Tendances mondiales dans la prévalence des symptômes d’asthme : phase 3 de l’étude ISAAC (étude internationale de l’asthme et des allergies dans l’enfance). : Neil Pearce1, Nadia Aït-Khaled2, Richard Beasley3, Javier Mallol4, Ulrich Keil5, Ed Mitchell6, Colin Robertson7 and the ISAAC Phase Three Study Group
1 Centre for Public Health Research, Massey University Wellington Campus, Wellington, New Zealand and Department of Biomedical Sciences and Human Oncology, University of Turin, Italy
2 IUATLD, 68 Bd Saint Michel, Paris, France
3 Medical Research Institute of New Zealand, Wellington, New Zealand
4 Department of Pediatric and Respiratory Medicine, University of Santiago de Chile (USACH), Santiago, Chile
5 Institut für Epidemiologie und Sozialmedizin, Universität Münster, Münster, Germany
6 Medical and Health Sciences, Faculty of Medical and Health Sciences, The University of Auckland, Auckland, New Zealand
7 Department of Respiratory Medicine, Royal Children’s Hospital, Parkville, Victoria, Australia
dans Thorax 2007 ;62:757-765
– Contexte :
- La phase 1 de l’étude internationale ISAAC (« International Study of Asthma and Allergies in Childhood ») a été conçue pour permettre des comparaisons mondiales de prédominance des symptômes d’asthme.
- Dans la phase 3, les analyses de la phase 1 étaient répétées afin d’évaluer les changements dans le temps.
– Méthodes :
- L‘analyse de la phase 1 était répétée après un intervalle de 5 à 10 ans dans 106 centres de 56 pays chez des enfants âgés de 13 à 14 ans (n = 304679) et dans 66 centres de 37 pays chez des enfants âgés de 6 à 7 ans (n = 193404).
– Résultats :
- La prévalence moyenne du symptôme « sifflement fréquent dans les 12 derniers mois » changeait légèrement de 13.2 % à 13.7 % dans le groupe 13-14 ans (augmentation moyenne de 0.06 % par an), et de 11.1 % à 11.6 % dans le groupe 6-7 ans (augmentation moyenne de 0.13 % par an).
- On notait également un petit changement dans la prévalence moyenne du symptôme « asthme sévère » ou dans la prévalence de symptôme mesurée avec le questionnaire vidéo d’asthme.
- Cependant, les prévalences de symptômes d’asthme présentaient des différences régionales.
- En Europe de l’ouest, le symptôme « sifflement fréquent » diminuait de 0.07 % par an chez les enfants âgés de 13 à 14 ans mais augmentait de 0.2 % par an chez les enfants âgés de 6-7 ans.
- Les résultats correspondants par an pour les autres régions chez les enfants âgés de 13-14 ans et de 6-7 ans respectivement étaient :
- Australie : - 0.39 % et - 0.21 %
- Amérique Latine : + 0.32 % et + 0.07 %
- Europe du Nord et de L’Est : + 0.26 % et + 0.05 %
- Afrique : + 0.16 % et + 0.10 %
- Amérique du Nord : + 0.12 %et + 0.32 %
- Méditerranée Orientale : - 0.10 % et + 0.79 %
- Asie – Pacifique : + 0.07 % et – 0.06 %
- Continent Indien : + 0.02 % et + 0.06 %
- On notait une réduction particulièrement marquée de la prévalence de symptômes courants d’asthme dans les pays anglophones (- 0.51 % et – 0.09 %).
- Les mêmes constatations étaient observées pour les symptômes d’asthme sévère.
- Cependant, le pourcentage d’enfants chez qui a été rapporté au moins un épisode d’asthme dans leur vie augmentait de 0.28 % par an dans le groupe 13-14 ans et de 0.18 % par ans dans le groupe 6-7 ans.
– Conclusion :
- Ces résultats indiquent que les différences internationales de prévalence des symptômes d’asthme se sont réduites, en particulier dans le groupe 13-14 ans, avec une diminution de la prévalence dans les pays anglophones et l’Europe de l’Ouest, et une augmentation de la prévalence dans les régions où elle était basse auparavant.
- Bien qu’il y ait eu peu de changement au niveau de la prévalence globale du symptôme « sifflements fréquents », le pourcentage d’enfants chez qui un asthme a été rapporté s’est accru, ceci reflétant probablement une meilleure prise de conscience de ce problème et / ou des changements dans les pratiques diagnostiques.
- L’augmentation de la prévalence de symptômes d’asthme en Afrique, en Amérique latine et dans les régions de l’Asie indique que le fardeau global de l’asthme continue à monter, mais les différences globales de prévalence diminuent.