Oui, il faut un centre national de délation des manifestations non désirées !!

mardi 28 mars 2006 par Dr Stéphane Guez1158 visites

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Oui, il faut un centre national de délation des manifestations non désirées !!

Oui, il faut un centre national de délation des manifestations non désirées !!

mardi 28 mars 2006, par Dr Stéphane Guez

L’immunothérapie spécifique a toujours ses détracteurs qui mettent en avant les risques éventuels d’effets indésirables. Il n’y avait malheureusement que peu de données disponibles récentes colligeant un nombre suffisant de patients pour leur répondre. Du moins avant ce travail...

Effets indésirables de l’immunothérapie spécifique. Une étude prospective multicentrique. : L. Winther*, J. Arnved†, H.-J. Malling*, H. Nolte‡ and H. Mosbech*

*Allergy Clinic, Copenhagen University Hospital, Rigshospitalet, Denmark, †Chest and Allergy Clinic, Copenhagen, Denmark, ‡Department of Internal Medicine I, Copenhagen University Hospital, Bispebjerg, Denmark and §Department of Internal Medicine B, Copenhagen University Hospital, Frederiksberg, Denmark

dans Clinical & Experimental Allergy 36 (3), 254-260

 Introduction :

  • L’innocuité de l’immunothérapie spécifique (SIT) est un paramètre majeur dans l’évaluation globale du traitement.
  • Une base de données cliniques a été développée de façon :
    • à percevoir des signaux précoces de la modification en terme de fréquence ou de gravité des effets indésirables de la SIT
    • et pour obtenir des informations suffisantes pour évaluer les facteurs de risques possibles.

 Méthodologie :

  • Pendant une période des 3 ans, 4 centres d’allergologie à Copenhague, ont colligé les données provenant de patients ayant une SIT dans une base informatique commune.
  • Les informations sur les symptômes initiaux d’allergie, les allergènes utilisés pour la SIT, le protocole d’administration et les effets systémiques éventuels pendant toute la phase de traitement ont été collectés.

 Résultats :

  • Un total de 1038 patients a reçu un traitement avec 1709 allergènes, pour un total de 23047 injections (pollens, acariens, hyménoptères).
  • La plupart des patients ont atteint la dose d’entretien sans effet indésirable mais il existe une différence significative selon les allergènes : guêpe (89%), bouleau (82%) chat (74%) et graminées (70%) (p=0.004).
  • Un total de 582 effets systémiques a été enregistré chez 341 patients.
  • La plupart des effets secondaires sont légers de grade 2 (78%).
  • Une différence de sévérité des réactions secondaires est observée entre les allergènes (p=0.02) avec les pollens de graminées qui posent le plus de problèmes.
  • C’est le type d’allergène et non les caractéristiques du patient ou du centre d’allergologie qui semble le meilleur facteur prédictif d’une réaction secondaire indésirable.

 Conclusion :

  • Les extraits allergéniques sont différents en terme de risque d’effets indésirables.
  • Des études multicentriques comme celle-ci pourraient inclure un plus grand nombre de patients et permettre une meilleure surveillance des effets indésirables de l’immunothérapie spécifique.
  • Un enregistrement sur une base commune nationale par Internet pourrait être un bon moyen d’évaluer les facteurs de risque et surveiller les effets secondaires.

Dans ce travail, les auteurs exposent les résultats d’une surveillance sur 3 ans, par 4 centres d’allergologie, des traitements par immunothérapie spécifique.

Il y a peu d’effets secondaires, et ils sont en général bénins.

Le facteur de risque principal est la nature de l’allergène et non les caractéristiques du patient ou du protocole.

Ce travail est intéressant car il montre qu’une surveillance des effets indésirables de l’immunothérapie spécifique peut être réalisée de façon exhaustive et précise grâce à une base informatique commune.

Les résultats confirment globalement la très bonne tolérance de ce traitement.

Le plus intéressant est la mise en évidence comme facteur de risque seulement de la nature de l’allergène et non des facteurs propres au patient ou au type de protocole appliqué selon les centres d’allergologie.

Curieusement, c’est la désensibilisation aux pollens de graminées qui entraîne le plus d’effets secondaires devant d’autres allergènes comme la guêpe.

Une base identique existe cependant en France, grâce à des services internes de pharmacovigilance au sein des laboratoires qui fabriquent les produits de désensibilisation. Mais ce n’est que si tous les médecins rapportent d’éventuelles manifestations indésirables que l’on pourra obtenir des informations réellement fiables.