été réalisée.
- Les patients ont rempli eux même le questionnaire dans la salle d’attente.
- L’allergologue les a ensuite classés de façon aveugle par rapport aux tests.
- Les scores des non asthmatiques ont été comparés avec ceux des patients ayant un asthme.
- Les patients ayant un asthme ont été analysés selon 2 groupes de sévérité :
- groupe 1 : asthme persistant intermittent et léger, et
- groupe 2 : asthme persistant modéré et sévère.
- La sensibilité, la spécificité, ainsi que les valeurs prédictives positives et négatives ont été calculées. Une analyse selon un modèle de régression logistique a été réalisée par informatique.
– Résultats :
- Parmi 283 patients, 237 tests ont été analysés.
- Les patients non asthmatiques ont des scores de ALQ de (moyenne et écart-types) 6 +/- 4, et les asthmatiques de 10 +/- 5 (différence moyenne 4.6 (IC95% 3.3-5.9).
- Le odd ratio pour un diagnostic positif d’asthme augmente de 1.27 fois (IC95% 1.17-1.38) pour chaque augmentation d’une unité du score ALQ.
- Pour la sévérité de l’asthme, les scores d’ALQ sont de :
- 9 +/- 4 pour le groupe 1,
- 15 +/-3 pour le groupe 2 (différence 6 (IC95% 4.8-7.1).
- La sensibilité est de 88% et la spécificité de 74% pour un score de 12.
- Le odd ratio dans le groupe 2 augmente de 1.49 fois (IC95% 1.28-1.74) pour chaque augmentation d’une unité du ALQ.
– Conclusions :
- Le score de qualité de vie peut aider à la fois à identifier les patients ayant un asthme et à distinguer ceux qui ont une forme légère ou sévère d’asthme.
- Il y a suffisamment de données caractéristiques pour permettre l’utilisation de ce questionnaire simple et auto-gérable pour évaluer les patients ayant besoin d’une prise en charge médicale complémentaire.
Dans ce travail, les auteurs ont démontré qu’un score d’appréciation de la qualité de vie dans l’asthme qui a été validé par le collège des allergologues américains et qui est largement diffusé de part le monde, peut servir à identifier les patients asthmatiques et à évaluer le stade de sévérité de l’asthme.
Ce travail est très intéressant car il offre au médecin la possibilité d’améliorer de façon simple sa prise en charge des malades asthmatiques en recueillant des informations utiles sur la vie du patient au quotidien avec son asthme.
La possibilité de remplir le questionnaire par le patient lui même permet par exemple d’envisager de faire remplir ce document par le malade lorsqu’il est en salle d’attente. Il va ensuite faciliter la discussion entre le médecin et son patient.
L’intérêt est double :
- d’une part avoir une bonne idée de la qualité de vie de l’asthmatique permettant le cas échéant de modifier son traitement ;
- d’autre part aider à classer la sévérité de sa maladie asthmatique donc permettre une meilleure prescription initiale de son affection en fonction du stade clinique réel.
Il semble donc important de généraliser l’utilisation de ces questionnaires lors des consultations des patients asthmatiques.
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