Pourquoi avoir une HRB asymptomatique plutôt qu’un asthme modéré ? : la vérité est ailleurs...

mercredi 15 février 2006 par Dr Geneviève DEMONET1116 visites

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Pourquoi avoir une HRB asymptomatique plutôt qu’un asthme modéré ? : la vérité est ailleurs...

Pourquoi avoir une HRB asymptomatique plutôt qu’un asthme modéré ? : la vérité est ailleurs...

mercredi 15 février 2006, par Dr Geneviève DEMONET

Pourquoi certains patients porteurs d’une hyperréactivité bronchique (HRB) n’ont aucun symptôme apparent ? Une étude canadienne a tenté de répondre à la question en comparant la fonction pulmonaire et l’inflammation bronchique d’asthmatiques modérés à celles de sujets porteurs d’une HRB asymptomatique.

Signes cliniques et inflammation des voies aériennes dans l’asthme modéré versus hyperréactivité bronchique asymptomatique. : Louis-Philippe Bouleta, , , Philippe Princea, Hélène Turcottea, Catherine Lemièreb, Ronald Olivensteinc, Catherine Laprised, Pierre Larivéee, Paul Bégind and Michel Laviolettea

aUnité de Recherche en Pneumologie de l’Hôpital Laval, Institut Universitaire de Cardiologie et de Pneumologie de l’Université Laval, 2725 Ch. Ste-Foy, Québec, Canada
bUniversité de Montréal, Hôpital Sacré-Cœur, 5400 Gouin W. Montreal, Québec, Canada
cMcGill University, Centre Hospitalier thoracique de Montréal, 3650 St-Urbain, Montreal, Québec, Canada
dUniversité du Québec à Chicoutimi, Community Genomic Medicine Centre, 305 St-Vallier, Ville Saguenay, Québec, Canada
eUniversité de Sherbrooke, Centre Universitairede santé de l’Estrie, 3001-12e ave N, Sherbrooke, Qc, Canada.

dans Respiratory Medicine
Volume 100, Issue 2 , February 2006, Pages 292-299

 Contexte :

  • Nous ne savons toujours pas pourquoi certains sujets ayant une hyperréactivité bronchique (HRB) ne ressentent aucun symptôme respiratoire.

 Objectif :

  • Notre but était de comparer la fonction pulmonaire, la perception de la bronchoconstriction et l’inflammation des voies aériennes chez des sujets atopiques ayant un asthme modéré symptomatique diagnostiqué récemment (< 5 ans, n = 30) ou depuis plus longtemps (5 ans ou plus, n = 30) avec celles de sujets atopiques ayant une HRB asymptomatique (n = 27).

 Méthodes :

  • On a mesuré chez tous les sujets :
    • les débits expiratoires,
    • la PC20 lors d’un test à la métacholine,
    • la gêne respiratoire,
    • les taux cellulaires dans l’expectoration induite ainsi que ceux de l’eosinophil cationic protein et de l’α2-macroglobuline.

 Résultats :

  • Comparativement à l’autre groupe, la PC20 était significativement plus basse chez les asthmatiques de plus longue durée et le score de perception de la gêne respiratoire à 20% de chute du VEMS était plus faible chez les sujets asymptomatiques.
  • Les marqueurs de l’inflammation des voies aériennes étaient similaires dans les deux groupes.
  • Il n’y a pas eu de différences significatives entre les éosinophiles, l’α2-macroglobuline et/ou les taux d’eosinophil cationic protéin dans l’expectoration et le VEMS, la CVF ou la PC20 dans les deux groupes.

 Conclusion :

  • Les sujets ayant un asthme modéré ou une HRB asymptomatique sont semblables en ce qui concerne les marqueurs de l’inflammation bronchique dans l’expectoration induite.
  • Quoique la perception de la bronchoconstriction ait été légèrement plus faible chez les sujets asymptomatiques, des facteurs additionnels sont probablement responsables de l’absence de symptômes respiratoires rapportés.
  • D’autres études sont nécessaires pour déterminer pourquoi ces derniers sont asymptomatiques.

Trente patients asthmatiques modérés récents (moins de 5 ans) et 30 asthmatiques modérés plus anciens (plus de 5 ans) ont été comparés avec 27 patients présentant une HRB asymptomatique. Tous les patients étaient atopiques.

Les patients porteurs d’une HRB avaient une perception de la bronchoconstriction légèrement plus faible que les autres.

La PC20 était plus basse chez les asthmatiques de longue durée.

Par contre, les marqueurs de l’inflammation bronchique dans l’expectoration induite (éosinophiles, ECP, α-macroglobuline) n’étaient pas statistiquement différents dans les divers groupes.

Il faut donc chercher ailleurs la raison de l’absence de symptômes chez ces patients présentant une HRB.