Réactions anaphylactiques chez l’enfant - une étude sur questionnaire en Allemagne : A. Mehl, U. Wahn, B. Niggemann
Department of Pediatric Pneumology and Immunology, Charité University Medical Center Berlin, Berlin, Germany
dans Allergy 60 (11), 1440-1445.
– Contexte :
- Les réactions anaphylactiques sévères sont des urgences médicales qui nécessitent un diagnostic et un traitement immédiats.
- Malgré cela, les particularités cliniques sont peu connues, tout particulièrement chez le nourrisson et l’enfant.
– Objectifs :
- Evaluer les facteurs déclenchants, les types de réaction clinique, les lieux de survenue et les modalités de traitement des réactions rapportées chez les nourrissons et les enfants de moins de 12 ans en Allemagne.
– Méthodes :
- On a demandé aux pédiatres, dans toute l’Allemagne, de signaler par l’intermédiaire d’un questionnaire les réactions anaphylactiques accidentelles survenues dans les 12 mois précédents.
- On a classé en grade I à IV la sévérité des réactions rapportées en fonction des symptômes relatés.
– Résultats :
- Les cas d’anaphylaxies ont été évalués à 103.
- La moyenne d’âge était de 5 ans, 58% étaient des garçons.
- Dans la majorité des cas (58%), le lieu de survenue était le domicile de l’enfant.
- Les allergènes responsables ont été le plus souvent les aliments (57%) suivis par les piqûres d’insectes (13%) et l’immunothérapie (ITS) (12%) ; dans 8% des cas, l’agent anaphylactique est resté inconnu.
- Parmi les aliments, arachide et autres noix représentaient les allergènes les plus fréquents (20% des allergènes alimentaires pour chaque).
- Des réactions sévères avec participation cardiovasculaire sont survenues dans 24% des cas.
- Aucune réaction fatale n’a été observée.
- Des épisodes récurrents d’anaphylaxie ont été rapportés dans 27% des cas, la moitié d’entre eux étant causés de nouveau par le même allergène.
- En ce qui concerne le traitement, 20% des enfants ont reçu de l’adrénaline, par voie intraveineuse dans 8% des cas.
- Trente-six pour cent des patients ayant eu une réaction de grade IV a reçu de l’adrénaline, 24% par voie intraveineuse.
- Un stylo auto-injecteur d’adrénaline a été prescrit après l’épisode chez 17% de l’ensemble des enfants.
– Conclusions : Nos résultats :
- montrent une incertitude quant au diagnostic d’anaphylaxie parmi les médecins,
- révèlent une remarquable insuffisance de traitement de la majorité des enfants présentant une anaphylaxie,
- reflètent le besoin de l’établissement de conduite à tenir et de formation à l’intention des médecins pour la prise en charge des enfants présentant une anaphylaxie,
- devraient encourager le développement de programmes d’auto-prise en charge à l’intention des patients et des familles.