Accueil du site > Maladies > Asthme > Aérosol et chambre d’inhalation : même combat ?

Aérosol et chambre d’inhalation : même combat ?
lundi 11 avril 2005, par
Classiquement, un enfant qui arrive aux urgences pour une crise d’asthme aiguë est traité par nébulisation de salbutamol. Une équipe thaïlandaise a cherché un moyen plus rapide et moins cher. L’efficacité de la nébulisation a ainsi été comparée à celle de la chambre d’inhalation avec aérosol doseur.
Essai contrôlé randomisé d’un traitement inhalé par salbutamol en aérosol doseur à l’aide d’une chambre d’inhalation versus nébulisation : J. Deerojanawong, MD *, W. Manuyakorn, MD, N. Prapphal, MD, C. Harnruthakorn, BSc, S. Sritippayawan, MD, R. Samransamruajkit, MD
Division of Pediatric Pulmonology and Critical Care, Department of Pediatrics, Faculty of Medicine, Chulalongkorn University, Bangkok, Thailand
dans Pediatric Pulmonology
Volume 39, Issue 5 , Pages 466 - 472
La nébulisation est utilisée habituellement pour administrer les traitements aérosols chez les jeunes enfants. Cependant, cette technique prend plus de temps et de personnel que l’utilisation d’une chambre d’inhalation.
Cette étude avait pour but de comparer l’efficacité d’un traitement par salbutamol en aérosol administré par l’intermédiaire de ces deux méthodes chez de jeunes enfants siffleurs.
Un essai prospectif randomisé en double-aveugle contre placebo à été conduit chez des enfants jusqu’à 5 ans qui avaient été admis dans le service de pédiatrie du King Chulalongkom Memorial Hospital pour crise d’asthme aiguë.
Les patients étaient divisés au hasard en deux groupes.
- Le premier groupe a reçu 2 bouffées de placebo à l’aide d’une chambre d’inhalation, suivies d’une solution de 0.15 mg/kg de salbutamol par nébulisation.
- Le deuxième groupe a reçu 2 bouffées (100 μg/bouffée) de salbutamol à l’aide d’une chambre d’inhalation suivies d’un placebo par nébulisation.
Les scores cliniques et les tests fonctionnels respiratoires ont été évalués avant et après traitement.
- Les paramètres fonctionnels respiratoires incluaient ceux dérivés de la courbe débit-volume (volume au débit expiratoire de pointe sur le volume expiratoire total VPTEF/V E ; durée du débit expiratoire de pointe sur la durée de l’expiration totale TPTEF/TE ; et le taux du débit expiratoire à 25% de l’expiration restante sur le débit expiratoire de pointe 25/PF), la compliance (Crs) et la Résistance (Rrs) du système respiratoire.
L’efficacité des deux méthodes a été comparée en utilisant une analyse de covariance.
– Quarante sept enfants en crise ont été étudiés (24 recevaient du salbutamol par l’intermédiaire d’une chambre d’inhalation et 23 le recevaient par nébulisation).
– Il n’y a pas eu de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne les scores cliniques et l‘ensemble des paramètres fonctionnels respiratoires.
– Cependant, la fréquence cardiaque était significativement augmentée dans le groupe traité par nébulisation comparativement à celui traité à l’aide de la chambre d’inhalation. (P = 0.004).
– En conclusion,
- il n’y a pas eu de différence en terme de score clinique ni de paramètres fonctionnels respiratoires après le traitement par un aérosol de salbutamol qu’il soit délivré par l’intermédiaire d’une chambre d’inhalation ou d’une nébulisation.
- Cependant, le salbutamol en nébulisation a augmenté la fréquence cardiaque de façon significative comparativement à l’administration par chambre d’inhalation.
Une étude randomisée en double aveugle et contre placebo a été menée à Bangkok chez 47 enfants (jusqu’à 5 ans) admis dans le service de pédiatrie pour crise d’asthme aiguë.
24 enfants ont reçu le salbutamol à l’aide d’une chambre d’inhalation (puis un placebo par nébulisation).
23 enfants ont reçu le salbutamol par nébulisation (après un placebo à l’aide d’une chambre d’inhalation).
Aucune différence n’a été notée entre les deux techniques tant pour les scores cliniques que fonctionnels respiratoires.
La nébulisation a augmenté la fréquence cardiaque des enfants comparativement à l’administration par chambre d’inhalation.
On est interpellé à la lecture de ce travail par la différence de dose utilisée : celle-ci est en effet bien plus élevée en nébulisation qu’avec la chambre d’inhalation. Ceci explique certainement d’ailleurs la tachycardie plus fréquente observée avec la nébulisation...
Il existe une variabilité dans la sévérité des crises d’asthmes aiguës. Celles qui posent problème sont bien sûr les plus sévères.
Il aurait été probablement intéressant d’utiliser une dose élevée de salbutamol dans la chambre d’inhalation et de comparer son efficacité (et sa tolérance) à celle de la nébulisation, tout particulièrement dans les crises sévères.
Recevez les actualités chaque mois