Les corticoides inhalés bons aussi sur le long terme...

mercredi 22 mars 2006 par Dr Clément FOURNIER2042 visites

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Les corticoides inhalés bons aussi sur le long terme...

Les corticoides inhalés bons aussi sur le long terme...

mercredi 22 mars 2006, par Dr Clément FOURNIER

Il est admis que les corticoides inhalés dans l’asthme permettent une amélioration à court terme mais les effets à long terme sur la fonction respiratoire sont moins connus. Cette étude a évalué 281 patients à environ 30 ans d’intervalle.

Déclin de la fonction pulmonaire dans l’asthme : association avec les corticoides inhalés, le tabagisme et le sexe. : A Dijkstra1,2, J M Vonk3, H Jongepier1,2, G H Koppelman4, J P Schouten3, N H T ten Hacken2, W Timens5 and D S Postma2

1 Department of Pulmonary Rehabilitation, Beatrixoord, Haren, University Medical Center and University of Groningen, the Netherlands
2 Department of Pulmonology, University Medical Center and University of Groningen, the Netherlands
3 Department of Epidemiology and Statistics, University Medical Center and University of Groningen, the Netherlands
4 Beatrix Children’s Hospital, University Medical Center and University of Groningen, the Netherlands
5 Department of Pathology and Laboratory Medicine, University Medical Center and University of Groningen, the Netherlands

dans Thorax 2006 ;61:105-110

 Contexte :

  • Les corticoides inhalés (CI) amènent un bénéfice à court terme dans l’asthme, mais les effets à long terme restent toujours inconnus.

 Méthodes :

  • 281 patients avec asthme modéré à sévère diagnostiqué entre 1963 et 1975 étaient réévalués de 1991 à 1999.
  • On recueillait des informations sur le VEMS, l’hyperréactivité bronchique, l’atopie, le tabagisme, l’utilisation et la dose de corticoides oraux et de CI.
  • Les patients étaient inclus dans l’analyse s’ils avaient au moins 3 mesures de VEMS pendant 2 années consécutives après l’âge de 30 ans et avaient utilisé des CI durant le suivi.

 Résultats :

  • Les analyses étaient réalisées chez 122 patients.
  • Durant une période de suivi médiane de 23 ans, 71 hommes et 51 femmes avaient respectivement en moyenne 37 et 40 mesures individuelles de VEMS.
  • L’analyse statistique montrait chez les hommes une diminution du déclin annuel moyen du VEMS de 20.6 ml / an après l’initiation des CI par comparaison à avant (p = 0.011) ; et chez les femmes une diminution de 3.2 ml / an (p = 0.73).
  • Chez les sujets avec moins de 5 paquets-années de tabagisme, la diminution de déclin annuel moyen du VEMS était de 36.8 ml / an après initiation des CI chez les hommes (p = 0.0097), et de 0.8 ml / an chez les femmes (p = 0.94), la différence entre les 2 sexes étant significatives (p = 0.045).
  • Ces effets n’étaient pas observés chez les patients avec plus de 5 paquets-années de tabagisme.
  • Une dose quotidienne plus haute de CI était associée à une diminution plus importante du déclin du VEMS chez les hommes (p = 0.006), mais pas chez les femmes.

 Conclusion :

  • Le traitement par CI des patients adultes atteints d’asthme modéré à sévère était associé à une réduction du déclin du VEMS durant une période de suivi de 23 ans chez les hommes ayant moins de 5 paquets années de tabagisme.
  • Cet effet était dose-dépendant et n’était pas présent chez les femmes ou chez les hommes ayant plus de 5 paquets années de tabagisme durant le suivi.
  • L’absence d’effet des CI sur le déclin du VEMS chez les femmes justifie de réaliser d’autres études.

Cette étude montre que les corticoides inhalés permettent de ralentir le déclin annuel du VEMS chez des hommes asthmatiques.

Curieusement, cet effet n’est pas observé chez les femmes asthmatiques.

Cet effet disparaît également si le patient présente une intoxication tabagique supérieure à 5 paquets X années.

Cette étude confirme l’intérêt d’une prescription précoce et prolongée de CI chez les patients asthmatiques en montrant bien qu’elle permet une diminution du déclin de la fonction respiratoire.

Pourquoi cet effet n’est-il pas retrouvé chez les femmes asthmatiques ?
Sans doute d’autres co-facteurs jouent-ils un rôle.

Cela ne doit bien sûr, en aucun cas inciter à ne plus prescrire de CI aux patientes asthmatiques, mais mérite effectivement d’autres études.

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