2e jour - Gerda - 26e journées de cours d’actualisation en dermato-allergologie

vendredi 23 septembre 2005 par Philippe Auriol7415 visites

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2e jour - Gerda - 26e journées de cours d’actualisation en dermato-allergologie

2e jour - Gerda - 26e journées de cours d’actualisation en dermato-allergologie

vendredi 23 septembre 2005, par Philippe Auriol

Une journée à nouveau passionante où l’on dégage les nouvelles perspectives diagnostic et surtout thérapeutiques avec l’usage de la photothérapie dans l’atopie et des famaux probiotiques. Des rappels tout à fait pertinents également sur les bois exotiques dans notre environnement et l’allergènicité des phytosanitaires.

Bois exotiques et allergies

Georges Ducombs - Bordeaux

Les bois exotiques sont des allergènes « orphelins », peu de personnes s’en soucient.

Les bois tropicaux sont les bois non résineux qui proviennent de la zone située entre le tropique du cancer et celui du capricorne. L’Afrique, l’amazonie et l’asie du Sud-Est sont les principaux exportateurs.

Ils sont consommés sur place à 90% en bois de chauffage. Nos pays en importent moins qu’on ne le pense. Les bois du Nord et d’Amérique du Nord sont plus importants en proportion. Les pays occidentaux en consomment bien moins que les pays émergents (Chine, Inde etc.).

Leur utilisation se fait essentiellement dans les travaux public, le bâtiment, l’industrie de transformation du bois, l’ameublement mais aussi dans les secteurs artisanaux (lutherie, construction navale, emballage, sculpture, fabrication de jouets etc.)

Le risque potentiel est surtout lié aux poussières : 80% des particules de l’atelier font moins de 5 microns soit un aérosol restant en suspension plus de dix heures (polisseuses et ponceuse ++).

Il y a à redouter comme conséquence l’allergie bien sûr mais aussi l’action mécanique et chimique de ces substances avec des lésions bulleuses, eczémateuses, urticariées et même des cancers de l’ethmoïde connus en maladie professionnelle.

Le allergènes en cause sont les quinones, phénol et anthothécol.

Les benzoquinones sont également retrouvées dans les primevères (primine) donc c’est une allergie croisée possible.

Les tests seraient mieux adaptés avec des allergènes chimiquement identifiés (pas dans le commerce actuellement), certains les préparent dans l’éthanol mais cela nécessite un produit frais, enfin, faute de mieux la sciure peut-être utilisée pure ou dans la vaseline.

Le diagnostic différentiel se fait avec une réaction aux vernis, colles et produits phytosanitaires traitants ces bois mais aussi aux mousses et lichens présents sur les troncs (frullania).

Parmi les phytosanitaires utilisés pour les bois en contact avec l’eau de mer il est à noter l’usage du cuivre, du chrome de l’arsenic et du cresoate. Ces produits subsistent dans le bois jusqu’à 50 ans et donnent lieu à un relargage tardif (incinération).

La prévention est à la fois collective et individuelle. Elle passe par l’aspiration, le dépoussierrage, la protection individuelle et la douche.

Le tableau des maladies professionnelles en France classe ces pathologies au tableau 47.

En conclusion, il y a bien un risque amateur et professionnel et la prévention est l’élément prioritaire à mettre en oeuvre car dans ce secteur professionnel, il est quasiment impossible d’obtenir un reclassement.

Dermatites inflammatoires de contact aux pesticides

Charles Geraut - Nantes

La France est le 2e utilisateur mondial de pesticide après les Etats-Unis. Les premiers frappés sont les agriculteurs mais d’aurtes sont touchés égalementcomme les personnes des collectivités et les travailleurs du jardin, y compris amateurs.

Urticaires, brûlures chimiques, dermatites photoxiques, chloracnée etc

Les Responsables sont

  • Les insecticides ; organophosphorés (dichlorvos, malathion, naled, parathion et methyl-parathion aujourd’hui interdits en France), carbamates (carbaryl, ) pyréthrinoides (pyrethrine), organochlorés (aujourd’hui tous interdits en France).
  • Les fongicides : potentiellement le plus grand pouvoir allergisant. Avec le folpel qui repésente 135 dénominations commerciales., le chlorotahlonil (très anaphylactique), le captane très allergisant aussi. Les thiuram (pomarsol, thiazan, sadoplon, vitavax etc.)
  • Les herbicides : thiazoles (115 dénominations commerciales), les carbamates, métam-sodium, les diazines (chloridazone), paraquat (gramoxone), glyphosate, les amides avec des chloracnées pour le diuron, le néburon et le dichlorprop.

L’index phytosanitaire compte 1550 noms commerciaux de pesticides.

Comment chercher ?
A partir du pesticide utilisé selon la pathologie que l’exploitant aura voulu traité.

Plantes Traitements
Céréales Insecticides (dichlorvos, malathion, naled), Fongicides (folpel, chlorothalonil, captane, mancozebe, manebe, zirame, thirame), Herbicides (alachlore)
Vignes Fongicides (Folpel, captane, malathion, manebe, thirame, sulfate de cuivre), Herbicides (Paraquat, glyphosate, aminotriazole, dichlobenil ), Acaricides (propargite)
Arbres fruitiers Insecticides ( malathion, naled, carbaryl, pyrèthre), Fongicides (folpel, captane, mancozèbe, manèbe, zirame, zinèbe, thirame, sulfate de cuivre), Herbicides (Aminotriazole, phenmedipham, paraquat), Acaricides (propargite)
Légumes Insecticides (naled, carbaryl), Fongicides (folpel, chlorothalonil, mancozèbe, manèbe, thirame, sulfate de cuivre), Herbicides (Phenmedipham, metam-sodium, cloridazone, dazomet, propachlore)
Fleurs, rosiers Insecticides (naled, pyrèthre), Fongicides (folpel, chlorothalonil, captane, manèbe, thirame), Herbicides (metam-sodium, dichlobenil)
Bois, arbres, forêts Insecticides (pyrèthre), Fongicides (chlorothalonil, zirame), Herbicides (paraquat, glyphosate)

NB : La brûlure se déclare en accident de travail, le régime agricole couvre bien ces problèmes (tableau 44) mais c’est plus difficile pour le régime général.

La prévention repose sur les règles d’emploi, la protection individuelle, les armoires spéciales et l’étiquetage obligatoire. Il y a des alternatives écologiques mais là aussi avec des usages de bourdon avec là aussi des risques d’anaphylaxie.

http://www.pesticides-agriculture.gouv.fr/

Le régime agricole, quel suivi ? Quelle réparation ?

P. Frimat de Lille

Le rendement et la main d’œuvre sont les deux points d’évolution majeurs du monde agricole ces dernières années faisant de la France la première surface agricole de l’Europe avec 23% de la production agricole.

 Les acteurs :

  • Exploitants agricoles
    • 1/3 ont disparu
    • répartition inégale majoritaire à l’Ouest.
    • 150.000 des 664.000 actuels disparaîtront d’ici 2015
    • Tendance à la spécialisation
    • Différenciation géographique
  • Les salariés agricoles
    • en augmentation progressive mais n’est ce pas du à une meilleure déclaration. ?
    • avec de l’importation de main d’œuvre Européenne
  • Les entreprises forestières
    • Landes et Vosges
    • 35% de baisse en 20 ans.
    • Les entreprises de jardins
    • 4% d’augmentation de puis 1980
    • 1/4 en île de France
  • Les artisans, les gardes
    • Tous les petits artisans des communes rurales (moins de 2000 habitants) sont rattachées au régime agricole.
    • Gardes-chasses, jardiniers, associations de remplacement etc.
  • Les organismes professionnels agricoles (OPA)
    • Mutualité agrcicole
      • Groupama
      • MSA (20.000 salariés)
    • les autres
      • chambres d’agriculture
      • centre de gestion
      • Crédit agricole = 100.000 salariés !

 Quelle médecine du travail ?
Elle inclue les salariés ET les non salariés et elle met en place une politique de santé globale. Avec des originlaités (pas de visite annuelle mais à 30 mois) une liste de travaux à risque et un bilan d’exposition systématique à 50 ans.

 Les maladies professionnelles
Les caractéristiques de ce régime sont des tableaux spécifiques, et une approche originale avec des tableaux « ouverts » comme le 44 avec une absence de liste limitative, la notion de récidive et l’ajout de l’urticaire depuis 1988.

Le souci : la sous déclaration en particulier dermatologique où 70% des lésions sont liées aux produits chimiques manipulés.

Le système est original : global, pluri-disciplinaire et un dynamisme du système : peut-être pour échapper à l’emprise du régime général.

Allergènes professionnel émergents

MB. Cleenewerk Lille

Les nouvelles techniques amènent de nouvelles sources de contact avec des allergènes anciens ou de nouveaux arrivants.

La mise en évidence d’émergence peut-être évaluée par des tests de prévalence, mais aussi par l’observation des listes des maladies professionnelles déclarées.

  • métaux
    • chrome, il reste un allergène important dans le bâtiment suivi par les résines epoxy et le cobalt. L’incidence du chrome est stable. L’adjonction de sulfate ferreux (pour obtenir un taux résiduel inférieur à 2mg/kg) a diminué les sensibilisations dans certains pays comme au Danemark où, grâce à cela, le taux est passé de 3,2% à 1,2%. Ce n’est pas encore une pratique généralisée et en particulier en France où la construction du tunnel sous la manche a permis de visualiser une prévalence toujours forte .
    • nickel, grand nombre de sensibilisations malgré la législation Européenne qui interdit le relargage de plus de 0,5cg.. Les euros (pièce de un et de deux) relarguent plus de cent fois les taux établis par la loi.
    • Cobalt sensibilisant fort dans les peintures, la fabrication de plastiques (adjuvant ou accélérateur).
    • Or, l’allergie à l’or (gold sodium thiosulafte) a vu sa prévalence augmenter à Singapour. Il est présent dans l’élétronique, la photographie, la bijouterie, la décoration sur verre, les alliages dentaires et également utilisé dans la médecine Chinoise traditionnelle.
  • Biocides dans les huiles de coupe solubles dans l’eau.
    • Aldéhydes et autres dans la métallurgie automobile. Où de nouveaux additifs rendent insuffisante la batterie huile de coupe associée à la batterie EECDRG.
    • Bioban, benzisothiazolinone, chlorocrésol etc.
    • Conservateurs et antiseptiques le glutaraldéhyde est important chez les professionnel de santé. Le Glyoxal semble être un produit particulièrement à surveiller et à tester à 2% en solution acqueuse.
    • MDBGN ou méthyldibromoglutaronitrile présent dans l’Euxyl K400 pour 20% (80% de phénoxy-ethanol), avec des activités biocides présent dans les crèmes, lotions, savon liquide.
  • plastiques
    • acrylates problème dermatologique majeur en dentisterie avec le 2HEMA en particulier et l’ECA, mais également dans les colles en électronique, chez des esthéticiennes avec les ongles artificiels, Le port de gants en nitryl protégreait plus efficacement.
    • isocyanates les cas d’allergies cutanées augmentent.
    • résines epoxy avec les résines mais aussi les durcisseurs. Il y a souvent des cas d’eczémas résiduels à deux ans.
  • résines polyesters avec le cobalt en accélérateur des peroxydes.
  • caoutchoucs
    • Latex, il reste d’actualité avec en ajout les thiurames (cuisinier ++) la ppd, les carbamates, diaminophelylmethane etc.
  • PPD, elle est en recul de 27% à 17% chez les coiffeurs mais explose chez les tatoueurs et tatoués (légalement moins de 6% de PPD dans le produit et on en retrouve plus du double dans certains tatouages). La PPD est légalement réservée en France à l’application capillaire,
    son usage dans d’autres cosmétiques est illegale.
  • Divers les lichens restent présents dans le monde horticole et forestier ainsi que dans les parfums (oak moss), le chlorothanolil (antifongique) donne également des dermatoses.

Il est important de remettre au goût du jour nos batteries de tests au vu de ces innovations et évolutions.

Photothérapies dans les maladies allergiques

J-C Beani - Grenoble

Très ancien traitement traditionnellement proposé dans les pathologies dermatologiques.

La plus connue est la puvathérapie : qui consiste à l’application d’un sensibilisant suivi de l’exposition.
Par exemple : psoralene+UVA 365nm qui amène alors des réactions photodynamiques et des photoadditions.

Les psoralènes utilisés en thérapeutique sont le 8-MOP (0,6mg/kg 2h avant la puva) et le 5-MOP, il peut être appliqué au pinceau ou en bain avec un rinçage soigneux après le soin.

L’important dans la cabine est la dosimétrie qui permet de déterminer les doses administrées avec trois séances par semaine.

Mais il en existe d’autres comme :

L’irradiation UVA.

La photothérapie UVB : large spectre au départ donc érythematogène avecla possibilité d’usage des spectres plus ciblés à 312nm pour moins d’effets collatéraux.

La photothérapie UVA-1 : lampe à vapeur de mercure, très finement ciblée sur les UVA longs (345nm à 445nm).

Mécanismes d’action

 Absorption par des chromophores du rayonnement lumineux avec créations d’un stress oxydant ( agissant sur l’adn, les membranes et les facteurs de transcription) .Avec une action sur le cycle cellulaire : mort ou prolifération et effets biologiques de la lumière.

 Effets apoptotique est présent avec les UVB mais aussi avec les UVA-1 particulièrement indiquée dans la DA. Apoptose des lymphocytes et des mastocytes.

 Effets immunomodulateurs : suppression de l’hypersensibilité de contact. Effet sur les molécules d’adhésion, un profil de cytokines favorable à la rémission de la DA et diminution de la production d’Ac dans le lupus avec les UVA-1 (paradoxe pour une pathologie photo-sensible).

 Effet érythematogène et mutagène :

  • Sécheresse cutanée
  • Troubles digestifs (puva)
  • Mauvaise gestion du patient (exposition solaire sous psoralène ou médicament intercurrent), le risque est inférieur avce la TL01.

 Carcinomes :

  • UVA : risque modéré pour les basocellulaires et dose dépendant pour les spinocellulaire, varaible selon l’âge de début, les zones exposées (OGE masculins) le risque persiste après l’arrêt le passage à la ciclosporine majore le risque.
  • UVB : moins risqué que la PUVA pour le large spectre. La TL01 le serait également encore moins.

Pour le mélanome le risque est augmenté mais en retardé.

Le risque oculaire se prévient par des lunettes adaptées pendant et, si il y a eut usage de psoralènes, après la séance de PUVA. Là aussi la TL01 semble mieux tolérée.

Indications

PUVA : Blanchiment des lésions avec 15 à 30 séances mais rechute rapide à l’espacement et l’arrêt des séances. Mais elle nécessite des doses énormes de l’ordre de 1000 joules (cancérigène+++).

UVB TL01 est le meilleur rapport efficacité/tolérance.

Dans la DA c’est pour passer un cap, surtout dans les formes étendues et se place avant la ciclosporine chez l’adulte (pas AMM pour celle-ci chez l’enfant).

Aujourd’hui la référence c’est l’UVA-BTL01.

Elle a une efficacité certaine dans les prurits et prurigo.

Dans les mastocytoses : effet de réduction des lésions cutanées et des signes généraux de l’affection.

Paradoxalement, alors que la photothérapie a toute sa place dans les soins des maladies atopiques y compris sur le libellé de la ciclosporine qui indique la nécessité d’avoir tenté la photo-thérapie avant son usage, la nomenclature actuelle (V2 de la nouvelle nomenclature) l’a totalement oublié en dehors du psoriasis

Probiotiques et allergie alimentaire

Chouraqui Grenoble

Un Etre humain, c’est 10.13 (10 puissance 13) cellules et 10.12 bactéries sur sa peau, auxquelles s’ajoutent 10.14 dans son tube digestif. Nous sommes davantages constitués par ces micro-organismes que par nos cellules.

On n’ y connaît pas grand chose en fait : car il y a plus de 500 germes différenst et deux cent souches non corrélées à la taxonomie. Les germes vivants évacués dans les selles n’ont pas grand chsoe à voir avec la flore réellement présente d’où l’intérêt des sondes ADN dans leur mesure.

L’atopie est sous l’influence de faceturs génétiques (Chr 5 6 11 12 14) qui sont stimulés par les facteurs d’environnement. Parmi eux le rôle des microbes est fréquemment évoqué.

Rôle de l’environnement microbien :

  • La dominance des bactéries lactiques dans la flore des enfants protégerait contre le développement de l’allergie.

La flore intestinale est disparate selon le niveau du tube digestif avec 400m2 de surface pour l’intestin grêle. Elle est assez stable dans le temps mais s’adapte en dix jours à une alimentation nouvelle.

Le nouveau né est sans germe jusqu’à la rupture de la poche des eaux. Il se colonise via le vagin de sa mère et les selles émises lors de l’accouchement. Par césarienne, il a la flore de la sage femme et non pas celle de sa mère.
Dans tous les cas, au bout d’un mois, il n’y a plus de différence apparente de flore entre les deux modes d’accouchement.

Au sein les bifidobactéries deviennent dominantes puis entre le début de supplémentation alimentaire (diversification) et d’arrêt de l’alimentation au sein et en post sevrage les différences disparaissent totalement (coques gram +).

La flore digestives a de multiples fonctions mais entre autre elle joue sur la maturation et stimulation du système immunitaire intestinal.

Un prébiotique : ingrédient alimentaire non digestible amenant le développement de flore considérée comme bénéfique. Ex : lactulose, inuline etc. elles favorisent l’installation des bifidobactéries. Il n’y pas pour eux d’études scientifiques dans la DA (Dermatite atopique).

Un probiotique est un micro organisme vivant amenant des effets bénéfiques. On en connaît uniquement deux dans leurs effets dans l‘atopie.

  • Lactobacillus casei GG (LGG) : la casei simple est dans TOUS les laitages ; elle stimule la production locale d’IgA et d’INF. Il y a UNE étude préventive portant sur 132 enfants avec prise par la mère puis du nouveau-né pendant six mois : il y a moitié moins de DA chez les enfants traités. En curatif : une étude sur la DA sous lait maternel (scorad 10 à 15)portant sur 27 enfants seulement : il y a amélioration tant avec BB12 que GG. Une autre étude sur onze enfants avec DA apparue (90% allergie au lait de vache) à 2*10.10germes par jour donne une amélioration nette. Une dernière étude avec 31 enfants soufrant de DA dont 87% avec une allergie au lait de vache, il y a une légère amélioration sous traitement avec disparition de l’effet positif un mois après l’arrêt du traitement. Le LGG semble plus agir sur l’inflammation que sur la DA elle-même baisse le TNF-alpha, pas l’ECP.
  • Bifidobacterium lactis Bb12 (BB12) elle est mise depuis 14 ans dans les laits infantiles (Danone en France) e t a montré une efficacité certaine dans la prévention des diarrhées.

Est-ce sans danger ?
LactobacillusGG est déjà passé dans le sang chez des enfants immunodéprimés (par exemple, post varicelle), l’ultralevure aussi mais cela n’a jamais encore été décrit pour les bifidobactéries.

Il n’y a pas, à ce jour, d’autre élément en faveur de leur usage dans la dermatite atopique.

NDR : j’invite ceux et celles qui souhaiteraient approfondir le sujet à la lecture du passionnant ouvrage suivant : Flore Microbienne Instestinale - physiologie et pathologies digestives coordonné par Jean-Claude Rambaud aux éditions John Libbey Eurotext ISBN 2-7420-0512-9

Dermatite peri-orbitaire

Christophe Le Coz - Strasbourg

Le texte de la publication n’ayant pu être intégré au livre récapitulatif du Gerda, vous le trouverez disponible en tant que document joint au format pdf/acrobat.

Il s’agit là d’un motif fréquent de consultation, à prépondérance féminine. La première origine à envisager est une dermatite de contact allergique.

Rappel de physiologie palpébrale :la paupière est assez proche dans sa constitution du scrotum : pigmentée, fine, avec un hypoderme très fin.

Il y a donc une pénétration des chimiques qui est rapide.

Le derme y est lâche d’où des oedèmes faciles.

L’examen y cherchera :

  • prurit, vésicules, suintement ou croûtelettes évocatrices d’un eczéma
  • En cas d’atteinte conjonctivale on recherchera plutôt un produit intra-oculaire.
  • Des papules ou pustules feront évoquer une rosacée
  • Des squames grasses une dermite séborrhéique ou un sébo-psoriasis ou un psoriasis.
  • Un examen dermatologique général aidera à compléter le diagnostic.

Origines :

L’origine la plus fréquente est l’eczéma de contact allergique car la puapière est souvent le premier lieu d’apparition des lésions d’une sensibilisation.

  • Produits manuportés
  • Aéroportage (plantes)
  • Conjoint (PPD)

Il existe un palmarés des allergènes de contact classiquement décrit mais il ne faut pas s’en contenter. Il faut s’intéresser également à la chronologie :

  • médicamenteuse des topiques utilisés. La phényléphrine et les corticoïdes masquent la vasodilatation et se traduisent surtout par l’œdème local.
  • cosmétique : avec des épreuves d’éviction.
  • professionnelle résines epoxy, colophane, colles acryliques, méth-acrylates(dentisterie, imprimeur, esthéticiennes) médicaments injectables chez les professionnels de santé.

Diagnostic différentiel :

  • dermatite d’irritation : brûlures plus que prurit, lésions monomorphes, usage d’irritant notoire.
  • dermatite atopique : souvent diagnostic par défaut. L’évolution pigmentaire est assez fréquente.
  • dermatite de contact systémique par cause endogène (nickel, aliment etc.)
  • dermatite séborrhéique ou sébo-psoriasis
  • dermatite palpébrale chronique prurigineuse
  • rosacée et causes infectieuses : sensible au traitement par cycline
  • demodex
  • rôle du staphylocoque doré ?
  • dermatophytose : flambe sous corticoïdes

Les oedèmes palpébraux ne sont pas une cause de dermatite.

Les tests sont évidemment utiles  : standard, produits personnels au contact, topiques ophtalmiques si il y a atteinte conjonctivale. Malheureusement la concentration est parfois insuffisante sur le dos.

En conclusion c’est une pathologie fréquente mais son diagnostic étiologique exact en est assez difficile.

Patch tests aux atopènes

Michel Castelain - Marseille

La dermatite atopique (DA) a des particularités physiopathologiques : sécheresse cutanée, altération de la barrière, pénétration anormale d’antigènes (peau et muqueuse) les Cellules de Langherans portent le Rfcepsilon qui permet la captation par celle-ci des allergènes protéiques ce qui les amène ensuite à un processus proche de la dermatite allergique de contact classique.

Le patch test d’atopie concerne l’application des allergènes protéiques de l’environnement. Il évalue la composante cellulaire de la réaction allergique de la DA.

Il semble plus spécifique des lésions cutanées mais serait moins sensible que le prick pour le diagnostic d’une sensibilisation aux aéroallergènes mais plus spécifique.

Pour les acariens, le taux de positivité en patch varie de 21 à 92% selon les études et les équipes. La différence est dans la population sélectionnée mais également dans la technique de test (stripping patch, une ou deux lectures dont une retardée), selon le véhicule (vaseline, eau, chambre utilisée) et l’allergène (PNU, IR etc.).

L’idéal serait de suivre les recommandations de ETFAD , European task force for atopic dermatitis

  • La vaseline semble le meilleur vecteur mais nécessite un délai plus long avant lecture(48h).
  • Le meilleur site est le dos.
  • La Finn chamber de 12mm en matériel
  • La peau non abrasée ni strippée.

La classification de l’ETFAD se distingue de celle des allergènes de contact en allant jusqu’à cinq croix ce qui rend sa généralisation difficile en dermatologie car elle est sensiblement différente de celle de l’EECDRG.

Le patch à 200IR semble être chez Stallergènes le dosage maximum avant irritation.

Graminées et blanc d’œuf sont assez bien corrélés en prick et en patch ce qui n’est pas forcément le cas pour les acariens.

Pour l’allergie alimentaire, les patchs n’ont pas la même validation en terme de publication :
La valeur prédictive positive des patchs Test aux aliments est de 33%, même chose pour les rasts (avec des courbes statistiques) qui ont amené à tenter les patchs tests aux aliments dans la DA : la méthodologie reste criticable selon les études.

Pour les aliments, le patch est donc plus sensible mais moins spécifique que le prick.

En reprenant les mêmes critères de l’ETFAD on peut augmenter la fiabilité de ces tests.

Attention aux pièges, il y a des effets d’irritations, de pertes d’activité et de conservation.

Les céréales gagneraient à être testées en patch en plus de prick pour le diagnostic d’allergies (cas d’enfants allergiques au lait avec céréales associées).

En conclusion, il y a aujourd’hui un consensus pour la technique de pose en patch des aériens mais pas pour leur interprétation. Pour les aliments tout est encore à faire.

Œdème de QUINCKE

Catherine Pecquet - Paris

Appelation datant de 1882, urticaire profonde présente dans 40 à 90% des cas et isolée dans 11% des cas. Elle est très souvent utilisée abusivement.

Dûe à une extravasation plasmatique avec peu d’infiltrat.

Allergique l’œdème de Quincke ?
Parfois mais parfois seulement.

Le plus important reste les diagnostics différentiels à retenir avec des causes :

  • Infections
    • virales (kératite herpétique), MNI, zona.
    • bactériennes : Œdème inflammatoire avec composante épidermique (érysipèle)
    • parasitaires : trichinose, loase (oedeme de calabar), toxoplasmose.
  • Eczémas aigues du visage : recherche de signes à distance.
  • Auto-immunes : Myalgies avec déficit moteur des racines : Dermatomyosite (œdème lilicaé des paupières), Lupus, Horton, Basedow.
  • Mécanique :
    • syndrome cave supérieur (adéno carcinome pulmonaire).
    • Pathologies tumorales locales (souvent oedeme unilatéral).
    • Sialiadénite, lithiase salivaire.
    • Ronchopathie avec oedeme de la luette associé (œdème vibratoire) favorisé par l’obésité et les boissons alcoolisées, souvent associé à un RGO.
  • Métabolique : insuffisance rénale, syndrome néphrotique, insuffisance cardiaque, insuffisance hépatique.
  • Médicamenteux : psychotropes, rifampicine, inhibiteurs calciques, inhibiteurs de la tyrosine kinase. IEC (0,1 à 0,5% des traitements, pas forcément dès le début du traitement, plus fréquent sur la race noire et liée à une augmentation des bradykinines), antagonistes AT2 aussi. Sirolimus, Tramadol et bien sûr les AINS. La cocaïne a été décrite également pour cela.
  • Déficit immun : C1inh acquis (fixation splénique) ou constitutionnel. 1/100000 génétique, acquise sur début tardif (syndrome prolifératif, Acauto-immuns, hépatopathie), ont été décrites des formes oestrogènes dépendantes.

Le diagnostic étiologique d’un œdème de Quincke nécessite beaucoup d’humilité et surtout une remise en cause permanente de nos certitudes.


Une très belle journée qui ouvre les perspectives des traitements dans l’atopie par les UV et par les bactéries : finalement nous avons presque sous la main les éléments naturels de traitement (ou du moins d’amélioration) des maladies atopiques. Il reste toutefois encore beaucoup à faire pour en valider les usages finaux. L’après-midi nous a montré que les patchs tests aux aéro-allergènes semblent désormais tout à fait fiables et codifiés et que l’oedème de quincke, comme les urticaires chroniques, nécessite beaucoup de patience et d’humilité dans son diagnostic comme dans son traitement.

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