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Pas de peau pour les topiques : risque d’anaphylaxie !!
lundi 17 septembre 2007, par
Les topiques sont largement utilisés aussi bien en médecine générale que spécialisée en particulier en dermatologie. Il est important de connaître les effets indésirables réels de ces authentiques médicaments : y a-t-il vraiment des risques de réactions anaphylactiques ou de toxidermies sévères ?
Anaphylaxie et syndrome de nécrose épidermique toxique (TEN) ou de Steven Johnson (SJ) après application non muqueuse d’un topique médicamenteux : réalité ou fiction ? : B. Sachs, W. Fischer-Barth, S. Erdmann, H. F. Merk, J. Seebeck
1Division of Pharmacovigilance, Federal Institute for Drugs and Medical Devices, Bonn, Germany ; 2Department for Allergology and Dermatology, RWTH Aachen University Hospital, Aachen, Germany
dans Allergy
Volume 62 Issue 8 Page 877-883, August 2007
– Introduction :
- L’anaphylaxie induite par les médicaments, et le syndrome toxique épidermique (TEN) ou de Stevens Johnson (SJS) représentent respectivement des réactions sévères immédiates et retardées aux médicaments (ADRs).
- La survenue de telles manifestations après l’application d’un topique médicamenteux a rarement était rapportée dans la littérature.
- Les auteurs de l’article ont rassemblé un grand nombre de ces cas qui ont ensuite été analysés de façon systématique.
– Matériel et méthode :
- Tous les cas rapportés dans la base de données des ADRs du centre de pharmacovigilance de référence allemand, et les cas rapportés dans la littérature ont été identifiés, évalués et analysés en recherchant les facteurs de risque potentiels.
- Comme l’application des topiques sur des muqueuses facilite leur passage dans la circulation systémique, seuls les cas liés à une application non muqueuse d’un topique ont été pris en compte.
– Résultats :
- Après évaluation, 28 cas d’anaphylaxie de la banque de données et 48 cas d’anaphylaxie publiés ont été retenus.
- L’application sur un peau lésée ou une peau ayant une altération de la fonction barrière a été retenue comme un facteur de risque dans :
- 10 cas sur 28 provenant de la banque de données (36%)
- et pour 42 cas sur 48 (88%) provenant de la littérature.
- Dans 9 cas sur 28 de la banque de données (32%) l’anaphylaxie est induite par des médicaments utilisés pour leurs effets hyperhémiants et dans 8 cas sur 28 (29%) pour leurs propriétés antibiotiques ou antiseptiques.
- Pour les cas provenant de la littérature, l’anaphylaxie est induite par des antibiotiques ou des antiseptiques dans 35 cas sur 48 (73%).
- Seulement un cas de SJS de la banque de données, et un cas de TEN de la littérature ont été retenus après évaluation.
– Conclusion :
- L’anaphylaxie peut s’observer après application non muqueuse d’un médicament topique.
- L’application du médicament sur une peau lésée ou sur un peau dont la fonction barrière est altérée est un facteur de risque de survenue d’une réaction anaphylactique.
- TEN et SJS après une application non muqueuse d’un topique semblent extrêmement rares.
Dans ce travail, les auteurs démontrent à partir d’observations provenant d’un centre de référence allemand de pharmacovigilance et de la littérature, que l’application d’un topique cutané peut entraîner des réactions anaphylactiques surtout si la peau est lésée ou a une altération de sa fonction de barrière.
Ce travail donne une information précieuse au clinicien.
Il y a très peu de réactions de type toxidermie lors de l’application d’un topique cutané.
Par contre, il y a authentiquement des manifestations anaphylactiques.
Celles-ci sont favorisées par la nature du médicament : antibiotiques et hyperhémiants, mais surtout par l’état cutané.
L’application sur une peau altérée qui ne peut plus assurer sa fonction de barrière naturelle, ou qui est lésée, favorise la pénétration du médicament et le risque d’anaphylaxie.
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