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Machisme médical ou réalité biologique : allergie de l’enfant c’est encore une fois la faute de la mère !!
vendredi 10 avril 2009, par
La future mère fabrique son bébé durant la gestation, même s’il est équipé d’un matériel génétique à la fois maternel et paternel. On peut donc penser que les productions en cytokines de lymphocytes de la mère allergique peuvent influencer cette grossesse par rapport à des mères non allergiques.
Modulation de la production des cytokines in vivo et in vitro pendant la grossesse chez les mères allergiques et non allergiques. : Liza Anne Breckler 1 , Jasmine Hale 1 , Wiebke Jung 1 , Lauren Westcott 1 , Janet A. Dunstan 1 , Catherine A. Thornton 2 and Susan L. Prescott 1
1 School of Paediatrics and Child Health, University of Western Australia, Perth, WA, Australia , 2 Institute of Life Science, School of Medicine, Swansea University, Swansea, UK
dans Pediatric Allergy and Immunology 10.1111/j.1399-3038.2009.00880.x
– Introduction :
- Les cytokines sécrétées pendant la grossesse peuvent influencer le développement du fœtus.
– Objectif de l’étude :
- Les objectifs de cette étude sont de déterminer si l’allergie maternelle peut modifier la production de cytokines pendant et après la grossesse.
– Matériel et méthode :
- Les cytokines plasmatiques et la production spécifique par les allergènes des IL10, IL13, et IFN-gamma ont été mesurées chez :
- des femmes enceintes allergiques (n=63)
- et des femmes enceintes non allergiques (n=70)
- qui ont eu des prélèvements plasmatiques séquentiels lors de la grossesse à la 20ème, 30ème et 60ème semaine et 6 semaines après le post-partum.
- L’allergie maternelle a été strictement définie à la fois par :
- une sensibilisation aux allergènes
- et par un diagnostic médical d’asthme, d’eczéma et de rhinite.
– Résultats :
- Les réponses IL13 aux allergènes sont plus élevées chez les mères allergiques lors de toutes les mesures (20ème semaine : p<0.001, 30ème semaine : p=0.001, 36ème semaine : p<0.001, post-partum : p<0.001).
- Pour le groupe non allergique, les taux d’IL13 en fonction d’une stimulation par les acariens de la poussière de maison
- diminuent de la 20ème à la 36ème semaine de gestation (Friedman ANOVA p=0.012)
- et sont significativement plus basses à la 36ème semaine par rapport au post-partum (p=0.002).
- Inversement, la production d’IL13 par les mères allergiques ne se modifie pas de la 20ème semaine jusqu’à l’accouchement.
- A la fois pour les mères allergiques et non allergiques, la production in vitro de l’IFN- gamma est plus basse à tous les points de prélèvement de la gestation par rapport aux taux mesurés en post-partum.
- Les femmes allergiques ont une augmentation de leur activité en LTH2 du sang périphérique pendant la grossesse, avec un échec d’une régulation négative par rapport aux femmes non allergiques.
– Conclusion :
- Ces modification dans la production des cytokines pourraient permettre de comprendre l’augmentation du risque d’atopie chez les enfants nés de mères allergiques.
Les auteurs démontrent dans ce travail que tout au long de la grossesse les femmes enceintes allergiques ont une production plasmatique augmentée d’IL13 avec au contraire une diminution de la production d’IFN-gamma.
Il y a donc un profil lymphocytaire LTH2 qui doit pouvoir influer sur le statut allergique du nouveau-né.
L’intérêt de ce travail est de montrer que le matériel génétique du futur nouveau-né est donc bien influencé par le « bain » cytokinique lié au terrain allergique de la mère.
Un profil LTH2 typique chez les mères allergiques est bien documenté tout au long de la grossesse.
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