Le romu, roluf, morufl..et flûte !! encore une nouvelle molécule dans l’asthme !!

jeudi 26 janvier 2006 par Dr Stéphane Guez1723 visites

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Le romu, roluf, morufl..et flûte !! encore une nouvelle molécule dans l’asthme !!

Le romu, roluf, morufl..et flûte !! encore une nouvelle molécule dans l’asthme !!

jeudi 26 janvier 2006, par Dr Stéphane Guez

Depuis plusieurs décennies le traitement inhalé est présenté comme le plus efficace dans la prise en charge de l’asthme au long cours avec cependant des problèmes majeurs d’observance. On assiste ainsi depuis 5 ans à l’apparition de traitements par voie orale. Après les antileucotriènes, voici les inhibiteurs de la phosphodiestérase 4.

Comparaison entre le roflumilast, un anti-inflammatoire local, avec le dipropionate de beclomethasone dans le traitement de l’asthme persistant. : J. Bousquet1, M. Aubier2, J. Sastre3, J. L. Izquierdo4, L. M. Adler5, P. Hofbauer6, K.-D. Rost7, U. Harnest8, B. Kroemer9, A. Albrecht10, D. Bredenbröker10

1Hôpital Arnaud de Villeneuve, Montpellier, France ; 2Hôpital Bichat, Paris, France ; 3Fundación Jiménez Díaz, Madrid, Spain ; 4Hospital General Universitario de Guadalajara, Guadalajara, Spain ; 5Belmont Health Centre, Kenton, UK ; 6Weinheim, Germany ; 7Augsburg, Germany ; 8München, Germany ; 9Kaufbeuren, Germany ; 10ALTANA Pharma AG, Konstanz, Germany

dans Allergy 61 (1), 72-78.

 Introduction :

  • Le roflumilast est un inhibiteur de la phosphodiestérase 4 en cours de développement dans le traitement de l’asthme, de prise unique par jour par voie orale, et ayant une activité anti-inflammatoire.
  • Le roflumilast a été comparé au dipropionate de beclomethasone inhalé (BDP) chez des patients ayant un asthme.

 Méthodologie :

  • Il s’agit d’une étude en double aveugle, double placebo, randomisée portant sur 499 patients (VEMS : 50 à 80% de la valeur prédite) recevant soit 500 µg de roflumilast soit 200 µg de BDP deux fois par jour pendant une durée de 12 semaines.
  • La fonction pulmonaire et les effets indésirables ont été étudiés.

 Résultats :

  • Le roflumilast et le BDP améliorent de façon significative le VEMS respectivement de 12% (270 ml +/- 30) et 14% (320 ml +/- 30 ml) (p<0.0001) par rapport à l’état de base.
  • Le roflumilast et le BDP améliorent également de façon significative la capacité vitale forcée (p<0.0001) par rapport à l’état de base.
  • Il n’y a pas de différence significative entre le roflumilast et le BDP dans l’amélioration du VEMS et de la CVF.
  • Le roflumilast et le BDP montrent :
    • Une petite amélioration dans le score symptomatique médian d’asthme (-0.82 et -1.00 respectivement)
    • Une diminution de l’usage des médicaments de secours (respectivement -1.00 et -1.15 en nombre moyen de bouffées par jour (p<0.0001 par rapport à l’état de base).
  • Ces petites différences entre le roflumilast et le BDP ne sont pas considérées comme cliniquement significatives.
  • Ces 2 traitements ont été très bien tolérés.

 Conclusion :

  • Une prise une fois par jour de roflumilast 500 µg per os est aussi efficace qu’une prise de BDP inhalée à 200 µg deux fois par jour en terme d’amélioration de la fonction pulmonaire et de diminution de la symptomatologie d’asthme avec une réduction identique de l’usage des médicaments de secours chez des patients ayant un asthme.

Dans ce travail les auteurs démontrent que dans l’asthme persistant un nouvel anti-inflammatoire, le roflumilast fait aussi bien que 2 bouffées par jour de BDP à 200 µg. Avec une amélioration identique de la fonction respiratoire (VEMS et CVF) ainsi que de la prise de béta2mimétiques en urgence.

Ce travail est très intéressant car il va permettre d’étoffer la thérapeutique de l’asthme.

Depuis bien longtemps le médecin n’avait le choix que dans des combinaisons de corticoïdes et de béta²-mimétiques inhalés.

Depuis ces dernières années il a les antileucotriènes par voie orale et maintenant les inhibiteurs de la phosphodiestérase.

Ce dernier médicament n’est pas nouveau en terme de mécanisme d’action sur le plan physiopathologique : en effet les théophyllines agissaient en bloquant également ces enzymes mais de façon moins spécifique. Connaissant les effets bénéfiques de ces traitements il est logique de retrouver une action efficace des inhibiteurs des phosphodiestérases, ici le roflumilast.

L’intérêt de ce travail repose sur les critères d’amélioration qui sont à la fois les paramètres respiratoires mais également un paramètre plus global pour apprécier le bon contrôle de l’asthme, le nombre de prise de béta²-mimétiques pour des crises d’asthme pendant les 12 semaines.

Les auteurs démontrent une efficacité identique du roflumilast par rapport à 2 fois 200 µg de BDP. On peut donc penser qu’il est possible dans certaines formes d’asthme de proposer au patient soit un traitement par voie inhalée soit un traitement par une prise unique d’un comprimé par voie orale.

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