Anaphylaxie chez l’enfant : on peut mieux faire !

mardi 25 octobre 2005 par Dr Geneviève DEMONET1896 visites

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Anaphylaxie chez l’enfant : on peut mieux faire !

Anaphylaxie chez l’enfant : on peut mieux faire !

mardi 25 octobre 2005, par Dr Geneviève DEMONET

La réaction anaphylactique est l’épée de Damoclès de l’allergique. Son diagnostic et sa prise en charge sont capitaux. Sont-ils toujours adaptés ? Une enquête a été menée auprès des pédiatres allemands pour évaluer les particularités des réactions anaphylactiques chez le nourrisson et l’enfant de moins de 12 ans.

Réactions anaphylactiques chez l’enfant - une étude sur questionnaire en Allemagne : A. Mehl, U. Wahn, B. Niggemann

Department of Pediatric Pneumology and Immunology, Charité University Medical Center Berlin, Berlin, Germany

dans Allergy 60 (11), 1440-1445.

 Contexte :

  • Les réactions anaphylactiques sévères sont des urgences médicales qui nécessitent un diagnostic et un traitement immédiats.
  • Malgré cela, les particularités cliniques sont peu connues, tout particulièrement chez le nourrisson et l’enfant.

 Objectifs :

  • Evaluer les facteurs déclenchants, les types de réaction clinique, les lieux de survenue et les modalités de traitement des réactions rapportées chez les nourrissons et les enfants de moins de 12 ans en Allemagne.

 Méthodes :

  • On a demandé aux pédiatres, dans toute l’Allemagne, de signaler par l’intermédiaire d’un questionnaire les réactions anaphylactiques accidentelles survenues dans les 12 mois précédents.
  • On a classé en grade I à IV la sévérité des réactions rapportées en fonction des symptômes relatés.

 Résultats :

  • Les cas d’anaphylaxies ont été évalués à 103.
  • La moyenne d’âge était de 5 ans, 58% étaient des garçons.
  • Dans la majorité des cas (58%), le lieu de survenue était le domicile de l’enfant.
  • Les allergènes responsables ont été le plus souvent les aliments (57%) suivis par les piqûres d’insectes (13%) et l’immunothérapie (ITS) (12%) ; dans 8% des cas, l’agent anaphylactique est resté inconnu.
  • Parmi les aliments, arachide et autres noix représentaient les allergènes les plus fréquents (20% des allergènes alimentaires pour chaque).
  • Des réactions sévères avec participation cardiovasculaire sont survenues dans 24% des cas.
  • Aucune réaction fatale n’a été observée.
  • Des épisodes récurrents d’anaphylaxie ont été rapportés dans 27% des cas, la moitié d’entre eux étant causés de nouveau par le même allergène.
  • En ce qui concerne le traitement, 20% des enfants ont reçu de l’adrénaline, par voie intraveineuse dans 8% des cas.
  • Trente-six pour cent des patients ayant eu une réaction de grade IV a reçu de l’adrénaline, 24% par voie intraveineuse.
  • Un stylo auto-injecteur d’adrénaline a été prescrit après l’épisode chez 17% de l’ensemble des enfants.

 Conclusions : Nos résultats :

  • montrent une incertitude quant au diagnostic d’anaphylaxie parmi les médecins,
  • révèlent une remarquable insuffisance de traitement de la majorité des enfants présentant une anaphylaxie,
  • reflètent le besoin de l’établissement de conduite à tenir et de formation à l’intention des médecins pour la prise en charge des enfants présentant une anaphylaxie,
  • devraient encourager le développement de programmes d’auto-prise en charge à l’intention des patients et des familles.

Les pédiatres allemands ont été sollicités pour signaler, par l’intermédiaire d’un questionnaire, les cas d’anaphylaxie survenus chez les enfants de moins de 12 ans sur une période de un an.

103 cas ont été rapportés : les accidents sont survenus le plus souvent au domicile de l’enfant, ont été dus majoritairement aux aliments (58%) et tout particulièrement à l’arachide et aux noix devant les piqûres d’insectes (13%) et les injections de désensibilisation (12%).

Des épisodes récurrents sont survenus dans 27% des cas (la moitié avec le même allergène).

Des réactions sévères sont survenues dans 24% des cas, aucune n’a été fatale.

L’adrénaline a été sous-utilisée : chez seulement 24% des patients ayant eu une réaction de grade IV. Un stylo auto-injecteur d’adrénaline a été prescrit chez 17% de l’ensemble des enfants après l’épisode initial.

Des résultats intéressants même si probablement sous-estimés par le mode de recrutement.

En dehors de la faible utilisation de l’adrénaline (aussi bien en traitement que dans la trousse d’urgence), il est intéressant de noter que les épisodes récurrents sont assez fréquents (27% des cas) et que l’allergène n’est le même que dans la moitié des cas.

Il reste donc quelques progrès à faire dans la prise en charge de l’anaphylaxie, que ce soit en Allemagne ou en France...

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