Rôle protecteur de l’allaitement maternel à l’encontre de l’asthme et de l’atopie. : DG Review de Docguide.com 19/9/02 par Harvey McConnell
L’allaitement maternel ne protège pas de l’asthme et de l’atopie durant l’enfance et jusqu’à l’âge de jeune adulte et peut effectivement augmenter le risque de ces pathologies, c’est ce que rapportent des chercheurs canadiens et néo-zélandais.
Ces conclusions sont fondées à partir d’une étude de cohorte de 1037 enfants nés sur une période d’un an, 1972-73, qui ont été évalués en ce qui concerne la fonction respiratoire et les symptômes d’asthme tous les 2 ou 5 ans jusqu’à l’âge de 26 ans. Cette étude a été faite par le Dr Malcom Sears, Institut Firestone, Université McMaster, Hamilton, Ontario et des collègues de différents départements à l’Université d’Otago, Dunedin, New Zealand.
Les chercheurs disaient que la majorité des études traitant des facteurs de risque de l’asthme recommandaient l’allaitement maternel le plus longtemps possible afin de réduire la probabilité du développement de l’atopie et de l’asthme dans l’enfance. Bien que ce point de vue fut largement accepté et promu, peu d’investigateurs avaient correctement étudié le problème, de fait leurs résultats étaient contradictoires.
Dans la présente étude, les enfants étaient évalués tous les 2 ou 5 ans, de l’âge de 9 ans à 26 ans, à l’aide d’un questionnaire « respiratoire », de mesures de la fonction respiratoire, d’un test d’hyper-réactivité bronchique, et, de tests cutanés de l’allergie immédiate pratiqués à 9 ans et à 21 ans.
L’histoire de l’allaitement maternel était relevée indépendamment dans la petite enfance : 504 (49%) avaient été nourri au sein durant 4 semaines ou plus et 533 (51%) ne l’avaient pas été.
Dans la cohorte, plus d’enfants nourris au sein étaient allergiques au chat, aux acariens domestiques et aux pollens de Graminées entre l’âge de 13 et 21 ans. Plus d’enfants nourris au sein étaient asthmatiques entre 9 et 26 ans.
Les effets de l’allaitement maternel n’étaient pas affectés par les antécédents parentaux d’asthme ou de rhume des foins.
Lorsque possible, des facteurs pouvant s’intriquer étaient pris en compte, comme le statut socio-économique, le tabagisme parental, l’ordre de naissance, la présence de laine de mouton dans la literie dans l’enfance. Les enfants nourris par allaitement maternel plus de 4 semaines avaient environ deux fois plus de chance de devenir allergique ou asthmatique à la fin de l’enfance que les enfants n’ayant pas été nourris au sein.
Les chercheurs notent que les sujets de la cohorte étaient nés lorsque l’allaitement maternel était peu important, inférieur à 50% entre 1967 et 1971, alors qu’à partir de 1980 ce pourcentage passait à 80%.
Le Docteur Sears et ses collègues concluent qu’à la suite de ces constatations, on pourrait attribuer l’augmentation de l’asthme et de l’atopie dans les trois dernières décades dans les pays développés à la croissance de la prévalence de l’allaitement maternel. L’allaitement maternel a été encouragé pour plusieurs raisons comme l’amélioration de la nutrition ou pour réduire le risque d’infection.
Ainsi, le rôle de l’allaitement maternel dans la protection des enfants à l’encontre de l’asthme et de l’atopie n’apparaît plus aussi évident.
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