L’ARIA chante « juste » pour le nez mais très faux pour les bronches !!

mercredi 6 juin 2007 par Dr Stéphane Guez961 visites

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L’ARIA chante « juste » pour le nez mais très faux pour les bronches !!

L’ARIA chante « juste » pour le nez mais très faux pour les bronches !!

mercredi 6 juin 2007, par Dr Stéphane Guez

Il existe une relation nez / bronches, et l’asthme s’associe très souvent à une rhinite. Mais qu’en est-il de l’inverse ? Et surtout est-ce que la nouvelle classification de la rhinite selon les recommandations de l’ARIA permet de préjuger de la possible association à un asthme en fonction de la sévérité de la rhinite allergique ?

Co-morbidité rhinite allergique et asthme : la classification ARIA de la rhinite n’est pas corrélée à la prévalence de l’asthme. : L. Antonicelli, C. Micucci, S. Voltolini, V. Feliziani, G. E. Senna, P. Di Blasi, G. Visonà, R. De Marco, F. Bonifazi (2007)

*Allergy Unit, Department of Internal Medicine, Immuno-Allergic and Respiratory Diseases, Ospedali Riuniti di Ancona, Ancona, Italy, Allergy and Clinical Immunology Service, San Martino Hospital, Genova, Italy, Allergy Service, Unit of Medicine, Lanciano Hospital, Chieti, Italy, §Allergy Service, Verona Major Hospital, Verona, Italy, ¶Medical Department, GlaxoSmithKline, Verona, Italy, Unit of Epidemiology and Medical Statistics, University of Verona, Verona, Italy

dans Clinical & Experimental Allergy
Volume 37 Issue 6 Page 954Issue 6 - 960 - June 2007

 Introduction :

  • Les comorbidités, rhinite allergique et asthme, sont étayées à la fois par un même mécanisme pathogénique et immunologique sous-jacent.

 Objectif de l’étude :

  • Vérifier si les caractéristiques de la rhinite classée selon les critères de l’ARIA (new Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma) sont corrélées à la prévalence de l’asthme.

 Matériel et méthode :

  • Du 1 mars au 30 juin 2002, une étude multicentrique transversale a été réalisée par 154 allergologues choisis à travers toute l’Italie.
  • La durée, la sévérité de la rhinite (classification ARIA) et la nature de la sensibilisation allergique ont été comparées avec la prévalence de l’asthme.

 Résultats :

  • 1320 patients allergiques consécutifs âgés de 18 ans ou plus ont été inclus dans l’étude
  • La majorité des patients : 1060 (80.24%) était sous traitement lors de la consultation avec le spécialiste.
  • La rhinite a été diagnostiquée :
    • intermittente légère chez 7.7% des patients,
    • intermittente modérée à sévère chez 17.1% des patients,
    • persistante légère chez 11.6%
    • et persistante modérée à sévère chez 63.6% des patients.
  • La prévalence de l’asthme est :
    • de 48% chez les patients ayant une rhinite intermittente modérée,
    • 49.6% chez les patients avec une rhinite intermittente modérée à sévère,
    • 36.6% chez les patients avec une rhinite persistante modérée
    • et 47.5% chez les patients avec une rhinite persistante modérée à sévère.
  • Il n’y a pas de corrélation entre la classification de la rhinite selon l’ARIA et la prévalence de l’asthme.
  • Une analyse multi variée après ajustement sur l’âge, le sexe, la nature de la sensibilisation, le degré de sévérité et la durée de la rhinite selon les recommandations de l’ARIA montrent que :
    • l’âge, après 41 ans (RR : 1.260, 95% (CI) 1.072–1.482)
    • et surtout après 51 ans (RR 1.460, 95% CI 1.237–1.723)
    • avec une sensibilisation pour les allergènes du milieu intérieur (acariens et chat) (RR 1.203, 95% CI 1.060–1.366)
    • et la polysensibilisation (RR 1.178, 95% CI 1.004–1.383)
  • sont des facteurs de risque d’avoir un asthme associé.

 Conclusion :

  • Dans la rhinite allergique les patients qui consultent un spécialiste, le degré de rhinite allergique défini par la classification ARIA ne permet pas de prédire la présence ou non d’un asthme associé, donc tous les patients doivent faire l’objet d’une évaluation bronchique à la recherche d’un asthme associé.

Les auteurs démontrent qu’il n’y a pas de corrélation entre les stades de sévérité de la rhinite allergique selon les recommandations de l’ARIA et l’existence d’un asthme.

Il n’y a pas non plus de lien avec le degré de sévérité de l’asthme.

Par contre il existe des facteurs de risque d’asthme associé qui sont indépendants de la rhinite.

Ce travail est très intéressant car finalement il corrobore enfin l’expérience de notre pratique allergologique quotidienne.

Les allergologues sont très attentifs à la possibilité d’une association entre rhinite et asthme et nous la recherchons de principe sans toujours la trouver en particulier dans les rhinites sévères.

Ce travail multicentrique portant sur un grand nombre de patients consécutifs qui ont consulté pour une rhinite allergique démontre qu’en fait, la nouvelle classification de la rhinite allergique ne permet pas de dépister un asthme associé.

L’asthme semble être associé de façon indépendante à la rhinite et il n’y a aucune corrélation entre le classement de la rhinite et un asthme associé.

Par contre, les auteurs démontrent un lien entre rhinite et asthme en fonction de l’age, de la nature de la sensibilisation et du degré de polysensibilisation.

Malheureusement donc pour le clinicien, il faut continuer systématiquement à rechercher un asthme chez tout patient ayant une rhinite en particulier après 40 ans et surtout s’il est allergique aux acariens et au chat.

Ce travail montre que la relation ente le nez et les bronches n’est donc pas simple et que la gravité de la rhinite est indépendante de l’asthme associé et de sa gravité.

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