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Question angoissante pour les asthmatiques en 2004 : tousse « tue » ?
mercredi 20 octobre 2004, par
On sait qu’il existe une augmentation de la prévalence de la maladie asthmatique mais est-elle toujours aussi grave ? Pourtant la bonne connaissance de cette maladie par l’ensemble du corps médical et les progrès réalisés en thérapeutique devraient améliorer le pronostic global de cette affection.
Évolution de différences de présentation en soins intensifs des asthmes sévères. : Han P, Cole RP.
Department of Medicine, Columbia University, New York, N.Y., USA
dans Respiration. 2004 Sep-Oct ;71(5):458-62
– Introduction :
- La prévalence de l’asthme est en augmentation dans nos pays.
- Cependant la mortalité dans l’asthme n’a pas suivi la même progression.
- Les patients qui présentent un asthme sévère en exacerbation présentent de nombreuses caractéristiques avec les patients qui décèdent d’asthme.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont cherché les différences de présentation de l’asthme sévère chez des adultes admis en unité de soins intensifs sur une période de 10 ans.
– Méthodologie :
- Les auteurs ont repris tous les dossiers des admissions pour asthme sévère entrées en soins intensifs au Columbia Presbyterian Medical Center de janvier 2000 à décembre 2001.
- Les données colligées ont inclus :
- le nombre des admissions par mois,
- les caractéristiques de base,
- le PH et la PCO2 à l’entrée,
- la durée de séjour en soin intensif
- et les complications.
- Ces données ont été comparées à des données similaires obtenues entre 1990 et 19991.
– Résultats :
-*Le nombre des admissions aux soins intensifs par mois pour asthme sévère a diminué
-
- de 3.1 de 1990 à 1991
- à 0.8 entre 2000 et 201.
- Il y a une tendance vers une réduction dans la sévérité de l’asthme comme le montre la diminution de sévérité des gaz du sang à l’entrée :
- PCO2 de 80 (+/- 27) à 55 (+/- 23) mm Hg
- et une augmentation du pH de 7.1 (+/- 0.14) à 7.23 (+/- 0.14)
(0.10>P>0.05 pour les deux)
- Il y a un décès par hypoxie sévère et acidose respiratoire dans les séries initiales et aucun décès dans la série plus tardive.
– Conclusion :
- Dans cet hôpital, il y a une diminution du nombre de patients ayant un asthme nécessitant une prise en charge aux soins intensifs au cours des 10 dernières années
- et une tendance vers une diminution de la sévérité de cet asthme comme le montrent :
- une réduction de l’acidose respiratoire
- et une réduction de la durée de séjour en soins intensifs.
- Ces différences peuvent être liées à l’augmentation des traitements, à l’éducation des patients et à la facilité d’accès aux soins intensifs pour l’ensemble de la population.
Dans ce travail, les auteurs confirment la diminution de la fréquence de l’asthme sévère au cours de ces 10 dernières années avec une diminution de l’état de sévérité respiratoire des patients admis aux soins intensifs pour un asthme grave. Il y a également une réduction des complications et de la durée de séjour.
Ce travail est très important car il permet de bien mettre en évidence ce paradoxe apparent entre l’augmentation de fréquence de la maladie asthmatique et la diminution de sa sévérité.
Cela doit avoir des répercussions en terme de santé publique car on ne doit plus monter l’asthme comme une maladie grave mais comme une affection ayant une traitement très efficace, et lorsqu’elle est prise en charge, une gravité modérée même s’il existe encore des crises qui conduisent aux soins intensifs.
Les auteurs confirment en particulier la diminution de l’état de gravité des patients qui se présentent certainement beaucoup plus tôt aux urgences, et qui ont déjà fait l’objet d’une prise en charge médiale.
La gravité immédiate est alors très réduite, de même que les éventuelles complications et la durée de séjour.
Bien entendu, cette amélioration observée au cours de ces 10 dernières années est due à l’effort conjugué de toutes celles et ceux qui prennent en charge ces patients et les éduquent.
Mais si la prise en charge est globalement donc très satisfaisante, il reste à résoudre le problème majeur : comment diminuer la fréquence de la maladie asthmatique qui commence a représenter un sérieux coût pour la société ?
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