2nd symposium international sur l’allergologie moléculaire – Rome 22 au 24 avril 2007. Congrès du Dr Hervé Couteaux - 3ème jour

mercredi 25 avril 2007 par Dr Hervé Couteaux1905 visites

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2nd symposium international sur l’allergologie moléculaire – Rome 22 au 24 avril 2007. Congrès du Dr Hervé Couteaux - 3ème jour

2nd symposium international sur l’allergologie moléculaire – Rome 22 au 24 avril 2007. Congrès du Dr Hervé Couteaux - 3ème jour

mercredi 25 avril 2007, par Dr Hervé Couteaux

Pour ce dernier jour, une communication passionnante sur les travaux de notre experte française de l’allergologie moléculaire, le Pr. G. Pauli de Strasbourg. Ensuite, un autre sujet très débattu : les profilines sont elles des allergènes pertinentes cliniquement. Suivent une mise au point sur l’asthme et les cellules impliquées, une étude démontrant l’intérêt de l’abord moléculaire sur l’allergie aux pollens et une mise au point sur l’apport de l’allergologie moléculaire.

Apport des allergènes recombinants dans le diagnostic de l’allergie au pollen de Frêne et de ses réactivités croisées

G.Pauli - Strasbourg

Le point de départ a été la constatation, à priori surprenante, de la positivité de tests cutanés à certaines plantes méditerranéennes, incluant les Oléacées, chez des patients vivants dans le Nord de la France.
 Les premiers tests biologiques (Matrix multitest) ont donné des résultats positifs pour le pollen d’olivier.
 L’extrait de pollen de Frêne n’a été inclus dans le panel des aéroallergènes il y a environ 7 ans.
 De nombreux tests ont été positifs, avec quelques discordances avec les résultats du RAST Fraxinus.

Le Frêne (Fraxinus excelsior) est l’un des plus grands arbres de la forêt française.
 Présent dans toutes les mythologies
 Sacré pour les Germains
 En Grèce, c’est l’arbre de Poseidon.
 Les frênes étaient sacrés pour les Gaulois et ont été coupés en Irlande quand le pays s’est converti au christianisme.
 Le frêne a parfois été un talisman pour les émigrants vers l’Amérique.

Ash en Anglais, Esche en allemand, ceniza en Espagnol et cenere en Italien.

Distribution en Europe
 Ses zones de répartition concernent les climats tempérés et subtropicaux.

  • On le retrouve donc en France, au Nord de l’Espagne, en Grande Bretagne, en Suisse, en Autriche, en Europe centrale et au Sud de la Scandinavie.

 Le genre Fraxinus inclus 65 espèces dont Fraxinus ornus, F. nigra, F. pensylvanica, F. americana.
 C’est une excellente espèce de reforestation.

Aspects botaniques :
 Le frêne appartient à la famille des Oléacées qui incluent l’olivier, le lilas, le syringa et le forsythia.
 Il a une pollinisation anémophile
 La présence de pollen de Frêne a été confirmée par des comptes polliniques à Paris en 1965.
 On en trouve maintenant dans le Nord-Est, le Sud-Ouest, la région Rhone-Alpes ainsi que la région méditerranéenne.
 La pollinisation débute au commencement du mois de Mars (NDLR : du moins pour la moitié Nord de la France) et dure de 5 à 6 semaines.

Le frêne et le bouleau :
 Le RNSA nous fournit des histogrammes de pollinisation du frêne de 91 à 2002.

  • L’étude ISAAC II a donné 4.5% de prévalence de sensibilisation au pollen de frêne en 2000.

 Les saisons polliniques du bouleau et du frêne se chevauchent pour une large part.

  • D’ou un problème d’interprétation quand les tests cutanés sont positifs pour les deux extraits polliniques.

 En fait la polysensibilisation pollinique est fréquente, Fagales et Poacées principalement, mais aussi l’armoise, l’ambroisie et le plantain.
 En Autriche et en France on a trouvé environ 9% de monosensibilisés.
 Les cliniciens sont donc confrontés à des situations différentes :

  • Pollinose en Mars Avril avec cosensibilisation au frêne et au bouleau et une difficulté pour confirmer la pertinence clinique de chacun des deux pollens.
  • Pollinose en Mai Juin, avec cosensibilisation au frêne et aux Poacées, en général sans pertinence pour le pollen de frêne qui peut cependant intervenir dans de nombreuses réactivités croisées.

Les études biologiques nous ont aidé à appréhender la problématique :
 Wahl R, Schmid-Grendelmeier P, Cromwell O, Wüttrich B. In vitro investigations des réactivités croisées entre les extraits de pollens de bouleau et de frêne. Allergy Clin Immunol 1996.
 Hemmer W, Focke M, Wantke F, Jarish R, Jager S, Gotz M, allergie au pollen de frêne en Europe centrale. Rôle des panallergènes polliniques et de l’allergène majeur du pollen de frêne Fra e 1.Allergy 2000.
 Niederberger V, Purohit A, Oster JP, Spitzauer S, Valenta R, Pauli G. Le profil du pollen de frêne ; réactivités croisées avec les allergènes issus d’espèces de plantes variées. Clin Exp Allergy 2002.
 Barderas R, Purohit A, Papanikolaou I, Rodriguez R, Pauli G, Villalba M. Clonage, expression et signification clinique de l’allergène majeur du pollen de frêne, Fra e 1. J Allergy Clin Immunol 2005.
 Hrabina M, Purohit A et al Int Atch Allergy Immunol 2007.
 Poncet et al (en préparation).

Les études cliniques ont apporté leur lot d’informations :
 Parmi les patients sensibilisés au pollen de frêne avec une pollinose en Mars-Avril, seulement 50% avaient des tests cutanés positifs.
 Parmi les patients sensibilisés au pollen de frêne et qui sont asymptomatiques en Mars-Avril, seulement 11% ont des tests cutanés positifs.
 Pour le CAP RAST :

  • les patients symptomatiques avaient un CAP supérieur à 2 dans 68% des cas.
  • Tandis que les patients asymptomatiques avaient un CAP inférieur à 2 dans 75% des cas.

Ces résultats ont servi de base pour la sélection des patients les plus probablement polliniques au frêne, chez qui on a pratiqué divers tests immunologiques :
 Immunoblot d’extrait de pollen de frêne
 Tests d’inhibition d’immunoblot avec Bet v 1, Bet v 2 et Phl p 7.
 Immunoblot avec rFra e 1.
 Test ELISA avec rFra e 1.
 Histamine release avec rFra e 1.
 Électrophorèse bidimensionnelle et techniques d’immunoempreintes.
 Spectrométrie de masse.

Ces études ont montré de fortes réactivités croisées entre des allergènes du pollen d’olivier et d’autres allergènes du pollen de frêne.

Plus précisément, ces études ont montré de fortes réactivités croisées entre les deux recombinants d’allergènes majeurs rFra e 1 et rOle e 1.

Notamment en inhibition d’immunoblot avec Fraxinus et Olea

Il y a des différences de fréquence d’IgE-réactivité pour les différents allergènes :
 Fra e 1 : 54 – 57.5%
 Profiline : 5 (Grèce)-50%
 Polcalcine : 5-7%
 Composés de haut poids moléculaire (HMW) : 23% (Grèce)-45%

Il a été montré que le pollen de frêne contenait
 Une profiline
 Une molécule 2EF-hand calcium

En électrophorèse bidimensionnelle, on a pu préciser d’autres allergènes :
 Fra e 8 est homologue de Ole e 8 (20kD)

  • La préincubation avec rOle e 8 inhibe la même bande dans les extraits de frêne et d’olivier.
  • C’est un homologue de Jun o 2 (calmoduline)

 Nous avons des composants de haut poids moléculaire (HMW).

  • Parmi les patients sensibilisés au pollen de frêne, on a détecté des monosensibilisés à ces HMW.

 Fra e 4 (environ 35 kD) est un homologue d’Ole e 4, de Bet v 5.

  • Il n’existe pas d’homologue dans le pollen des Graminées.

 Fra e 9 (1-3béta glucanase)est un homologue d’Ole e 9. Un candidat pour un éventuel syndrome latex-pollen-aliments.

Schéma récapitulatif des réactivités croisées du pollen de Frêne :
 Oléacées (Fra e 1, Fra e 2, Fra e 3, Fra e 4, Fra e 8, Fra e 9)
 Bouleau (Fra e 2, Fra e 3, Fra e 4, Fra e 8, Fra e 9)
 Poacées (Fra e 1, Fra e 2, Fra e 3)
 Cupressacées (Fra e 2, Fra e 8)
 Herbacées (Fra e 1 avec plantain, Fra e 2, Fra e 3, Fra e 9 avec Chenopode et Fra e 2, Fra e 3 avec les Astéracées ex-Composées)

Conclusion :
 L’hypersensibilité au pollen de frêne et les réactivités croisées qu’il présente avec d’autres pollens peut conduire à des « mirages d’allergie ».
 rFra e 1, une fois disponible, sera essentiel pour le diagnostic et le traitement des patients allergiques au pollen de frêne, là où le frêne pousse.
 Des allergènes croisants comme rFra e 2, 1-3béta glucanase, et peut-être d’autres molécules peuvent expliquer les réactivités croisées avec des aliments végétaux.


Les Profilines sont elles des allergènes cliniquement pertinents ?

Monserrat Fernandez-Rivas – Madrid

Rappel sur les profilines
 Premier panallergène décrit, dans le pollen de bouleau.
 12-15kD
 Concerne les eucaryotes.
 Se lie à l’actine et au phosphatidylinositol 4,5-biphosphate
 Très largement distribué dans les pollens et les aliments végétaux.
 Hautement croisant
 Faux positifs aux tests cutanés et aux tests d’IgE.
 Allergènes labiles.
 les réponses IgE aux profilines des aliments végétaux résultent d’une sensibilisation aux profilines des pollens.

Quelle est la pertinence des profilines en tant qu’allergène alimentaire ?

Les résultats des études sont contradictoires et l’on peut avoir deux points de vue :
 Contre la pertinence (études réalisées dans des zones de Bouleaux) :

  • données manquant de clarté
  • sujet toujours discuté
  • à priori aucune pertinence ou une pertinence très limitée

 Pour la pertinence (études méditerranéennes) :

  • pertinence clinique évidente
  • symptômes modérés (syndrome oral fréquent).

Comment pouvons nous établir cette pertinence ?
 Par test de provocation oral, mais c’est différent de l’exposition naturelle
 Il nous faut un plan B qui nous aide à préciser le risque de survenue de symptômes pour des populations de patients allergiques avec un DBPCFC positif (test de provocation en double insu contre placebo) et une entière caractérisation des allergènes impliqués (grâce au diagnostic moléculaire).

Le projet SAFE réunit 400 patients de plusieurs pays européens.
 Réactivité établie pour nBet v 1, Mal d 1 Mal d 2, 3 et 4

  • Mal d 1 odd ratio pour réactions locales : 2.85
  • Mal d 3 odd ratio pour réactions systémiques : 7.76

Regardons de plus près la population espagnole de l’étude SAFE
 Recrutement : age supérieur à 6 ans
 histoire médicale
 Tests cutanés avec un panel pollens-aliments
 Prise de sang (Sérologie Mal d 1-2-3-4, panel pollens-aliments)
 DBPCFC avec des pommes (Golden)

Contexte clinique
 99 patients, 40 hommes, 59 femmes
 Moyenne d’age 23 ans (17-28)
 Allergie au pollen dans 88% des cas (et au pollen de Poacées dans 93% des cas)
 La plupart présentaient des symptômes oraux mais il y a un nombre d’urticaires non négligeable.

Résultats des RAST
 La plus forte réactivité correspond à Mal d 3, loin devant Mal d 4 puis Mal d 2 et Mal d 1.

Pour les DBPCFC, sur 99 tests réalisés :
 77 résultats positifs
 15 négatifs
 7 réactions dans le groupe placebo

Analyse univariée et multivariée :
 on regarde les résultats des TPO selon que RAST soit inférieur à 0.3 ou supérieur à 0.30.
 Ceci permet de préciser l’association retrouvée pour Mal d 3 (LTP) et pour Mal d 4 (profiline)

  • Si le RAST est supérieur à 0.30, le risque d’avoir un DBPCFC positif est multiplié par 3.88 pour Mal d 4 ( Profiline)
  • Si le RAST est supérieur à 0.30, le risque d’avoir un DBPCFC positif est multiplié par 7.61 pour Mal d 3 (LTP)

D’où le tableau prédictif de positivité du DBPCFC :

RAST Mal d 3 RAST Mal d 4 %(+) DBPCFC
sup ou = à 0.30 sup ou = à 0.30 96%
sup ou = à 0.30 inf ou = à 0.30 86%
inf ou = à 0.30 sup ou = à 0.30 75%
inf ou = à 0.30 inf ou = à 0.30 44%

Si on revient aux symptômes induits par la pomme : quels symptômes sont déclenchés par quels allergènes ? Le tableau prédictif de la survenue de réactions systémiques répond à cette interrogation :

RAST Mal d 3 RAST Mal d 4 % de réactions systémiques
sup ou = à 0.30 sup ou = à 0.30 25%
sup ou = à 0.30 inf ou = à 0.30 64%
inf ou = à 0.30 sup ou = à 0.30 6%
inf ou = à 0.30 inf ou = à 0.30 24%

Conclusion :
 oui les profilines sont pertinents mais la réponse n’est pas univoque, dépendant de la région géographique.
 C’est un problème d’inférence

La vraie question : pourquoi des réactions différentes pour un même allergène ?


Asthme

Jan Lötvall – Goteborg

Généralités :
 Prévalence 5-10% , c’est une affection commune.
 Sévère dans 5-15% des cas.
 L’allergie est présente dans 30-60% des cas.
 Les liens rhinite-asthme sont bien réels et bien documentés.
 Les processus de l’allergie impliquent :

  • Les allergènes
  • La synthèse d’IgE
  • La dégranulation des mastocytes et les médiateurs de l’inflammation.

 Les médiateurs sont très nombreux :

  • Histamine et leucotriènes, intervenant tant en immédiat qu’en retardé, dans la phase inflammatoire.
  • Mais il y a d’autres médiateurs, dont certains sont moins connus (prostaglandines, thromboxane, tryptase, acétylcholine, neuropeptides, bradykinine, PAF).

 L’asthme allergique reconnaît deux phases dans son évolution :

  • Une phase immédiate qui se compte en minutes
  • Une phase retardée qui est la phase inflammatoire.

 L’effet des anti-IgE n’est pas complet, tant en immédiat qu’en retardé : est-ce en raison de la présence de mécanismes non IgE dépendants ?

 L’évolution de l’asthme est caractérisée par des exacerbations dont la fréquence peut être réduite par les corticoïdes locaux.
 Virus, allergènes et « autres » sont les facteurs les plus importants d’exacerbation.

L’exposé va se concentrer sur les allergènes ...
 Si l’on a une exposition répétée de faibles doses, ce qui est probablement extrêmement fréquent, il n’y a que très peu de conséquences pour le VEMS et pratiquement pas de troubles cliniques.
 Mais si l’on regarde l’évolution de la dose seuil de provocation par la métacholine (PD20), on s’aperçoit que cette exposition s’accompagne d’une augmentation de la sensibilité et de la réactivité à la métacholine.
 Il y a une induction de l’inflammation (mesurée par les éosinophiles) en dehors de tout symptôme.

Quand on regarde la physiopathologie, de nombreuses cellules sont impliquées : examinons les éosinophiles.

Les processus systémiques de développement sont particulièrement intéressants à étudier.
 Sur un modèle murin, avec des expositions répétées de faibles doses, on a observé un signal des poumons vers la moelle osseuse avec un feed back.
 Il y a donc d’abord un signal : trafic de cellules T ?
 Puis prolifération
 Relarguage
 Et enfin : homing

Les cellules inflammatoires sont-elles nouvelles ?
 Si on pratique des lavages broncho-alvéolaires chez des sujets contrôles et exposés, on remarque 79% d’éosinophiles nouvellement produits (probablement d’avantage)
 Au niveau de la moelle osseuse, on observe des changements significatifs après trois jours d’exposition.
 Ces nouvelles cellules inflammatoires viennent-elles de la moelle osseuse ? Oui et ceci a été montré grâce au BrdU.
 Le trafic des cellules inflammatoires vers les poumons est tout à fait spécifique (ce n’est pas leur destination habituelle ...)
 Localement, il y a une maturation des éosinophiles en présence d’allergènes.
 L’analyse des crachats chez l’asthmatique a montré une augmentation des CD34.
 Chez la souris BALBc, l’étude des cellules CD 34 a montré des changements induits par l’allergène.
 Si on traite avec eotaxin-2 in vivo, au niveau du poumon, on a une augmentation des CD34 en dehors de la présence d’allergènes.
 Si on traite avec de l’anti-eotaxine-2 on a une réduction dose dépendante des éosinophiles.
 CCR3+ est considéré comme un bon marqueur des éosinophiles : cela a permis de vérifier le trafic d’éosinophiles vers les poumons.
 Il y a également une migration de CD34 à une phase tardive.
 L’éotaxine-2 peut stimuler par elle-même la prolifération de CD34+.
 CCR3+ : on observe une prolifération en cas d’exposition allergénique au niveau des poumons.
 Pendant la saison pollinique, on observe une augmentation des cellules CD34+ dans la muqueuse nasale.

  • Donc ceci s’observe aussi en cas d’exposition allergénique naturelle.

En conclusion :
 Il y a donc de nouveaux éosinophiles dans le poumons, qui viennent de la moelle osseuse.
 On voit également des cellules CD34 positives dans les voies respiratoires par chémotaxie.
 L’éotaxine-2 est impliquée dans la prolifération des cellules CD34 positives.
 On a mis en évidence des cellules CD34 positives au niveau de la muqueuse nasale pendant la saison pollinique.
 Les corticoïdes atténuent ce phénomène.
 De nouveaux traitements tiendront peut-être compte de ces éléments : anti éotaxine-2 ? anti-CCR3 ?


L’étude EXPO. Etude épidémiologique de composants moléculaires en Espagne

Domingo Barber – Madrid

Le 08 Décembre 2003, un responsable d’un grand laboratoire pharmaceutique déclarait :

« l’immense majorité des médicaments, plus de 90% d’entre eux, ne marchent que chez 30 à 50% des gens. »

Dans l’étude EXPO, qui porte sur 900 patients, on regarde les prévalences des sensibilisations à différents allergènes (Profilines, Ole e 7, Ole e 9 et polcalcines)
 Par exemple, le patient 06940-B est sensibilisé aux Astéracées de par sa profession (Art v 1 : 77.86)

Une technologie Advia-centaur est utilisée, en comparaison avec ImmunoCAP.

L’étude EXPO s’est intéressée à l’exposition au pollen d’olivier.
 Son objectif : préciser le rôle des allergènes mineurs.

  • Prévalence de la sensibilisation aux allergènes mineurs du pollen d’olivier.
  • Obtenir une carte de prévalence de la sensibilisation aux pollens dans un environnement avec exposition aux oliviers.
  • Étudier les associations entre les panallergènes (Profilines et polcalcines).

Les allergènes inclus dans l’étude :
 Pollens

  • Artemisia : nArt v 1
  • Cupressus : nCup s 1
  • Olea : nOle e 1, nOle e 9, nOle e 7
  • Parietaria : nPar j 2
  • Phleum (Graminées) : nPhl p 1, nPhl p 5
  • Plantago : nPla l 1
  • Salsola : nSal k 1

 Panallergènes :

  • Profilines : rMal d 4
  • Polcalcines : rChe a 3
  • LTP : rPru p 3

Les résultats sont exprimés allergène par allergène et se lisent selon les régions.
-En Andalousie, 40% des sujets négatifs à Ole e 1 étaient positifs pour Ole e 7.

  • L’Andalousie est une région à forte exposition aux oliviers.

 En Estramadoure, ou l’exposition aux oliviers était modérée, on ne retrouvait pas du tout ce résultat.

L’intensité et la durée de l’exposition semblent jouer un rôle dans la sensibilisation aux allergènes mineurs.

Pour Pru p 3, les moyennes de sensibilisation ne sont pas liées à des sensibilisations polliniques.

Une deuxième partie de cette étude est en train de s’intéresser au nord de l’Espagne.
 Quelques données de sensibilisation sont déjà disponibles :
 Avec trois espèces, on a l’essentiel des sensibilisations (plus de 70% des patients) mais on a des monosensibilisations au pollen d’olivier.
 Les monosensibilisés aux pollens des Poacées ne sont pas facilement décelables en raison des profilines.

En conséquence pratique : on peut élaborer une nouvelle stratégie grâce à ces données dans l’optique d’une meilleure corrélation avec la clinique ; on peut proposer le schéma suivant :
 Anamnèse et Tests cutanés : SPT Profilines ?

  • Si Oui (10-60%) : Phl p 1 et 5 positifs ?
    • Oui = ITS Poacées.
    • Non = diagnostic moléculaire.
  • Si Non (50-90%) : SPT avec un panel pertinent dans chaque région pour obtenir un diagnostic fiable.

Conclusions :
 Les informations ont été obtenues avec la participation de 93 groupes cliniques, fournissant des données sur 2400 patients et 60000 déterminations d’IgE vis à vis de 14 allergènes.
 Cette nouvelle stratégie permettra un diagnostic plus précis, avec une meilleure corrélation avec la clinique présentée par le patient.
 Ce meilleur diagnostic autorisera des protocoles d’immunothérapie spécifique plus efficaces.
 Les résultats montrés ici sont la première partie d’un projet d’investigation qui offre de nouvelles voies pour améliorer l’approche étiologique de l’allergie.


Comment l’allergologie moléculaire peut-elle être utile pour répondre aux grandes questions en allergologie ?

Rob Aalberse - Amsterdam

Une fois qu’on a des recombinants, qu’est-ce qu’on peut faire de plus ?

Réponse danoise, sérieuse mais ennuyeuse....
 Quantités en mg.
 Pas de contamination par d’autres allergènes issus de la même source.
 Un seul isoforme.
 Epitope mapping via mutagenèse (par destruction de l’épitope ou mieux, par épitope grafting)
 Manipulation de modifications post-translationnelles.

Rien à voir avec l’approche Italo-autrichienne : « Tout part d’une ambition ! »

Quelques grandes questions :
 Qu’est-ce qui sous-tend la hiérarchie des allergènes ?
 Qu’est ce qui relie la réponse IgE aux autres réponses en anticorps ?
 Comment as-t-on une réponse IgE polyclonale à un seul allergène ?
 Pourquoi voyons nous si peu d’allergènes vraiment majeurs ?
 Pourquoi ne voit-on pas plus fréquemment de réponses IgE ?
 Pourquoi ne voit-on pas d’avantage d’IgE pendant une réponse de type IgE ?

Propriétés des allergènes :
 D’abord Comment quantifier les réactivités croisées ?

  • On peut avoir des réactivités croisées symétriques ou asymétriques.
  • Trois paramètres sont à retenir pour les réactivités croisées :
    • La fraction de l’épitope qui est croisante.
    • La fraction d’IgE qui est réactive de façon croisée.
    • L’affinité relative de l’interaction entre l’IgE et chacun des deux allergènes.

Démontrer la réactivité croisée par la liaison directe est une manière finalement détournée de démontrer la réactivité croisée.
 Seuls certains épitopes sont croisants :

  • 50% d’épitopes croisant dans l’exemple Bet v 1 – Mal d 1 exposé par l’orateur.

L’inhibition peut prouver la réactivité croisée :
 Un certain pourcentage d’IgE est cross réactive :

  • 40% dans l’exemple choisi ici, Bet v 1 – Mal d 1

 L’inhibition peut également estimer l’affinité relative de l’interaction des IgE avec chacun des deux allergènes.

Si l’on reprend les propriétés des allergènes :
 Une nouvelle définition, plus objective et plus précise des allergènes majeurs.
 Une mesure quantitative de l’affinité des anticorps.
 Une mesure quantitative de la réactivité croisée autour d’un allergène.
 La prédiction de la réactivité croisée par les cellules T.
 Nous devons distinguer les épitopes translationnels des post-translationnels.
 Une mesure indiscutable de l’exposition aux allergènes.
 Est-ce que les allergènes ou les non allergènes sont spéciaux comme protéines ou comme antigènes ?

La hiérarchie des allergènes :
 La vieille définition de l’allergène majeur ne convient pas (si l’on augmente la sensibilité du test IgE, n’importe quel allergène pourra être qualifié de majeur).
 Un allergène devrait être qualifié de majeur s’il fait une différence.

  • par exemple s’il y en a ou pas dans l’extrait, ça se remarque ou pas ?

La nouvelle définition de l’allergène majeur :
 Rappel de la définition actuelle : plus de 50%de patients réactifs à la source réagissent à cet allergène.
 Proposition : chez plus de 20% des patients réactifs à la source plus de 20% des IgE réagissent à cet allergène.

  • Cela nécessite des tests d’inhibition quantitatifs avec des doses suffisantes d’un allergène suffisamment pur (recombinant) sur au moins 25 sera avec des IgE supérieures d’au moins 10 fois à la valeur seuil.

Epitope mapping
 Peptides
 Inhibition par les anticorps monoclonaux.
 Structure 3D d’un complexe.
 Echange d’hydrogène.
 Mutagenèse, qui peut être faite de deux manières :

  • Destruction de l’épitope : c’est la manière classique mais c’est seulement un début car en enlevant de plus en plus d’acides aminés, on modifie le folding (le repliement) de la protéine et donc sa réactivité.
  • Epitope grafting : on part d’une protéine inactive et on introduit des mutations de la protéine active et à la fin on termine avec une protéine de réactivité semblable à la protéine de départ.
    • Bet v 1 vers Mal d 1 : Jens Holm.
    • Hévéine vers homologues : Piia Karisola.

L’évaluation de l’ « epitope mapping » est identique à l’évaluation de la réactivité croisée des allergènes.
 La fraction d’épitope qui est croisante.
 La fraction d’IgE qui est réactive de façon croisée
 L’affinité relative de l’interaction entre l’IgE et chacun des deux allergènes.

Etiologie
 Naissance, vie et mort des cellules B productrices d’IgE.

  • Clonalité de la réponse des cellules B
    • Comparer les réponses IgE et IgG (1,4)
    • Comparer la réponse en IgG (1,4) à l’allergène entre des sujets allergiques et non allergiques.
    • Comparer la réponse en IgG (1,4) à des protéines allergéniques et non allergéniques.

 Naissance, vie et mort des cellules T réactives à l’allergène et leurs réactivités croisées.

Les cellules productrices d’IgE ne dérivent pas directement de µ vers epsilon, mais passent par des processus mémoires des gamma 1 et 4 aboutissant secondairement aux epsilon que l’on retrouve donc à un niveau tissulaire et non dans le sang circulant.

Quelques conceptions erronées :
 Des IgG1 se liant à un allergène indique un switch Th2 vers Th1.
 Les IgG1 sont typiques des non atopiques, les IgG4 des atopiques.

Présence d’IgG dirigées contre des allergènes atopiques :
 Allergènes atopiques classiques (acariens, pollens).

  • Associées à IgE (pas d’IgG sans IgE).
  • L’association à IG1 est au moins aussi bonne qu’à IgG4.
  • Mais seulement pour des allergènes purifiés (en raison des anticorps IgG1 contre les composants non allergéniques, les contaminants).

 Autres antigènes Th2 (venin d’abeille, allergènes professionnels, tetanos/diphtérie).

  • IgG sans IgE ; Th2 modifié.

Exemple de l’association IgG-IgE :
 IgG dirigés contre l’ivraie (Lol p 1).

  • Des travaux de Platts-Mills, publiés en 1979 dans J.Immunol. montrait le fort taux d’IgG contre Rye 1 dans une population de polliniques non traités alors que ce taux était bas chez des non allergiques.

 Autre exemple, pour Der p 1 (Projet BOKAAL).

  • IgG contre l’allergène purifié Der p 1 :
    • Taux faibles chez les sujets IgE négatifs.
    • Taux élevés chez les sujets IgE positifs.

 Pour le chat ce n’est pas vrai : on trouve plusieurs sujets présentant des IgG se liant aux allergènes de chat alors que le RAST chat est négatif.
 Pour les pollens on ne trouve pratiquement pas d’IgG vers l’allergène, que le RAST soit positif ou négatif.

De quelle manière l’ « epitope mapping » est-il une aide dans l’étude des problèmes étiologiques.
 La réponse IgE est polyclonale, avec deux opinions opposées :

  • Cette réponse est en fait « presque » monoclonale
  • Cette réponse est plutôt « très » polyclonale , avec pratiquement pas d’expansion clonale.

 Il y a une relation clonale IgE et IgG (1,4).

  • Switch isotypique direct ou indirect (via IgG4 ?)
  • IgG induits par immunothérapie :
    • Clones reliés aux IgE ou nouveaux clones.

En résumé
 Un allergène “majeur” devrait faire une différence.
 Quantification des réactivités croisées.

  • Fraction d’épitopes croisante.
  • La fraction d’IgE qui est réactive de façon croisée.
  • L’affinité relative de l’interaction entre l’IgE et chacun des deux allergènes.

 Destruction de l’épitope versus épitope « grafting ».

Et pour les grandes questions ?
 Qu’est-ce qui sous-tend la hiérarchie des allergènes ?
 Qu’est ce qui relie la réponse IgE aux autres réponses en anticorps ?
 Comment as-t-on une réponse IgE polyclonale à un seul allergène ?
 Pourquoi voyons nous si peu d’allergènes vraiment majeurs ?
 Pourquoi ne voit-on pas plus fréquemment de réponses IgE ?
 Pourquoi ne voit-on pas d’avantage d’IgE pendant une réponse de type IgE ?

Il reste à les résoudre....


SLIT : biodistribution et mécanismes d’action

Gianni Passalacqua – Gêne

L’auteur rappelle qu’il est un clinicien.

Immunothérapie par voie sublinguale (SLIT)
 Ce traitement a des effets :

  • Cliniques
  • Immunologiques.

 Soulignons quelques aspects de ces effets :

  • Ces effets sont durables.
  • Il y a une prévention des nouvelles sensibilisations.
  • Il y a une prévention de l’asthme.

L’évolution des connaissances et les mécanismes invoqués ont suivi des chemins parallèles :
 IgE vers 1960 : réduction des IgE.
 IgG peu après : anticorps bloquants.
 Médiateurs de l’inflammations vers 1980 : synthèse des médiateurs.
 Th1/Th2 peu avant 2000 : anergie par déviation immune.
 T reg peu après : production d’IL-10.

Typiquement on a une augmentation des IgG4 et des IgE dans un premier temps, puis baisse des IgE alors que les IgG4 se maintiennent.
 Mais ça ne suffit pas à expliquer tous les effets.

Il faut souligner que la plupart des données viennent de la voie injectable.

Avec la notion de balance Th1-Th2, il y a eu des progrès :
 L’immunothérapie est inductrice de la réponse Th1.
 Le progrès suivant est lié aux cellules T reg avec une augmentation d’IL-10 au niveau de la muqueuse.

  • Ce rôle des T reg permet d’expliquer la plupart des effets de la SCIT

Et la voie sublinguale ?

L’efficacité est maintenant bien documentée, comme en témoigne la mise au point de l’ARIA (SR Durham et G Passalacqua) parue dans le JACI en 2007 :

- SCIT SLIT
Efficacité clinique : rhinite Ia Ia
Efficacité clinique : asthme Ia Ia
Eff.clin.enfants rhinite Ib Ia
Eff.clin.enfants asthme Ib Ia
Prévention de nouvelles sensibilisations Ib IIa
Effets à long terme Ib IIa
Prévention de l’asthme IIb IIb

On peut retenir quelques aspects propres à la SLIT :
 L’efficacité clinique est clairement dose dépendante.
 Récemment la SLIT s’est avérée prometteuse en allergie alimentaire.
 Il y a eu un essai pour l’eczéma atopique avec un bénéfice clinique pour la plupart des enfants, de même qu’une diminution de la consommation médicamenteuse.
 La SLIT est efficace pour la rhinite, pour l’asthme : on doit donc envisager l’hypothèse d’un effet systémique.

Si on compare SCIT et SLIT en matière IgG sérique spécifique, il y a des différences :
 La différence SCIT-placebo sous-cutanée est significative avec p inférieur à 0.001.
 La différence SLIT-placebo sub-linguale est significative avec p inférieur à 0.005.

La SLIT induit de manière significative une baisse de l’ICAM-1 (Passalacqua G et al, JACI 1999).

On a également étudié les diminutions d’éosinophiles induites au niveau conjonctival et surtout nasal. (Passalacqua, 1998).

Plusieurs études se sont intéressées aux cytokines :
 Après 6 mois de SLIT, il a été montré une augmentation d’interféron gamma (Arikan et al, 2004).
 Ciprandi a montré en 2005 que la SLITinduisait une production d’IL-10.
 Une étude plus récente, menée par Cosmi et al, en 2006, a confirmé que la SLIT augmentait à la fois la production d’interféron gamma et d’interleukine-10.

La biodistribution est intrigante :
 Elle a été étudiée par radio labelling.
 Après une dose sublinguale de Par j 1 avec 123 I, on réalise des scintiscan.
 La radioactivité du plasma n’intervient qu’après avalement.
 L’allergène persiste longtemps dans la cavité buccale, au moins 2 heures et parfois jusqu’à 8 heures.
 Il y a quelques différences entre allergoïdes et allergènes naturels :

  • L’allergène naturel n’est pas retrouvé alors que oui pour l’allergoide.
  • Ceci a été répété pour 2 allergènes différents, avec les mêmes résultats.
  • Avec Der p 2 on retrouvait des peptides, mais pas l’allergène intact.

Résumé :
 L’allergène n’est pas absorbé à travers la muqueuse orale de façon détectable.
 L’allergène persiste des heures dans la cavité buccale.
 La cinétique plasmatique d’un allergène natif et d’un allergoïde diffère partiellement.
 Des traces d’allergoïde intact peuvent être détectées dans le plasma après avalement, mais pour l’allergène natif, on ne retrouve pas de traces d’allergène intact.

Conséquences cliniques :
 Si l’allergène est avalé immédiatement, aucune efficacité.
 Le contact avec la muqueuse orale semble être une étape cruciale pour l’efficacité du traitement.

Comment vérifier ceci ? En utilisant un puissant émetteur béta-gamma, avec une demi-vie longue, dans le but d’une détection au niveau lymphatique par scintiscan (131 I ou 125 I).

Questions et remarques de la salle :
 Les effets systémiques de la SCIT ne proviennent-ils pas de la présence d’allergène non modifiés dans le sang ?...
 Quelles sont les cellules qui captent l’allergène dans la bouche ? probablement des cellules dendritiques ou de Langerhans.
 L’albumine, à la différence d’un allergène ne reste pas dans la bouche : il doit donc y avoir une reconnaissance.
 Plusieurs aspects sont ensuite évoqués, dont la probable nécessité de disposer d’adjuvants pour la SLIT.
 Quand un extrait d’allergène est gardé 2 minutes, il en reste 30% dans la bouche après qu’il soit craché ou avalé.

Pour ceux qui souhaiteraient entrer en contact avec l’orateur ou son « alter ego » :

passalacqua@unige.itcanonica@unige.it

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